Cannabis médical : des résultats encourageants dans la sclérose en plaques

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Cannabis médical : des résultats encourageants dans la sclérose en plaques

Publié le 20 mai 2025
Par Marianne Maugez
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L’expérimentation du cannabis médical, qui se poursuit en attendant d’être généralisée, cible notamment les patients atteints de sclérose en plaques. Dès à présent, le Réseau national de recherche clinique de la sclérose en plaques (FCRIN4MS) dévoile les premières données de l’étude CANNAMAS relatives aux bénéfices et à la tolérance de ces traitements.

Lancée en mars 2021 l’expérimentation sur le cannabis médical avait pour objectif d’évaluer la faisabilité du circuit de mise à disposition du cannabis pour les patients (prescription par les médecins, délivrance par les pharmaciens, approvisionnement en produits et suivi des patients) et de recueillir les premières données françaises sur l’efficacité et la sécurité de son utilisation dans un cadre médical.

La spasticité douloureuse de la sclérose en plaques (SEP) avait alors été retenue comme une des cinq indications parmi lesquelles le cannabis médical pouvait être prescrit. Les patients ont alors reçu principalement des huiles, contenant des cannabinoïdes (CBD et THC), administrées par voie orale.

Une amélioration significative des symptômes

L’étude CANNAMAS a permis l’allocation de moyens pour permettre aux patients atteints de spasticité douloureuse liée à la SEP de tester le cannabis médical et d’en évaluer l’efficacité dans cette indication. Ainsi, 309 patients atteints de spasticité douloureuse ont pu être inclus dans l’expérimentation. Dès trois mois de traitement, ces patients ont rapporté une amélioration significative de leurs symptômes : réduction de la douleur, des spasmes, de l’anxiété et amélioration de la qualité de vie.

Ces effets bénéfiques ont été maintenus jusqu’à 24 mois chez les patients qui ont poursuivi le traitement.

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Une bonne tolérance

En plus de l’efficacité du traitement, l’étude a permis de mettre en lumière sa bonne tolérance puisque trois quart des patients ont poursuivi le traitement sur la durée.

Les abandons ont été majoritairement liés à un manque d’efficacité (42 % des arrêts de traitement), certains patients n’étant pas réceptifs. Les autres causes invoquées ont été les effets indésirables(38 %) ou les contraintes liées au traitement (ne pas pouvoir prendre le volant pendant le traitement par exemple).

Selon Françoise Durand-Dubief, neurologue, porte-parole de FCRIN4MS et présidente de la Société francophone de la sclérose en plaques, aucun effet d’addiction ou de dépendance n’a été observé pendant l’étude. Une raison supplémentaire pour espérer « que l’accès au cannabis médical pourra prochainement être généralisé en France, au bénéfice à la fois les patients actuels et futurs ».