Vos droits - Porphyre n° 560 du 19/02/2020 - Revues
 
Porphyre n° 560 du 19/02/2020
 

Exercer

Vos droits

Auteur(s) : Anne-Charlotte Navarro

Coefficient, ancienneté, congés… chaque mois, Porphyre répond à vos questions sur le droit. Adressez-nous vos demandes sur porphyre.fr ou par courrier, cette rubrique vous est ouverte.

“Mon patron a fermé le 2 et le 23 novembre. Il m’a décompté 2 jours de congés payés sans respecter le délai d’un mois. A-t-il le droit ? »

Sylvaine, préparatrice dans les Yvelines (78)

Porphyre répond. L’employeur peut décider de fermer pendant la période de congés. L’une des périodes doit au moins correspondre à la fraction de 18 jours ouvrables continus. En cas de fermeture hors de la période de congé principal, la jurisprudence impose à l’employeur de respecter un délai de prévenance suffisant, apprécié au cas par cas par les magistrats. Au regard des éléments soumis, votre employeur semble pouvoir vous imposer ces 2 jours de congés payés.

“J’ai posé le 24 décembre. Je ne travaillais pas, selon mon planning, le 26 décembre. Mon employeur me décompte 2 jours de congés. Est-ce normal que mon jour de repos devienne un jour de congé payé ? »

Christèle, préparatrice dans la Vienne (86)

Porphyre répond. Oui. La jurisprudence considère que les jours de congés payés sont décomptés du premier jour d’absence effectif au retour effectif du préparateur derrière le comptoir.

“Préparatrice en officine, je parle deux langues couramment. Ai-je droit à un bonus salarial ? »

Anne-Mieke, préparatrice dans le Lot-et-Garonne (47)

Porphyre répond. L’article 6 de la convention collective prévoit que « le personnel polyglotte a droit à une bonification de 8 % sur le salaire minimum de son coefficient pour l’utilisation professionnelle et régulière d’une langue étrangère ; la bonification est de 4 % sur le salaire minimum de son coefficient par langue supplémentaire utilisée. Cette bonification (…) s’ajoute dans tous les cas au salaire brut ». Si vous utilisez à votre poste les deux langues, vous avez droit à une majoration de 12 % du salaire minimal de votre coefficient.

FICHE PRATIQUE

Le licenciement pour faute

1. Un motif de licenciement est obligatoire

L’employeur qui souhaite licencier un salarié peut invoquer un motif économique, un motif personnel, dont l’insuffisance professionnelle du salarié, son absence prolongée ou une faute. Dans la lettre de licenciement, l’employeur doit qualifier la faute. Il reviendra au juge d’apprécier si elle est justifiée. S’il estime qu’elle n’est pas suffisante, il déclarera le licenciement sans cause réelle et sérieuse.

2. Il existe trois types de faute

La faute grave est d’une telle gravité que l’employeur ne peut pas maintenir le salarié à son poste, même temporairement, notamment lors de harcèlement ou de vols dans l’entreprise. La faute lourde implique une volonté de nuire du salarié, par exemple en détournant la clientèle au profit d’un concurrent. La faute simple n’est ni grave ni lourde.

3. Des paramètres définissent le degré

Afin de mesurer le degré de la faute, simple, grave, ou lourde, différents paramètres peuvent être retenus tels que le caractère isolé ou répété du fait reproché, la position hiérarchique du salarié, le niveau de responsabilité, son ancienneté, l’éventuelle tolérance antérieure de l’employeur envers le comportement mis en cause, les potentielles conséquences dommageables pour la société (« répercussions sur la marche de l’entreprise ») ou d’autres salariés.

4. La procédure est claire

L’employeur doit agir dans les deux mois qui suivent la faute, ou depuis la date à laquelle il a eu connaissance des faits. Le salarié est convoqué à un entretien préalable par courrier recommandé avec accusé de réception ou remis contre reçu. La lettre précise la date et l’heure de l’entretien qui doit avoir lieu cinq jours ouvrables après. Lors de cet entretien, le salarié peut se faire assister par un représentant syndical. À l’issue de cette rencontre, une lettre annonçant la sanction doit être envoyée dans un délai maximal d’un mois.

5. L’indemnité dépend de la faute

En cas de faute lourde ou grave, le salarié est privé d’indemnités de licenciement. En revanche, le reliquat de congés payés doit lui être versé dans tous les cas. Il percevra l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) s’il justifie d’au moins 130 jours travaillés ou 910 heures travaillées au cours des 24 mois qui précèdent la fin du contrat de travail (terme du préavis), pour les moins de 53 ans à la fin du contrat. Quel que soit le type de faute, le préparateur perçoit une indemnisation de chômage s’il justifie du temps de cotisation nécessaire. Il n’y a pas de motif d’exclusion en raison de la gravité de la faute.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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