Le remboursement sans justificatif des agonistes du GLP-1 dans le diabète est toléré jusqu’au 1er juin

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Le remboursement sans justificatif des agonistes du GLP-1 dans le diabète est toléré jusqu’au 1er juin

Publié le 24 avril 2025
Par Alexandra Blanc
La Fédération Française des diabétiques annonce que le contrôle par l'Assurance maladie du justificatif d’accompagnement à la prescription des agonistes du GLP-1 ouvrant droit au remboursement est reporté au 1er juin. L’association alertait en parallèle sur un défaut d’accès au soin des patients dû à des difficultés à disposer de ce document. Elle sollicite la mise en place d’un groupe de travail pour améliorer la situation.

En France, environ 700 000 patients diabétiques sont traités par un analogue du GLP-1 : Ozempic, Victoza et Trulicity (chiffre 2024 de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé). Pour limiter les risques de détournement de ces produits, leur remboursement a été assujetti, depuis le 1er février 2025, à la remise par le prescripteur d’un justificatif mentionnant que le traitement est utilisé dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché. Ce document doit être présenté lors de la délivrance pour que le pharmacien puisse facturer l’agoniste du GLP-1 à l’Assurance maladie à l’aide du code prestation « PRR ».

Une période transitoire repoussée d’un mois

L’Assurance maladie avait indiqué qu’aucun contrôle ne serait fait dans les trois premiers mois suivant la mise en place du dispositif, c’est-à-dire jusqu’au 1er mai, afin de permettre aux prescripteurs, aux patients et aux pharmaciens de se familiariser avec ces nouvelles contraintes.

« Face à l’inquiétude croissante des patients et aux signalements récurrents concernant les difficultés d’accès au formulaire de prescription, la Fédération a adressé un courrier d’alerte au directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie. Cette interpellation a porté ses fruits : l’Assurance maladie a reconnu les difficultés et a décidé, pour ne pas pénaliser les patients, de repousser l’entrée en vigueur du dispositif de contrôle au 1er juin 2025 », annonce la Fédération française des diabétiques (FFD). Cette information devrait être diffusée dans les prochains jours par l’Assurance maladie auprès des pharmaciens.

Les prescripteurs ne soutiennent pas le dispositif

En effet, l’association de patients indique que l’accès au formulaire constitue aujourd’hui le principal blocage. De nombreux médecins refusent de remettre aux patients le document, invoquant une surcharge administrative ou un manque d’information. « En parallèle, plusieurs pharmacies ont commencé à exiger ce document avant même le lancement des contrôles officiels, renforçant l’incompréhension et les tensions. Résultat : des centaines milliers de patients peuvent se retrouver confrontés à une rupture de traitement, pourtant indispensable à leur équilibre » s’émeut la FFD. « Certains pharmaciens n’ont sans doute pas intégré que nous étions dans une période transitoire et nous avons de nombreux retours de patients pénalisés par cette situation », renchérit Jean-François Thébaut, vice-président de la FFD.

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La Fédération appelle à une réflexion collective

Si la Fédération française des diabétiques soutient la mise en place de mesures permettant d’éviter le mésusage et de prévenir les pénuries, elle reconnaît que ce report d’un mois ne réglera pas le manque d’adhésion des médecins et qu’une solution pérenne doit être trouvée.

Ainsi, l’association appelle à la mise en place d’un groupe de travail réunissant toutes les parties prenantes (sociétés savantes, syndicats de médecins, représentants des pharmaciens et assurance maladie) pour concevoir une solution conventionnelle.

Deux pistes sont d’ores et déjà envisagées par la FFD :

la prescription électronique intégrant automatiquement les données nécessaires, « bien que cette solution présente aussi actuellement d’autres problèmes techniques », reconnaît Jean-François Thébaut ;

– le remboursement automatique des agonistes des GLP-1 dès que le patient dispose d’une prise en charge en « affection de longue durée » (ALD) pour le diabète.