De la doxycycline pour la prévention des IST

L’essai clinique français ANRS DOXYVAC mené sur 500 volontaires avait déjà établi en mars dernier l’efficacité de la doxycycline en post-exposition sur la réduction du risque de survenue des infections à chlamydia, de la syphilis (- 83 % pour les deux) et, à un moindre degré, des infections à gonocoques (- 33 %), versus placebo.

Les études américaines ont quant à elles utilisé des données en vie réelle. L’une a mesuré les cas mensuels de chlamydiose, gonorrhée et syphilis précoce dans la ville de San Francisco, avant et après la mise en place de directives recommandant la doxyPEP (200 mg de doxycycline per os dans les 72 heures après un rapport sexuel sans préservatif) aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) et à certaines femmes transgenre. En un an, les cas de chlamydiose et de syphilis précoce ont diminué de 49,64 % et 51,39 % par rapport aux projections attendues, mais une augmentation de 25 % des cas de gonorrhée a été observée. L’autre étude a analysé les dossiers médicaux de patients ayant reçu une prophylaxie pré-exposition au VIH dans un hôpital californien. En comparant ceux ayant reçu en outre la doxyPEP à ceux qui n’avaient pas pris de doxycycline, les chercheurs ont constaté une baisse significative de l’incidence des infections à chlamydia (- 79 %) et de la syphilis (80 %). Les résultats sont moins probants pour les infectons à gonocoques (-12 %), surtout dans la forme pharyngée. « La doxyPEP peut offrir des avantages substantiels pour réduire la transmission des IST au niveau de la population avec une mise en œuvre plus large », concluent les auteurs.

Avec APM