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Savoir
L’ordo
Auteur(s) : Nathalie Belin
Depuis un cancer du sein opéré il y a huit ans, Madame G. a été cinq ans sous inhibiteur de l’aromatase. Des douleurs cervicales ont révélé une rechute métastatique osseuse. Un nouveau traitement est initié.
L’abémaciclib est un médicament soumis à prescription hospitalière réservée aux spécialistes et médecins compétents en oncologie.
• Un cancer du sein a été diagnostiqué à Mme G., 57 ans, il y a huit ans. Elle n’avait encore jamais participé au dépistage organisé. La biopsie et les examens complémentaires ont révélé un cancer du sein infiltrant, positif aux récepteurs hormonaux (RH+) et HER2 négatif (voir Dico+). Mme G. a subi une tumorectomie et un curage ganglionnaire, puis une chimiothérapie et une radiothérapie. Une hormonothérapie par anastrozole lui a ensuite été prescrite cinq ans.
• Un cancer du sein infiltrant se caractérise par le fait que les cellules cancéreuses ont franchi la membrane basale qui entoure le tissu où elles se sont développées, canaux galactophores le plus souvent. Il y a alors un risque de propagation vers les ganglions et d’autres organes. L’exérèse du ganglion « sentinelle » (voir Dico+) a révélé la présence de cellules cancéreuses. Un curage ganglionnaire (= retrait de la chaîne ganglionnaire) a été complété par une chimiothérapie, puis une radiothérapie.
• Des critères prédictifs de réponse à certains traitements sont précisés par l’examen anatomopathologique de la tumeur et orientent la prise en charge adjuvante à la chimio-radiothérapie. Une tumeur exprimant des récepteurs hormonaux aux estrogènes et/ou à la progestérone témoigne d’une sensibilité à l’hormonothérapie.
• L’hormonothérapie adjuvante par l’anti-aromatase vise à diminuer le risque de récidive locale du cancer ou à distance (métastases). Elle est prescrite cinq à dix ans selon le cancer et l’âge. Depuis la fin de l’hormonothérapie, Mme G., en rémission, est suivie tous les six mois par l’oncologue. Lors de sa dernière visite, elle a signalé des douleurs cervicales qui ont motivé des examens complémentaires, bilan biologique et scintigraphie osseuse notamment, et révélé la présence de métastases osseuses.
• Au stade métastatique, dans le cas d’un cancer RH+ HER2-, une hormonothérapie par anti-estrogène (anti-aromatase ou fulvestrant) est indiquée en association à une thérapie ciblée comportant un anti-CDK4/6 (kinases cycline-dépendantes), comme l’abémaciclib. Ces associations ont prouvé leur intérêt pour améliorer la survie.
Il s’agit de contrôler les symptômes et la maladie afin d’allonger l’espérance de vie et d’assurer la meilleure qualité de vie possible. À ce stade, le cancer n’est en général plus curable.
Antagoniste compétitif des récepteurs aux estrogènes, le fulvestrant bloque les actions trophiques des estrogènes sans activité agoniste partielle de type estrogène.
Il s’agit d’un inhibiteur sélectif des kinases CDK4 et 6, qui sont des protéines contrôlant la division des cellules. Les cellules cancéreuses se répliquant anormalement vite, cette action est particulièrement « visible » sur ces cellules.
• L’observance, qui conditionne le pronostic.
• Expliquer les effets indésirables. S’assurer des informations données par le médecin et de leur compréhension pour les limiter et améliorer l’observance, en particulier pour Verzenios, qui est nouveau. Ceux du fulvestrant sont proches des anti-aromatases comme l’anastrozole.
• Vérifier les co-prescriptions : de nombreux inducteurs ou inhibiteurs du CYP3A4 sont déconseillés ou contre-indiqués avec l’anti-CDK4/6.
« Que vous a dit l’oncologue à propos de cette récidive ? », « Un prochain rendez-vous est-il prévu ? » ouvrent la discussion sur les informations données à propos de cette rechute et un suivi éventuel par un psycho-oncologue. « Le médecin a-t-il fait des recommandations concernant les effets indésirables de Verzenios ? » fait le point sur ce qui a été assimilé. « A-t-il prescrit des examens biologiques ? » car la surveillance de la NFS est rapprochée au début puis régulière, comme celle de la fonction hépatique.
• Le fulvestrant bloque les récepteurs aux estrogènes qui favorisent la prolifération de la tumeur.
• L’abémaciclib (Verzenios) est une thérapie ciblée indiquée en association à l’anti-estrogène dans les cancers RH+, HER2-. Il potentialise l’action de l’anti-estrogène et améliore la régression des cellules cancéreuses.
• Fulvestrant : une injection IM, dans chaque muscle fessier. Les seringues se conservent au réfrigérateur ou 28 jours à température 25 °C.
• Verzenios : prendre les comprimés avec un verre d’eau, sans interruption.
• Fulvestrant : réactions au site d’injection, bouffées de chaleur ou aggravation, douleurs articulaires, nausées, anorexie, élévation des enzymes hépatiques ; névralgies et sciatiques suite à l’injection ; risque ostéoporotique accru.
• Verzenios : neutropénie augmentant le risque infectieux, nausées, mucites, diarrhées, prurit, sécheresses cutanée et oculaire, chute de cheveux ; toxicité hépatique et pulmonaire (pneumopathie interstitielle rare, une toux doit alerter) ; événements thrombo-emboliques veineux.
• L’observance est essentielle pour contrôler la maladie. Certaines patientes prennent depuis des années un anti-CDK4/6 et ont des métastases « bien contrôlées ».
• Prendre les comprimés de Verzenios toujours à peu près à la même heure. Une alarme ou une application de rappel peut être téléchargée sur le téléphone : Medi’Rappel, MyTherapy…
• Signaler au médecin si les injections de fulvestrant sont douloureuses. Un patch Emla, à poser sur chaque fesse une heure avant l’injection, est souvent prescrit.
• Parler des effets indésirables au médecin car une baisse de la posologie est envisageable.
• Attention au risque infectieux. Limiter tout contact avec des malades contagieux. Se laver les mains régulièrement. Désinfecter et protéger toute plaie. Prendre sa température en cas de signes infectieux (brûlures urinaires, maux de gorge, frissons…) et informer les soignants.
• Attention aux interactions avec Verzenios. Les anti-CDK4/6 (dci en -ciclib, tels abemaciclib, palbociclib-Ibrance, ribociclib-Kisqali) sont métabolisés par le CYP 3A4.
• Donner les conseils hygiéno-diététiques de prévention des mucites, diarrhées et nausées. Conseiller une bonne hygiène bucco-dentaire, de bien s’hydrater, de limiter les fibres et céréales complètes et de fractionner les repas.
• Hydrater la peau et la protéger du soleil.
• Consulter rapidement un médecin en cas de membre chaud, rouge, douloureux ou de dyspnée faisant suspecter un événement thrombo-embolique veineux.
Les solutions non hormonales contre les bouffées de chaleur (voir Au comptoir p. 40) et des lubrifiants contre la sécheresse vaginale (Voir Le point sur p. 62).
Service d’oncologie.
Dr H., oncologue.
Mme G., 65 ans, 1,61 m, 60 kg.
• Fulvestrant (Faslodex) 250 mg 250 mg dans chaque fesse en IM, soit 500 mg, par une infirmière à domicile, à J1, J15 et J30, puis une fois par mois. À renouveler 2 fois.
• Abémaciclib (Verzenios) 150 mg 1 cp matin et soir. À renouveler 2 fois.
→ HER2 (Human epidermal growth factor receptor 2) est une protéine membranaire de la famille des récepteurs du facteur de croissance épidermique (EGFR), surexprimée dans 15 à 30 % des cancers du sein.
→ « Ganglion sentinelle » : le ou les premiers ganglions lymphatiques de l’aisselle.
« Puis-je prendre Verzenios avec un jus de fruits ou un café ? »
Oui, mais pas avec du jus de pamplemousse, que ce soit en jus, extrait ou pépins, car cela pourrait augmenter les effets indésirables du médicament. La prise de millepertuis, inducteur enzymatique, est aussi contre-indiquée car il pourrait diminuer son efficacité (selon le thésaurus des interactions de l’ANSM, NDLR).
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