« Nous ne sommes pas l’ancien monde ! » - Porphyre n° 559 du 20/01/2020 - Revues
 
Porphyre n° 559 du 20/01/2020
 

Droit de réponse

Florence Hertel, directrice du CFA d’Avignon, se fait la porte-parole de plusieurs formateurs et de directeurs des CFA de la région PACA, qui ont fait part de leur désapprobation concernant les propos tenus dans notre article intitulé « De nouvelles écoles ouvrent des classes de BP », paru dans Porphyre n° 558 de décembre 2019-janvier 2020.

Je suis personnellement d’accord avec l’ouverture de la formation des préparateurs en pharmacie à la concurrence puisque c’est le sens de la réforme de la voie professionnelle… Les CFA entrent dans le monde concurrentiel, adaptons-nous ! Nous acceptons la concurrence et il ne faudrait pas laisser penser que nous n’avons pas commencé à nous adapter, ce que certains ont pu ressentir à la lecture de cet article. Néanmoins, les nouvelles structures devraient s’abstenir d’être trop vite critiques envers les CFA “historiques” tant qu’elles ne se sont pas frottées au terrain et à certaines injonctions paradoxales, comme mieux former aux contraintes et aux besoins de l’officine malgré un référentiel obsolète, tout en souhaitant garder l’apprenti davantage en entreprise.

À propos du recrutement défectueux en CFA. Lorsqu’Alain Hababou, président d’Aprium, énonce que les raisons de la pénurie de préparateurs tiennent aussi au “recrutement défectueux” en CFA, avec “des niveaux d’entrée catastrophiques chez les candidats apprentis”, il oublie de préciser que, jusqu’à présent, la réglementation sur l’apprentissage ne nous permettait pas de faire de tests de sélection d’entrée dans les CFA. Ce n’est pas spécifique à la pharmacie. En pratique, tant que l’effectif conventionné n’est pas dépassé, le CFA doit accepter tout jeune qui se présente avec un contrat d’apprentissage, qui est avant tout un contrat de travail. Quant au niveau des élèves à l’entrée en formation, les CFA ne sont pas responsables de la baisse du niveau moyen des bacheliers. Quant aux “apprentis qui embrassent la carrière par dépit”, ce n’est pas non plus un problème propre à la pharmacie, mais un problème générationnel, avec des jeunes qui hésitent de plus en plus à s’engager dans une voie professionnelle.

Sur la méconnaissance du métier par le grand public. Quand Marine Voron, directrice des ressources humaines d’Aprium, constate que “la profession de préparateur est complètement méconnue” et ajoute que l’équipe du groupe Silvya Terrade, avec qui Aprium envisage de collaborer, “est très active en termes de portes ouvertes et de référencement de leurs diplômes dans les moteurs de recherche”, nous ne voulons pas laisser entendre que les CFA se contentent d’ânonner le référentiel de formation dans leur coin. Ce serait injuste au vu de l’engagement des formateurs. Et quand Alain Hababou se montre intéressé par le “recrutement attractif” des “communicants” du groupe Silvya Terrade, nous rappelons que le manque d’attractivité de la profession ne tient pas qu’à un problème de communication. Ce dont monsieur Hababou, lui-même pharmacien, est bien conscient lorsqu’il évoque “la responsabilité de la profession, qui n’a pas su faire grandir [ses] collaborateurs à l’intérieur de l’entreprise, leur donner envie, ou revaloriser leur salaire”. Les CFA n’ont pas attendu les communicants de Silvya Terrade pour aller taper à la porte des lycées et communiquer autant que possible sur le métier de préparateur. Même si, sur ce point, il peut exister une marge de progression pour des CFA qui ont choisi de consacrer plus de temps à la formation des nouvelles recrues, plutôt qu’à faire connaître ce qu’ils font au public. L’ouverture à la concurrence nous oblige à réviser nous aussi notre capacité à faire savoir.

Au sujet de Parcoursup et du maillage territorial. Sur la méconnaissance de l’orientation vers la formation de préparateur, nous rappelons que ce diplôme n’est pas proposé dans Parcoursup, alors que toute l’offre d’apprentissage s’y trouve. Nous ne sommes pas restés inactifs. Nous n’avons cessé d’alerter les ministères et autorités concernés par cette carence, même si les CFA se sentent un peu seuls dans ce combat, où ils ne sont pas soutenus par la profession. On voudrait “éradiquer” un métier où il y a des besoins et de l’embauche qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Enfin, le “maillage territorial” de Silvya Terrade n’est pas non plus une nouveauté. Les CFA sont très actifs. En PACA, tous les CFA pharmacie travaillent ensemble et font partie de l’Association régionale des directeurs de CFA PACA. Et ils vont participer à l’expérimentation d’un nouveau diplôme de préparateur avec la faculté de Marseille. Nous ne voulons pas que cet article laisse penser que les CFA représentent l’ancien monde et ces nouvelles écoles, le nouveau… »

(*) Tant qu’un CFA n’atteignait pas le quota de contrats d’apprentissage octroyé par la région, il ne pouvait pas refuser un apprenti si celui-ci avait un contrat signé avec un employeur. Aujourd’hui, il n’y a plus de limitation de contrats, qui sont gérés par l’opérateur de compétences pour la pharmacie, l’Opco des entreprises de proximité.

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