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Adempas désormais disponible en ville : une évolution pour l’hypertension pulmonaire
Le médicament orphelin Adempas, jusqu’ici réservé à l’hôpital, est désormais accessible en ville pour le traitement de certaines formes d’hypertension pulmonaire. Retour sur ses indications, son utilisation et les points de vigilance.
Adempas (riociguat), médicament orphelin administré par voie orale, est indiqué dans la prise en charge de certaines formes d’hypertension pulmonaire, notamment l’hypertension pulmonaire artérielle (HTAP) et l’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTP-TEC). Premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique, il agit en augmentant la capacité à l’effort chez les patients adultes. Longtemps réservé à une dispensation hospitalière, Adempas est désormais accessible en pharmacie de ville. Cette évolution renforce l’accessibilité au traitement et améliore le suivi des patients.
Indications
Traitement de :
- l’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTP-TEC), chez les patients adultes en classe fonctionnelle OMS II à III qui présentent une HTP-TEC inopérable, ou une HTP-TEC persistante ou récurrente après traitement chirurgical, dans le but d’améliorer la capacité à l’effort ;
- l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) en monothérapie ou en association avec un antagoniste des récepteurs de l’endothéline, chez les patients adultes qui présentent une HTAP en classe fonctionnelle OMS II à III, dans le but d’améliorer la capacité à l’effort ;
- l’HTAP en classe fonctionnelle OMS II à III en association avec un antagoniste des récepteurs de l’endothéline, chez les enfants et adolescents âgés de moins de 18 ans pesant 50 kg ou plus.
Mode d’action
Le riociguat est un stimulateur direct de la guanylate cyclase soluble (sGC). Cette enzyme présente dans le système cardiopulmonaire se lie au monoxyde d’azote (NO). Elle catalyse la synthèse du guanosine monophosphate cyclique (GMPc) qui, au niveau intracellulaire, intervient dans la régulation de processus influençant le tonus vasculaire, la prolifération, la fibrose et l’inflammation.
Le riociguat sensibilise la sGC au NO endogène et stimule également directement la sGC indépendamment du NO, aboutissant ainsi à une production intracellulaire accrue de GMPc.
Posologie
La dose initiale recommandée est de 1 mg 3 fois par jour pendant 2 semaines.
Cette dose est ensuite augmentée de 0,5 mg 3 fois par jour toutes les 2 semaines jusqu’à la dose maximale de 2,5 mg 3 fois par jour, à condition que la pression artérielle systolique soit supérieure ou égale à 95 mmHg (ou à 90 mmHg chez l’enfant âgé de 6 à moins de 12 ans) et que le patient ne présente aucun signe d’hypotension.
Si le traitement est arrêté pendant 3 jours ou plus, il sera réinstauré à la dose de 1 mg 3 fois par jour pendant 2 semaines puis réaugmenté progressivement.
Contre-indications
- Traitement concomitant par les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (sildénafil, tadalafil, vardénafil), par les dérivés nitrés ou les produits dits « donneurs de monoxyde d’azote » sous quelque forme que ce soit (y compris les « poppers »), ou avec d’autres stimulateurs de la guanylate cyclase soluble.
- Insuffisance hépatique sévère.
- Grossesse.
- Patients atteints d’hypertension pulmonaire associée à une pneumopathie interstitielle idiopathique.
- Instauration du traitement chez les enfants âgés de 6 à moins de 12 ans présentant une pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg et les patients âgés de 12 ans et plus dont la pression artérielle systolique est inférieure à 95 mmHg.
- Hypersensibilité à l’un des composants (présence de lactose).
Grossesse et allaitement
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace pendant le traitement.
L’allaitement doit être interrompu.
Effets indésirables
Des céphalées, des sensations vertigineuses, une dyspepsie, des œdèmes périphériques, des nausées, diarrhées et vomissements sont très souvent observés.
Interactions médicamenteuses
Arrêter le sildénafil au moins 24 heures avant l’administration d’Adempas et le tadalafil au moins 48 heures avant (72 heures au minimum chez les enfants et les adolescents). Arrêter le riociguat au moins 24 heures avant l’administration d’un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5).
Prudence avec les inhibiteurs puissants des cytochromes P450 (CYP), de la P-gp ou de la BCRP (antifongiques azolés, ciclosporine, etc.) ou les inhibiteurs de la protéase du virus de l’immunodéficience humaine, ou VIH (ritonavir, notamment) : augmentation de l’exposition au riociguat.
Prudence également avec les inducteurs puissants du CYP3A4 (phénytoïne, carbamazépine, millepertuis, etc.) : diminution de la concentration plasmatique du riociguat.
Prendre les antiacides à base de sels d’aluminium ou de magnésium au moins 2 heures avant ou 1 heure après Adempas.
Surveillance particulière
Test de grossesse tous les mois recommandé.
Dites-le au patient
- Les concentrations du médicament sont réduites chez les fumeurs. Il est conseillé d’arrêter le tabac.
- Respecter un intervalle d’environ 6 à 8 heures entre chaque prise. Les alternances entre une prise à jeun et une prise au cours du repas ne sont pas recommandées chez les patients sujets à l’hypotension. Si besoin, les comprimés peuvent être écrasés et mélangés à de l’eau ou à des aliments semi-liquides (compote de pomme, par exemple) juste avant leur administration.
- En cas d’oubli, poursuivre le traitement en prenant la dose suivante à l’heure habituelle.
L’avis de la HAS
- Service médical rendu modéré.
- Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans l’HTAP, amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) dans l’HTP-TEC.
- Population cible estimée entre 4 193 et 4 312 patients.
Délivrance
- Liste I.
- Médicament à prescription hospitalière réservée aux spécialistes et services en cardiologie, en médecine interne ou en pneumologie.
- Médicament soumis à surveillance particulière pendant le traitement.
Fiche technique
Riociguat en comprimé rond et blanc (0,5 mg), jaune pâle (1 mg), jaune orangé (1,5 mg), orange pâle (2 mg) ou rouge orangé (2,5 mg), 1 195,27 € (boîte de 42) et 2 502,08 € (boîte de 90), remb. SS à 30 %.
- Adempas 0,5 mg, boîte de 42, AMM : 34 009 278 489 1 9.
- Adempas 1 mg, boîte de 42, AMM : 34 009 278 493 9 8 et boîte de 90, AMM : 34 009 278 495 1 0.
- Adempas 1,5 mg, boîte de 42, AMM : 34 009 278 496 8 8 et boîte de 90, AMM : 34 009 278 498 0 0.
- Adempas 2 mg, boîte de 42, AMM : 34 009 278 499 7 8 et boîte de 90, AMM : 34 009 278 501 1 0.
- Adempas 2,5 mg, boîte de 42, AMM : 34 009 278 502 8 8 et boîte de 90, AMM : 34 009 278 503 4 9.
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
MSD : 01 80 46 40 00.
L’hypertension artérielle pulmonaire
L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie vasculaire pulmonaire grave qui concernerait environ 15 personnes pour 1 million d’adultes.
À quoi est due l’HTAP ?
L’HTAP est définie par une pression artérielle pulmonaire moyenne supérieure à 25 mmHg au repos ou à 30 mmHg à l’effort. Due à une occlusion généralisée des plus petites artères, l’HTAP est caractérisée par une augmentation des résistances artérielles pulmonaires et, par compensation, par une augmentation de la pression dans le ventricule droit du cœur, d’où une insuffisance cardiaque droite. Les symptômes, qui surviennent principalement à l’effort, associent le plus souvent dyspnée, douleurs thoraciques, lipothymies (malaise avec flou visuel et sensation de tête vide), palpitations, œdème des pieds et syncopes.
Quels sont les différents groupes d’hypertension artérielle pulmonaire ?
Selon que l’HTAP survient de façon sporadique ou familiale ou bien qu’elle représente une complication d’une maladie telle que la cardiopathie congénitale, une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)… ou encore qu’elle est associée à un contexte tel qu’une prise d’anorexigènes, l’HTAP est classée en 5 groupes : groupe 1 ou HTAP idiopathique ou familiale, groupe 2 ou hypertension pulmonaire associée à une cardiopathie gauche, groupe 3 ou hypertension pulmonaire associée aux maladies respiratoires et/ou à l’hypoxie, groupe 4 ou hypertension pulmonaire liée à une maladie thromboembolique chronique et groupe 5 ou autres hypertensions artérielles. L’HTAP idiopathique ou familiale (groupe 1) est due à un remodelage des artères pulmonaires de petit calibre. L’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (groupe 4) est, quant à elle, une complication rare mais grave de la maladie thromboembolique veineuse. Bien que différent en fonction des formes, le pronostic est généralement défavorable, avec une médiane de survie inférieure à 3 ans après le diagnostic.
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