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L’olivier

Publié le 30 septembre 2017 | modifié le 2 février 2025
Par Chantal Ollier
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Symbole de paix, de sagesse et de longévité, l’olivier a aussi des propriétés pharmacologiques notamment dieurétiques.

PRINCIPAUX CONSTITUANTS

La feuille d’olivier se caractérise par sa richesse en polyphénols :

– Sécoiridoïdes (5 – 9 %) : oleuropéoside (à goût amer et caractéristique des oliviers d’Europe), ligstroside, oleuroside et autres polyphénols (hydroxytyrosol) ;

– Flavonoïdes : lutéoline, kaempférol, chrysoériol ;

– Triterpènes : acide oléanolique, acide maslinique, bêta-amyrine ;

– Acides phénols : acides caféique, coumarique, férulique ;

– Coumarines : esculétol, scopolétol (ne présentant pas la structure de base nécessaire pour exercer une activité anticoagulante) ;

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– Chalcones : olivine et son hétéroside.

MÉCANISME D’ACTION

L’usage millénaire de la feuille d’olivier dans de multiples pathologies a suscité de nombreux travaux.

Elle a été utilisée pour traiter les fièvres intermittentes. Elle exerce en effet une activité antibactérienne (Salmonella typhi, Streptococcus, E coli) et antivirale. Son efficacité virucide semble liée à sa capacité à inhiber l’entrée du virus dans la cellule ou à l’inactiver (oleuropéoside et ses produits d’hydrolyse).

L’activité hypocholestérolémiante se traduit par une baisse du cholestérol total, du LDL-cholestérol et des triglycérides avec ralentissement de l’oxydation des LDL-c et augmentation du HDL-cholestérol (oleuropéoside, hydroxytyrosol).

L’activité antihypertensive s’accompagne d’un effet antiarythmique et spasmolytique des muscles lisses dont les coronaires (seco-iridoïdes, triterpènes).

Ses propriétés hypoglycémiantes seraient dues à une augmentation de la libération d’insuline, une augmentation de l’absorption périphérique du glucose (oleuropéoside) et une inhibition de l’alpha-amylase (flavonoïdes, acide oléanolique).

Son action diurétique est vérifiée chez l’animal de laboratoire.

Son effet anti-inflammatoire est attribué aux flavonoïdes.

Son activité antioxydante est puissante (oleuropéoside, flavonoïdes).

Des observations chez l’homme confirment l’activité diurétique de la feuille d’olivier sans modification des taux sanguins d’électrolytes.

L’effet antihypertenseur est vérifié dans plusieurs études cliniques contre placebo ou produit de référence chez des personnes souffrant d’HTA de grade 1. La baisse des pressions systolique et diastolique s’accompagne d’une baisse des triglycérides et/ou du LDL-cholestérol.

POSOLOGIE

Adulte : infusion 30 min, 7 à 8 g de feuilles sèches pour 150 ml d’eau 3 à 4 fois par jour ; ou décoction de 5 g de feuilles sèches pour 150 ml d’eau jusqu’à réduction du liquide à 100 ml, 2 fois par jour.

Durée du traitement : 2 à 4 semaines. Si les symptômes persistent au-delà de 1 semaine de prise, il est conseillé de consulter.

EFFETS INDÉSIRABLES

Des cas de rhinite allergique et d’asthme ont été rapportés.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

La feuille d’olivier est contre-indiquée en cas de restriction hydrique (insuffisance cardiaque ou rénale sévère).

Un avis médical est nécessaire en cas d’apparition de symptômes évocateurs d’hypertension artérielle ou de maladie cardiaque.

Son emploi n’est pas recommandé chez la femme enceinte ou allaitante et chez les moins de 18 ans faute de données suffisantes de sécurité.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Non rapportées. 

Source : EMA, Community herbal monograph et Assessement report on Olea europea L, folium, 21 novembre 2011, ema.europa.eu ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Plantes médicinales, Traditions et thérapeutiques, Editions Ouest-France, Rennes, 2008 ; M. Rombi, D. Robert, 120 plantes médicinales, Alpen Editions, Monaco, 2007.

Nom latin : Olea europaea L.
Famille :Oleaceæ
Partie utilisée : feuille fraîche ou sèche
Monographie de contrôle : Pharmacopée européenne (feuille sèche)
Propriétés pharmacologiques démontrées :
– diurétiques
– antihypertensives
– hypocholestéro-lémiantes,
– hypoglycémiantes
– antioxydantes
– antivirales
Utilisation traditionnelle :
pour favoriser l’élimination rénale d’eau en cas de rétention légère à modérée, toute pathologie grave ayant été exclue par le médecin.