Ma formation - Porphyre n° 569 du 26/11/2020 - Revues
 
Porphyre n° 569 du 26/11/2020
 

Générations porphyre

Porphyre 70 ans

Depuis 1840, les préparateurs se battent pour obtenir statut et formation. La réforme du BP est attendue depuis vingt ans. Il semble que la formation ait toujours deux trains de retard sur les pratiques. Ne perdons pas espoir !

1845

Des aides-pharmaciens arrivent dans les pharmacies.

Le stage réduit de huit à trois ans pour les futurs pharmaciens, désormais formés en fac, provoque une pénurie de maind’œuvre. Les pharmaciens recrutent des employés, appelés aides-pharmaciens ou auxiliaires du pharmacien.

1904

Le terme « préparateur en pharmacie » est adopté. Lors du 2e congrès des auxiliaires de pharmacie, ce nom est entériné au grand dam des pharmaciens car il désigne l’élève pharmacien et celui qui prépare les cours de TP à la fac ! L’Administration reconnaît le terme en 1907.

1946

Naissance du préparateur en pharmacie. La loi du 24 mai 1946 officialise le titre de préparateur en pharmacie avec diplôme et statut souhaités depuis 1900 par les syndicats. Les pharmaciens n’en voient pas la nécessité pour des auxiliaires dont ils sont responsables !

1948

Création d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) d’aide-préparateur et d’un brevet professionnel (BP). Seul le BP confère le droit de préparer et délivrer. Il faut avoir 21 ans, cinq ans de pratique et un CAP d’aide-préparateur depuis deux ans. Les candidats aux CAP et BP passent épreuves pratiques et orales et « reco ».

1977

Les préparateurs peuvent délivrer des spécialités et le BP est rénové. La loi du 8 juillet 1977 autorise la délivrance de spécialités aux préparateurs en pharmacie, cantonnés officiellement aux préparations. L’article L-584 du code de la santé publique est modifié. Les préparateurs sont « seuls autorisés à seconder le titulaire de l’officine et les pharmaciens qui l’assistent dans la préparation et la délivrance au public des médicaments destinés à la médecine humaine et à la médecine vétérinaire ». Le CAP d’aide-préparateur est supprimé. Les BP sont inscrits à l’inspection de la pharmacie.

1980

Mise en place d’un CAP d’employé en pharmacie et sa mention complémentaire. Ce CAP est créé sous la pression des syndicats patronaux, qui souhaitent allonger la durée de formation. L’Éducation nationale instaure en plus la mention complémentaire pour mettre à niveau les CAP. Cela fait cinq ans de formation au total !

1993

La responsabilité de la formation professionnelle et de l’apprentissage est confiée aux conseils régionaux. Jusqu’en 1992, la formation du préparateur se faisait en continu.

1997

Nouveau référentiel pour le BP. La pharmacologie fait son entrée. La part dévolue aux travaux pratiques reste prépondérante (environ 20 % du temps).

2000

Suppression du CAP employé d’officine et de sa mention complémentaire. Le rapport de Noémi Dessus de 1999 est accablant : CAP et MC délivrent allègrement sans en avoir le droit et seuls 10 à 20 % des candidats sortent diplômés du BP par cette filière.

2001

Création du diplôme de préparateur en pharmacie hospitalière.

2002

Le bac pro commerce option « officine » arrive en CFA. Créé en 2001, il redonne une sorte de filiale de formation en cinq ans. Les jeunes se familiarisent avec la pharmacie et, après le bac, entrent en BP. Cette formation avec 120 h pour le module officine sur 1 350 h de cours a peu de succès. Cette option est supprimée dès 2004.

2005

Le bac, ou équivalent, est la seule voie pour entrer en BP. 2003 et 2004 ont été les dernières années pour passer le CAP d’employé en pharmacie et sa mention complémentaire.

Témoignage

Jean-Mary Robert, 80 ans, Montargis (45)

« Je suis entré en pharmacie à l’âge de 14 ans. J’ai obtenu mon CAP à 18 ans, puis mon BP à 20 ans, mais j’ai dû attendre d’avoir 21 ans, l’âge de la majorité de l’époque, pour pouvoir l’exercer. »

LE SAVIEZ-VOUS ?

En 1872, les premiers cours pour les aidespharmaciens voient le jour à l’initiative de certaines sociétés de pharmacie à titre privé, puis au début des années 1900, les cours sont initiés par les syndicats de préparateurs, puis de pharmaciens par correspondance, voire les deux.

LE SAVIEZ-VOUS ?

En 1977, on compte 18 000 officines, dans lesquelles travaillent 42 500 personnes : 13 500 préparateurs, 7 000 aides-préparateurs, 4 000 aides familiaux non salariés et 18 000 autres personnes, dont 11 000 vendeurs. En 2004, il y a 12 615 élèves et 9 350 en 2005, contre 7 900 en BP1 et BP2 en 2012…

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les titulaires du CAP d’aide-préparateur doivent passer le BP avant fin 1985. Ils peuvent seconder le pharmacien dans la délivrance de médicaments jusqu’à fin 1981, à condition de poursuivre leur formation en BP.

Témoignage

Francis Liaigre, 64 ans, Sillingy (74)

« En province, le BP se suivait sur deux ans par correspondance. Les cours, surtout théoriques, étaient montés par l’ANFPP* Paris. Une soirée par semaine, je devais me rendre à Paris, à trois heures de route, pour suivre les cours de 20 h à 23 h, voire minuit ! »

(*) Association nationale pour la formation professionnelle de la pharmacie qui propose, entre autres, des cours à distance à laquelle adhèrent la plupart des CFA.

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