Metformine : sécuriser la dispensation

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Metformine : sécuriser la dispensation

Publié le 4 mai 2023
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Antidiabétique oral de la famille des biguanides, la metformine diminue la production hépatique et l’absorption intestinale du glucose et augmente la sensibilité musculaire à l’insuline. Au moment de la dispensation, certaines points essentiels doivent être vérifiés pour sécuriser la prise du traitement.

Les éléments clés

La metformine est éliminée majoritairement par voie rénale. Toute altération de la fonction rénale favorisant l’accumulation de metformine peut augmenter le risque de survenue d’effets indésirables potentiellement graves. Ainsi, le débit de filtration glomérulaire (DFG) doit être évalué avant toute instauration de traitement et au moins 1 fois par an. Chez les patients dont l’insuffisance rénale risque de progresser et chez les patients âgés, la fonction rénale doit être contrôlée plus fréquemment (tous les 3 à 6 mois).

Les effets indésirables les plus fréquents sont des troubles digestifs (nausées, diarrhées, dysgueusies), susceptibles de nuire à l’adhésion thérapeutique du patient. Ils peuvent être prévenus par une administration au cours ou à la fin des repas et par une adaptation progressive des doses. Ils régressent généralement spontanément.

Du fait de son mode d’action extrapancréatique, la metformine ne provoque pas d’hypoglycémie.

Les principaux effets indésirables  

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Outre les troubles digestifs, la metformine peut être responsable d’une acidose lactique rare mais grave, généralement liée à une utilisation inadaptée de la molécule. Elle résulte d’une accumulation de lactates par inhibition de la néoglucogenèse. Elle se manifeste par des crampes, une asthénie, des vomissements, des douleurs abdominales, une dyspnée, une diminution du rythme cardiaque et, éventuellement, un état comateux potentiellement létal. Elle est favorisée par la consommation d’alcool et par une dégradation aiguë de la fonction rénale.

L’adaptation posologique  

La dose initiale recommandée est de 500 à 850 mg de metformine 2 à 3 fois par jour. Après 10 à 15 jours de traitement, la posologie est adaptée en fonction de la glycémie. La posologie maximale autorisée est de 3 g par jour si le DFG est supérieur ou égal à 60 ml/min. La dose quotidienne maximale doit être diminuée en fonction de l’état de la fonction rénale à 2 g par jour si le DFG est compris entre 45 et 59 ml/min et à 1 g par jour si le DFG est inférieur à 45 ml/min. L’administration de metformine est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale sévère (DFG inférieur à 30 ml/min).

Les contre-indications  

a metformine ne doit pas être utilisée dans les situations qui favorisent son accumulation dans l’organisme telles qu’une insuffisance rénale sévère ou une affection aiguë susceptible d’altérer la fonction rénale (déshydratation, certaines infections), ainsi que dans celles qui engendrent une accumulation des lactates comme les pathologies pouvant entraîner une hypoxie tissulaire (insuffisance cardiaque ou respiratoire) et l’alcoolisme.

A savoir : metformine et produits de contraste iodés

Une insuffisance rénale aiguë provoquée par l’injection de produit de contraste iodé peut conduire à une accumulation de metformine et à une acidose lactique. Le traitement par metformine doit donc être interrompu pendant 48 heures après l’injection (réintroduction de la molécule une fois le contrôle de la fonction rénale effectué). Les recommandations 2020-2021 de la Société européenne de radiologie urogénitale (Esur) sont plus souples et ne préconisent un arrêt de la metformine que chez les patients insuffisants rénaux. Il n’est plus recommandé d’interrompre la metformine 48 heures avant l’examen.