Implant Nexplanon : une prévention renforcée pour réduire encore plus le risque de migration

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Implant Nexplanon : une prévention renforcée pour réduire encore plus le risque de migration

Publié le 16 juin 2025
Par Mathilde Combel
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L’ANSM renouvelle son alerte sur le risque rare mais grave de migration de l’implant contraceptif Nexplanon vers l’artère pulmonaire, tout en soulignant l’efficacité des mesures préventives mises en place depuis 2020. De nouvelles recommandations encadrent désormais la prise en charge des cas avérés pour assurer une intervention rapide et adaptée.

Rares mais graves, des cas de migration de l’implant contraceptif Nexplanon vers l’artère pulmonaire sont observés et surveillés depuis 2016. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle aux professionnels de santé l’existence de ce risque et les mesures permettant de le réduire. L’autorité sanitaire publie également de nouvelles recommandations de prise en charge chirurgicale des patientes concernées par une migration de l’implant dans l’artère pulmonaire.

Un bilan national encourageant

Depuis sa commercialisation en France en 2001, 68 cas de migration de l’implant dans l’artère pulmonaire ont été signalés à la pharmacovigilance jusqu’au 31 décembre 2023. Ce phénomène correspond au déplacement de l’implant, inséré normalement dans le bras, jusqu’au thorax.

Le bilan national de pharmacovigilance montre une diminution significative du nombre de cas depuis l’introduction de mesures de réduction du risque en janvier 2020. Le taux d’incidence est passé de 2,60 à 0,73 pour 100 000 implants vendus, soit près de trois fois moins de cas sur la période 2020-2023 par rapport à 2013-2019. Ces résultats suggèrent un impact positif des actions menées pour prévenir ce type de complication.

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Les recommandations pour réduire les risques de migration

La réduction du risque de migration repose d’abord sur une formation rigoureuse des professionnels de santé à l’insertion de l’implant : celui-ci ne doit pas être placé trop profondément, ni trop proche d’une structure vasculaire (artère ou veine).

D’autre part, plusieurs outils d’information et de prévention doivent être remis à la patiente : la notice d’information, une carte d’alerte, et une brochure explicative. Il est important que les patientes soient sensibilisées à la palpation régulière de l’implant (1 à 2 fois par mois).

Si l’implant n’est plus palpable ou semble avoir changé de place, ou en cas de symptômes évocateurs (gêne thoracique, toux persistante par exemple), il est recommandé de consulter rapidement un professionnel de santé.

Une prise en charge des cas de migration qui évolue

Face aux cas de migration dans l’artère pulmonaire, l’ANSM publie de nouvelles recommandations de prise en charge, élaborées en collaboration avec le Conseil national professionnel de chirurgie thoracique et cardiovasculaire (CNP-CTCV), la Société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (SFCTCV), et le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Tours.

Ces recommandations distinguent plusieurs situations :

  • Patientes asymptomatiques sans projet de grossesse : une discussion pluridisciplinaire évalue la pertinence d’un retrait ou non de l’implant.
  • En cas de décision de retrait, une extraction par voie endovasculaire, en radiologie interventionnelle, est privilégiée en première intention.
  • Si cette méthode échoue, d’autres techniques peuvent être envisagées : chirurgie thoracoscopique assistée par vidéo, thoracotomie avec pneumotomie et artériotomie, voire, dans de rares cas graves, résection pulmonaire.