Les Papillomavirus humains (HPV) font partie des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes (1,2). Entre 70% et 80% des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie et on estime qu’à un instant donné, un tiers des hommes est infecté par un HPV. Il en existe plus de 200 types, dont une quarantaine infecte l’appareil ano-génital.
Les HPV à bas risque (HPV 6 et 11 par exemple) peuvent provoquer l’apparition de tumeurs bénignes ou condylomes (= verrues génitales). Celles-ci peuvent être invalidantes et nécessiter un traitement long et récidiver fréquemment. Les HPV 6 et 11 causent 90% des cas de condylomes ou verrues génitales, bénignes mais récidivantes, avec environ 100 000 nouveaux cas par an. Sexuellement transmis, ils touchent indifféremment l’homme et la femme, principalement au début de leur vie sexuelle.
Certains types peuvent également provoquer des lésions persistantes, plus rarement des lésions précancéreuses, elles-mêmes susceptibles d’évoluer en cancer. Le Centre international de recherche sur le cancer a défini 12 types de HPV comme des agents cancérogènes avérés, dit HPV à haut risque. Ces derniers, sont impliqués dans la majorité des cancers liés aux HPV. Le principal cancer attribuable aux HPV est le cancer du col de l’utérus. Tous les cancers du col de l’utérus sont liés aux HPV, dans 70% des cas aux HPV 16 et 18. Les HPV oncogènes sont également à l’origine de cancers de l’anus, du vagin, de la vulve, du pénis et de certains cancers de la sphère ORL.
Chaque année plus de 6 300 nouveaux cas de cancers en France chez la femme et chez l’homme sont causés par les papillomavirus, soit près de 2% des cancers.
Le Dr Joseph MONSONEGO, est gynécologue médical et obstétrique, spécialiste de la coloscopie et de la prise en charge des pathologies associées aux papillomavirus (HPV)