La sécheresse commence par une baisse de la lubrification. Elle se ressent dans un premier temps pendant et après les rapports sexuels (dyspareunies) puis devient progressivement constante. À ce stade, elle s’accompagne souvent d’un prurit, de douleurs vulvo-vaginales spontanées ou lors de la miction et parfois de saignements lors des rapports sexuels.
Ces symptômes peuvent être évoqués à la pharmacie par des femmes de tout âge. Ils nécessitent souvent l’achat régulier de lubrifiants, de topiques ou soins lavants hydratants. Mais le sujet est encore tabou. Créer le dialogue afin de réaliser un questionnement plus poussé est donc indispensable. Il permettra de les orienter au besoin vers leur gynécologue ou sage-femme.
Ce dialogue aidera aussi à identifier la ou les causes potentielles de la SVV.
Les causes pouvant engendrer ou aggraver la sécheresse vulvo-vaginale sont nombreuses :
En 2016, 40% des femmes souffrant de sécheresse vaginale déclaraient ne pas connaître l’existence de traitements pour les soulager (2).
En France, la prise en charge symptomatique est recommandée en première intention. Elle consiste en l’application d’un lubrifiant lors des rapports sexuels et d’un topique hydratant à base d’acide hyaluronique. Le lubrifiant tapisse la zone intime et atténue les frottements, l’agent hydratant agit plus en profondeur dans les tissus.
En seconde intention, surtout chez les femmes ménopausées, si ce n’est pas contre-indiqué, la prescription d’un traitement hormonal peut être envisagée pour palier la carence oestrogénique. L’application vaginale des oestrogènes est privilégiée à la voie orale car elle allie efficacité et innocuité. L’hormonothérapie peut s’associer à l’utilisation de lubrifiants ou d’hydratants intimes.
L’acide hyaluronique (un glycosaminoglycane) rentre dans la composition de la matrice extracellulaire des
tissus conjonctifs et épithéliaux.
Il peut fixer jusqu’à 1000 fois son poids en eau. Administré localement, il forme un film
visco-élastique protecteur sur la muqueuse vaginale (3).
Il maintient ainsi une bonne hydratation de la muqueuse intime, favorise la
régénération et la réparation des tissus et soulage l’inconfort.
Il se présente comme une alternative efficace et sans ordonnance aux oestrogènes topiques avec une sécurité plus élevée et peut aussi être associé à ces derniers en cas de symptômes persistants.
Adapté aux femmes de tout âge en cas de sécheresse intime, démangeaisons, sensations de brûlure, rapports douloureux, il peut être utilisé par voie locale associée ou non à une forme orale.
Le déséquilibre du microbiote intime se caractérise par une raréfaction des lactobacilles naturellement protecteurs au profit d’agents pathogènes et peut entrainer une dysbiose associée à un ralentissement de la cicatrisation de la muqueuse.
L’utilisation de prébiotiques aide à restaurer la flore intime en stimulant la croissance des lactobacilles bénéfiques qui permettraient ainsi d’améliorer la qualité de la cicatrisation (4,5). L’apport de probiotiques adaptés per os peut également avoir un impact positif sur la composition du microbiote vaginal et l’aider à maintenir un pH idéal (3,8 à 4,5) (6).
Depuis combien de temps ?
Quand cela vous arrive-t-il ?
Combien de fois par jour ?
Quels autres symptômes ressentez-vous ? (Penser : troubles de l’humeur et/ou du sommeil, inconforts et gênes intimes, douleurs articulaires…)
Avez-vous consulté un gynécologue ?
Êtes-vous sous traitement actuellement ? Avez-vous des allergies ?
Depuis combien de temps ?
À quels moments les ressentez-vous ?
Sont-elles ponctuelles ou permanentes ?
Quels autres symptômes ressentez-vous ? (Confi rmer l’absence de cystite, mycose ou vaginose bactérienne)
Avez-vous de la température ?
Si les symptômes persistent ou lors de votre prochaine consultation, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.
Avez-vous d’autres traitements ? Avez-vous des allergies ?
Moins de 40% des femmes concernées par la SVV osent aborder le sujet avec leur médecin (2). L’équipe officinale se présente alors comme le premier interlocuteur potentiel. Il est donc important d’instaurer le dialogue. L’orientation vers un médecin ou une sage-femme permettra de poser le diagnostic. L’utilisation d’un lubrifiant et d’un hydratant topique à base d’acide hyaluronique, associés ou non à une forme orale, aideront à soulager les symptômes. Il est important de rappeler à ces patientes des règles simples à suivre (7) :
L’efficacité de l’acide hyaluronique pris par voie orale sur la sécheresse vaginale, a été récemment démontrée dans un essai clinique randomisé et contrôlé*. 200mg d’acide hyaluronique pris chaque jour pendant 8 semaines améliorent significativement l’indice de santé vaginale ainsi que les symptômes de l’atrophie et de la sécheresse vaginales. Ces résultats se maintiennent dans le temps puisqu’ils restent significatifs encore 8 semaines après l’arrêt.