Ces préparatrices qui s’engagent - Porphyre n° 560 du 19/02/2020 - Revues
 
Porphyre n° 560 du 19/02/2020
 
MUNICIPALES

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Auteur(s) : Magali Clausener

Concilier pharmacie et politique, c’est possible ! Trois préparatrices, qui se présentent aux élections municipales des 15 et 22 mars 2020, témoignent de leur engagement politique et professionnel

Sandrine Blanchet, préparatrice depuis 23 ans, se présente à Plaisance-sur-Gers (Gers) qui compte 1 480 habitants et une seule pharmacie dans laquelle exerce cette native de la commune. « Je voulais m’investir pour mon village et je me suis présentée aux élections de 2014. J’ai été élue au conseil municipal, dans l’opposition. » Cette année, elle espère que la liste sans étiquette dont elle fait partie sera majoritaire, et pourra agir en matière de santé. « C’est une priorité. Dans trois ans, nous n’aurons plus de médecins. Nous essayons de trouver des solutions dans le cadre de notre projet politique. Nous avons contacté des jeunes médecins, car l’idée est de les inciter à s’installer. Nous avons aussi assisté à la réunion d’information d’une CPTS(1) qui se monte à Nogaro, une commune proche de Plaisance », détaille Sandrine Blanchet. En revanche, pas question de faire campagne à l’officine ! « Je connais tout le monde à Plaisance, mais je ne parle pas de politique sur mon lieu de travail », affirme la préparatrice. Après avoir exercé dans différentes pharmacies, elle est revenue s’installer à Plaisance avec mari et enfants, et travaille à l’officine depuis novembre 2019. « J’ai prévenu le pharmacien de mon engagement lors de mon embauche. Cela ne lui pose pas de problème. Il est apolitique ! » Elle a déjà prévu son organisation si elle devient adjointe au maire : « Je travaille quatre jours par semaine avec de longues pauses déjeuner. Cela me permettra de consacrer du temps à la mairie. »

Myriam Sénélé, préparatrice depuis 1991 et candidate à Villedieu-du-Clain (Vienne) sur la liste d’opposition sans étiquette, s’interdit aussi de parler politique à l’officine. Ce qui est plus simple, car la pharmacie n’est pas dans sa commune. Son engagement politique est récent : « Je suis très impliquée dans la vie associative, j’ai travaillé dans de nombreuses associations. C’est par ce biais que l’on m’a demandé d’être candidate. Nous trouvons que ça ne bouge pas beaucoup dans cette commune de 1 600 habitants. » Le projet de sa liste est axé sur le dynamisme de la ville, notamment du centre-bourg et des commerces. « Nous ne sommes pas confrontés à la désertification médicale. Nous avons des médecins et une pharmacie, et bientôt un cabinet de kinés. » Si elle est élue ? « Je ne travaille pas le jeudi, et je devrais sans doute arrêter mes activités associatives. »

Marie-Constance Loubère-Berthelon, candidate à Dax (Landes), est entrée en politique à l’adolescence. « J’avais 16 ans lorsque j’ai rejoint le RPR(2). » Très vite, elle prend des responsabilités au niveau départemental. En 1998, elle se présente aux élections régionales. Trois ans plus tard, elle est élue conseillère municipale à Dax. En 2007, elle vise les législatives. Aujourd’hui, elle est de nouveau candidate aux municipales sur la liste des Républicains. Elle a toujours travaillé dans la pharmacie de son père, à Dax, une ville de 20 000 habitants. « J’ai choisi d’être préparatrice, car cela me laisse plus de temps pour la politique. » Si elle est élue, elle sera adjointe en charge du secteur de la jeunesse, des écoles et de la petite enfance. Et la santé ? « C’est une vraie préoccupation car la ville vit du thermalisme et la question des déserts médicaux se pose. La situation est catastrophique pour les spécialistes. Nous n’avons plus de gynécologue. Il faut créer des maisons de santé pluriprofessionnelles. Nous développerons ce thème lors de la campagne, et celui de la redynamisation du centre-ville. » Si elles sont élues, c’est certain, les préparatrices ne manqueront pas de travail !

(1) Communauté professionnelle territoriale de santé, qui regroupe des professionnels de santé et médico-sociaux afin d’améliorer le parcours des patients.

(2) Le Rassemblement pour la République (RPR) est un ancien parti politique français classé à droite, ancêtre des Républicains.

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