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Capécitabine : une interprétation différente de l’uracilémie chez l’insuffisant rénal
La prescription de médicaments à base de fluoropyrimidines, dont la capécitabine (Xeloda) à l’officine, est dépendante de la mesure du taux d’uracilémie afin de dépister un déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD). Or, chez l’insuffisant rénal, ce taux est augmenté sans anomalie de la DPD.
Cette particularité était déjà connue mais le comité de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament vient d’adopter l’introduction de cette spécificité dans les RCP des produits concernés.
Un dosage biologique pour limiter le risque de toxicité
Les fluoropyrimidines, 5-fluorouracile à l’hôpital et capécitabine en ville, sont des traitements anticancéreux strictement contre-indiqués en cas de déficit complet en DPD. Cette enzyme permettant l’élimination du produit, son absence expose à un risque accru de toxicité sévère, potentiellement mortelle. Dans cette population, son utilisation est contre-indiquée.
En cas de déficit partiel, les patients bénéficient d’une surveillance renforcée pour détecter d’éventuels effets indésirables et d’un suivi pharmacologique, en plus d’une posologie adaptée. Aussi, la dispensation de ces médicaments est conditionnée à la présence de la mention « Résultats uracilémie pris en compte » portée sur l’ordonnance.
De potentielles erreurs d’interprétation chez les insuffisants rénaux
Dès la fin 2024, l’ANSM avait informé les professionnels de santé concernés que l’interprétation du phénotypage du DPD par la mesure du taux d’uracilémie devait se faire avec prudence chez les patients présentant une insuffisance rénale modérée ou sévère. En effet, cette pathologie est susceptible d’augmenter l’uracilémie ce qui peut induire un diagnostic erroné de déficit en DPD (phénotypage) et une perte de chance liée à un sous-dosage en 5-FU ou autre fluoropyrimidine.
L’adoption de la mise à jour des RCP par le PRAC permet une meilleure information des prescripteurs et des patients.
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