Quétiapine : bilan des mesures prises pour couvrir les besoins des patients

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Quétiapine : bilan des mesures prises pour couvrir les besoins des patients

Publié le 24 avril 2025 | modifié le 25 avril 2025
Par Mathilde Combel
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Depuis juillet 2024, la quétiapine fait face à des tensions d’approvisionnement. L’ANSM dresse le bilan des mesures engagées auprès des laboratoires et des professionnels de santé pour limiter l’impact de cette pénurie.

Depuis l’été dernier, la quétiapine, antipsychotique prescrit à près de 250 000 patients en France, connaît des tensions d’approvisionnement. La raison : l’arrêt partiel de production d’une usine grecque, Pharmathen International, qui fournit 60 % du marché français, à cause d’un défaut de qualité. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) fait le point sur les actions menées.

Mesures prises sur la chaîne d’approvisionnement

Les exportations ont été interdites, les livraisons aux pharmacies contingentées et des importations depuis d’autres pays ont été organisées avec l’aide du mécanisme de solidarité européenne, rappelle l’Agence. Ce dernier dispositif fait appel au soutien des autorités de santé des autres pays pour permettre d’identifier les stocks de médicaments pouvant être redirigés vers la France sans les impacter. Résultat : 12 % des besoins mensuels ont été couverts par ces importations.

Par ailleurs, cinq laboratoires fabriquant de la quétiapine, non dépendants de l’usine incriminée, ont augmenté leurs livraisons, assurant plus des trois quarts de l’approvisionnement ces dernières semaines.

Mobilisation des professionnels de santé

Côté prescripteurs, l’ANSM demande, en cas de traitement déjà instauré de quétiapine, de privilégier les alternatives thérapeutiques. Une liste, publiée sur son site, oriente le prescripteur vers les différentes options selon l’indication.

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Les initiations de traitement par quétiapine ne sont pas recommandées à l’exception de l’indication « épisode dépressif caractérisé dans le cadre d’un trouble bipolaire ».

En pharmacie, la délivrance « à l’unité » (par plaquette) a été rendue obligatoire pour le dosage à 50 mg LP et possible pour les dosages LP 300 mg et 400 mg. Cela permet l’importation de grands conditionnements et de limiter le gaspillage.

La préparation magistrale de gélules de quétiapine à libération immédiate (LI) a également été autorisée grâce à la publication d’une monographie. Actuellement, le pharmacien a le droit de substituer la spécialité contenant de la quétiapine par une préparation magistrale équivalente sans avoir à exiger une nouvelle ordonnance. Il doit simplement en informer le médecin prescripteur et remettre au patient une fiche d’information. L’application de cette mesure, qui évite l’interruption de traitement a permis, de couvrir 8 % des besoins.

Vers une sortie de crise ?

L’Agence annonce également de bonnes nouvelles : les stocks repartent à la hausse grâce aux importations et à la reprise partielle de l’activité de Pharmathen (notamment pour le dosage 50 mg). Les préparations magistrales sont en baisse de 40 %, signe d’un retour progressif à la normale. La pharmacovigilance est toujours en cours pour suivre les effets indésirables qui se produiraient dans ce contexte.

Enfin, cette crise ne concerne pas que la quétiapine. D’autres médicaments comme le Téralithe, la sertraline ou la venlafaxine sont également touchés, avec des mesures similaires de gestion des stocks en cours de réflexion.