L’achillée millefeuille

Quelle est cette plante ?

L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) est une plante herbacée pouvant atteindre 80 cm de haut lors de la floraison. Ses feuilles très finement découpées font penser à des milliers de feuilles rassemblées, d’où le nom de « millefeuille ». Pour cette raison, on lui donne également le nom de « sourcil de Vénus », bien que les sourcils broussailleux ne correspondent pas vraiment à l’idée que l’on se fait des canons de la beauté romaine. Elle est aussi appelée « herbe au charpentier » ou « herbe à la coupure », ce qui illustre bien ses vertus hémostatiques particulièrement efficaces. D’ailleurs, le nom d’achillée dériverait de celui du héros grec Achille, qui aurait, selon la mythologie, soigné les blessures de ses soldats avec la plante lors de la guerre de Troie. L’application du jus exprimé de la feuille ou d’un cataplasme arrête immédiatement les petits saignements. De nos jours, ce sont surtout ses inflorescences qui sont retenues pour leurs propriétés médicinales. Elles sont constituées de bouquets (corymbes), eux-mêmes composés de capitules, comme la pâquerette, de minuscules fleurs blanches à rosées. Le parfum de la plante est aromatique et puissant lorsqu’on la froisse.

• Où la trouver ? L’achillée millefeuille est une plante commune en France métropolitaine. Elle affectionne les milieux ensoleillés, plutôt secs. On la retrouve en général dans les pelouses, les prairies, les friches, les lisières et les bords des chemins.

• Où est-elle vendue ? Les sommités fleuries d’achillée millefeuille sont inscrites à la liste A de la pharmacopée française mais elles ont été libérées du monopole pharmaceutique en 2008. Elles sont donc en vente libre.

Quels sont ses usages ?

En phytothérapie

• Utilisation : les sommités fleuries sont principalement reconnues pour leurs propriétés antispasmodiques, anti-inflammatoires, cicatrisantes et hémostatiques. Elles sont particulièrement intéressantes dans les douleurs spasmodiques liées aux règles, dans les dysménorrhées. Elles soulagent certains troubles digestifs caractérisés par des spasmes. La légère amertume de la plante contribue à préparer l’organisme à la digestion et met en appétit ; on la qualifie d’apéritive. En usage externe, la plante contribue à arrêter les petits saignements et favorise la cicatrisation.

• Partie employée : sommités fleuries.

• Principes actifs : flavonoïdes, lactones sesquiterpéniques, huile essentielle.

• Posologie recommandée.

→ Adolescents et adultes.

Tisane : infusion de 10 minutes de 1 à 2 g de sommités fleuries séchées par tasse, jusqu’à trois fois par jour.

• Contre-indications et précautions d’emploi : en cas d’allergie aux astéracées. En raison de son action au niveau utérin, l’achillée millefeuille est contre-indiquée pour les femmes enceintes. Elle est déconseillée aux enfants de moins de 12 ans en raison d’un manque de données.

En aromathérapie

• Utilisation : l’huile essentielle est d’un beau bleu sombre en raison de la présence de molécules appelées azulènes, qui se forment lors de la distillation. Ce sont justement ces azulènes qui sont en partie responsables des propriétés anti-inflammatoires de l’huile essentielle. Le rendement en huile essentielle étant relativement faible (moins de 0,25 %), c’est une huile relativement onéreuse et en général disponible en petits conditionnements.

Comme la plante entière, l’huile essentielle possède des propriétés hémostatiques et cicatrisantes mais c’est principalement son activité anti-inflammatoire qui est recherchée en usage externe. Elle est intéressante dans les douleurs pelviennes (dysménorrhées, prostatites), les névralgies et les mucites. Elle est également employée en massage pour soulager les crampes musculaires, les contusions et les entorses.

• Posologie recommandée.

→ Adolescents et adultes.

Usage externe : application locale ou massage sous forme diluée à 10 % dans une huile végétale au niveau des zones à soulager, jusqu’à trois fois par jour.

• Contre-indications et précautions d’emploi : l’huile essentielle contient de la thuyone. À forte dose, elle peut présenter des risques abortifs et de neurotoxicité. Elle est contre-indiquée pour les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les personnes à tendance épileptique.

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