La crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons a également des conséquences sur notre santé mentale : stress, anxiété, troubles du sommeil, baisse des performances cognitives, instabilité émotionnelle, dépression... Aucune tranche d’âge, aucun milieu socio-professionnel ne semble épargné.
En ces temps de pandémie, plusieurs études épidémiologiques se sont intéressées à la santé mentale. Ainsi, l’enquête Coclico (Coronavirus containment policies and impact on the population’s mental health) est un projet international visant à évaluer l’impact du confinement sur la santé mentale. En France, la première vague d’enquête en population générale a été menée entre le 3 et 14 avril 2020. 3 200 adultes âgés de 18 ans ou plus ont répondu au questionnaire proposé : la survenue d’une détresse psychologique est observée chez 33 % des répondants, dont 12 % présentent une détresse d’intensité sévère(1). Deux autres vagues d’enquête ont été menées en population générale (respectivement du 27 avril au 6 mai 2020 et du 22 au 30 juin 2020) mais les résultats ne sont pas encore connus. En parallèle, l’enquête Coclico s’est focalisée sur les personnes vivant avec une maladie chronique ou un handicap, au cours d’une vague unique d’enquête du 21 avril au 11 mai 2020. 1 195 adultes âgés de 18 ans ou plus ont répondu au questionnaire proposé : la survenue d’une détresse psychologique est observée chez 57 % des répondants, dont 24 % présentent une détresse d’intensité sévère(2).
De même, l’enquête CoviPrev, menée par Santé Publique France depuis le 23 mars 2020, suit l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie de Covid-19 et les compare aux résultats obtenus hors épidémie. La vague d’enquête du 18 au 20 janvier 2021 montre que 75,8 % des personnes interrogées sont satisfaits de leur vie actuelle (vs 84,5 % hors épidémie), 19,2 % souffrent d’anxiété (vs 13,5 % hors épidémie), 19,5 % souffrent de dépression (vs 10 % hors épidémie), et 67 % souffrent de troubles du sommeil (vs 49,4 % hors épidémie)(3).
D’après les données de l’enquête CoviPrev - Santé Publique France, France métropolitaine, janvier 2021(3)
Tableau 1 « Prévalences et évolutions des indicateurs de santé mentale pendant l’épidémie de COVID-19 »
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La pandémie de Covid-19 a un impact direct sur l’évolution des troubles de la santé mentale des Français, impact qui semble s’accentuer en 2021.
« Je ne dors plus », « Je n’ai plus envie de rien », « Je n’ai plus de patience avec mes enfants », « Je n’arrive plus à me concentrer au travail », « J’ai peur de perdre mes proches ». Ces quelques phrases, vous les entendez tous les jours au comptoir, mais aussi au sein de votre équipe ou de votre famille.
Que l’on soit patient ou soignant, quelques conseils peuvent aider à lutter contre le stress et se sentir mieux : prendre du recul, respirer, méditer ; échanger avec ses proches, la parole libère et apaise ; garder un mode de vie sain, manger équilibré, pratiquer une activité physique régulière, dormir suffisamment ; être indulgent avec soi-même et les autres, chacun vit la situation différemment ; demander de l’aide si besoin, à un proche ou un professionnel de santé.
Ce qui est sûr, c’est que recevoir les émotions d’autrui n’est jamais facile. Chaque patient est différent et vit la pandémie à sa manière…
L’officinal apporte un soutien psychologique important aux patients mais il doit également apprendre à passer la main à des professionnels du secteur de la santé mentale.
Ci-dessous, quelques chiffres obtenus pendant le premier confinement :