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Le point sur les pessaires gynécologiques
Qu’est-ce qu’un pessaire ?
Il s’agit d’un dispositif médical destiné à être introduit dans le vagin pour soutenir les organes pelviens (vessie, rectum, utérus). Il peut être proposé en première intention aux patientes en cas de prolapsus génital ou en traitement conservateur de l’incontinence urinaire d’effort afin d’éviter les fuites urinaires.
Non invasif, efficace rapidement et avec peu d’effets indésirables, le pessaire est indiqué en complément d’une rééducation périnéale, en attendant une intervention chirurgicale ou en alternative à la chirurgie (contre-indication ou refus de la patiente).
En fonction des besoins de la personne, le pessaire peut être porté en continu ou de façon intermittente (en cas d’activité physique ou de port de charges lourdes, par exemple).
Présentation
Les pessaires peuvent être fabriqués en latex ou en silicone (plus durable dans le temps).
Il en existe de différentes formes (anneau, cube, donut, dish ou de Gellhorn) et de différentes tailles pour s’adapter au mieux à la morphologie de chaque patiente.
Le pessaire dish (MyLittlePessaire, Gyneas, etc.) est recommandé pour les fuites urinaires. Les autres modèles sont réservés à la réduction du prolapsus.

À dire à la patiente
- La première pose du pessaire est généralement réalisée par un professionnel de santé. Celui-ci forme la patiente à la pose et au retrait. Par la suite, la patiente le manipule elle-même pour le nettoyer.
- Bien se laver les mains avant et après chaque utilisation.
- Plusieurs essais peuvent être nécessaires pour trouver le bon pessaire (tant pour la forme que pour la taille). Les praticiens disposent de kits de pessaires test pour un meilleur choix de la taille et de la forme du dispositif.
- Pour la mise en place ou le retrait, la patiente peut choisir d’être allongée, debout avec une jambe surélevée ou accroupie. Un miroir peut être utile pour visualiser la manipulation. Des dispositifs d’aide, proposés par les fabricants, sont également disponibles pour simplifier la pose et le retrait (notamment Assistant pessaire MyLittePessaire).
- Le pessaire cube est muni d’un cordon. Cette ficelle sert de repère et de guide mais il ne faut pas tirer dessus lors du retrait. La patiente doit glisser son index entre le cube et la paroi du vagin pour enlever l’effet de succion et déventouser le pessaire.
- Si son retrait s’avère impossible, ne pas s’affoler et attendre un rendez-vous chez un professionnel compétent.
Entretien
Un pessaire anneau peut être laissé en place plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le rythme de nettoyage dépend des patientes et de leur capacité à manipuler seules le pessaire, par exemple toutes les semaines ou tous les 15 jours. Au minimum, un nettoyage tous les 4 à 6 mois est recommandé.
Un pessaire cube doit, au contraire, être retiré et nettoyé tous les jours car les perforations présentes à sa surface ne sont pas suffisantes pour laisser s’écouler les sécrétions naturelles du vagin et l’effet ventouse qu’il exerce sur la muqueuse peut provoquer des irritations s’il est porté en continu.
Un nettoyage à l’eau chaude et au savon doux suffit. Il est nécessaire de bien rincer le dispositif et de le ranger dans une boîte hermétique s’il n’est pas immédiatement repositionné.
Attention, il n’est pas recommandé de le faire bouillir au risque de modifier la souplesse des matériaux, de le rendre moins confortable et de réduire sa durée de vie.
En l’absence de modification d’aspect (fissuration, cassure), un pessaire en silicone peut être employé pendant 2 à 3 ans. À noter qu’un léger changement de couleur est normal au fil du temps et ne contre-indique pas son utilisation .En revanche, les pessaires en latex ont une durée de vie moins longue.
Suivi médical
Le suivi médical est à adapter en fonction de la fréquence d’utilisation et de nettoyage. En cas de port épisodique, un suivi annuel peut suffire, alors qu’en cas de port continu ou de retrait moins de 1 fois par semaine un suivi tous les 4 à 6 mois est recommandé.
Ce suivi peut être assuré par le médecin traitant, un gynécologue, un urologue, un gériatre, un kinésithérapeute ou une sage-femme.
Lors de pertes vaginales anormales et de saignement vaginal, un avis médical est recommandé.
Y a-t-il des effets indésirables ?
Le choix correct de la taille (la gamme peut en comporter une dizaine) et de la forme du pessaire est primordial pour une efficacité et une tolérance optimales. Un pessaire ne doit pas engendrer de douleur ni de gêne.
Les sécrétions vaginales peuvent devenir plus abondantes. Une consultation médicale est nécessaire si elles deviennent odorantes ou provoquent des démangeaisons.
La mise en place ou le retrait provoquent parfois de petites érosions vaginales à l’origine de légers saignements. L’application d’œstrogènes par voie locale ou de lubrifiants à base d’eau ou d’acide hyaluronique peut améliorer la tolérance de la muqueuse au long cours. Les corps gras sont déconseillés par risque de détérioration du latex.
Il arrive que, lors d’efforts de poussées, le pessaire descende à l’orifice vaginal. Pour éviter cette situation, une prise en charge de la constipation est recommandée (conseils hygiénodiététiques, laxatifs).
En cas d’expulsions fréquentes du dispositif, une taille supérieure est préconisée après avis médical.
Au quotidien
Toutes les activités physiques sont compatibles avec le port du pessaire, même la piscine.
Les périodes de menstruations ne sont pas une contre-indication à son utilisation, en particulier s’il s’agit d’un pessaire anneau. Avec un pessaire cube ou donut, un nettoyage toutes les 4 à 6 heures, comme pour les cups menstruelles, est recommandé.
Mieux vaut retirer le pessaire avant d’avoir une relation sexuelle.
Remboursement
Depuis le 4 octobre 2024, les pessaires inscrits à la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) sont pris en charge par l’Assurance maladie au titre des « dispositifs médicaux pour traitement, aides à la vie, aliments et pansements » (titre 1, chapitre 1, section 4, sous-section 2). Leur prix de vente au public a été fixé à 45,84 €.
La prescription peut être effectuée par un médecin, une sage-femme, un masseur-kinésithérapeute ou une infirmière en pratique avancée, formés pour accompagner les patients souffrant de prolapsus et d’incontinences urinaires.
Le renouvellement de la prise en charge ne peut intervenir avant une période minimale de 2 ans. Cependant, il peut avoir lieu avant la période de 2 ans si le pessaire est hors d’usage, reconnu irréparable ou inadapté à la patiente.
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