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Quand l’hôpital déborde sur la ville

Publié le 4 février 2017
Par Emilie Bollinger
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Ce sont des initiatives qui font grincer des dents dans le monde libéral. Depuis le 10 janvier, des consultations de médecine générale sont assurées par un praticien du centre hospitalier Sud Francilien dans un local mis à disposition par la commune de Grigny, dans l’Essonne. «   Cette consultation avancée de médecine générale permettra d’améliorer l’accessibilité aux soins de premier recours dans un territoire où cet enjeu est majeur   », fait valoir l’ARS, qui se félicite de cette première en Ile-de-France, et lui apporte son soutien financier. «  L’hôpital se mêle de faire des consultations de médecine générale en ville, et encore, même pas dans la cité de la Grande Borne, mais à 500 mètres d’une maison de santé pluridisciplinaire où il y a cinq généralistes à bord ! s’étrangle Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France. Les libéraux n’ont pas été consultés. On les considère toujours comme des bons à rien. C’est d’autant plus surprenant quand on connaît l’état de l’hôpital et le surmenage dont se plaignent les médecins hospitaliers   ». La commune de 26 000 habitants compte une dizaine de généralistes libéraux. Un protocole de partenariat a néanmoins été signé entre la commune, le centre hospitalier, l’ARS, la préfecture, la CPAM et l’ordre départemental des médecins. Pour l’heure, cette consultation ne sera assurée que trois jours par semaine, mais un second praticien salarié pourrait être recruté prochainement. Selon Jean-Paul Hamon, le ministère de la Santé aurait comme projet de multiplier ce genre de consultations hospitalières hors les murs dans toute la France. En effet, des initiatives similaires existent déjà à Maubeuge (Nord), où le centre hospitalier s’apprête à installer un ou deux généralistes salariés en ville, ainsi qu’à Lorient (Morbihan).

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