Des conseils sûrs pour un corps sain

Aguerri ou du dimanche, un sportif manie parfois un vocabulaire énigmatique pour le nonpratiquant. VMA, PMA, exercices concentriques, excentriques, fractionné ou filières énergétiques, « mieux vaut pourtant en connaître un minimum pour s’investir dans la prise en charge et l’accompagnement d’un sportif », conseille judicieusement Sylvie Devaux, pharmacienne maître de conférences en physiologie et en nutrition à la faculté de pharmacie de Besançon. Elle a créé en 2017, avec le Pr Céline Demougeot(1), le diplôme d’université (DU) Sport santé pharmacie pour les officinaux. Outre la « bobologie » ou la nutrition, ce DU de 40 heures donne les clés de l’activité physique adaptée aux malades chroniques ou à ceux qui souhaitent se remettre au sport. Sont ciblés la BPCO, « une pathologie pour laquelle les effets bénéfiques de l’activité physique sont démontrés », le diabète, l’obésité et le cancer.

S’échauffer pour asseoir les bases

La première journée est consacrée aux rappels des fondamentaux en physiologie de l’exercice. Comment s’adaptent les systèmes cardiovasculaire et respiratoire à l’activité selon le type d’exercice, quelles filières énergétiques sont utilisées, quelles recommandations par rapport à l’âge et les intensités… « Nous donnons des outils à l’officinal pour savoir à quelle fréquence cardiaque travailler si la personne veut faire de la récup’ ou une activité intense », explique le Dr Devaux. Sont abordés les besoins nutritionnels et journaliers en fonction du type d’exercice, en aérobie ou en anaérobie, et les compléments alimentaires dédiés aux sportifs… « Un officinal pourra ainsi apporter des réponses à un marathonien souhaitant se préparer. »

Quand la blessure survient

Les pathologies ostéo-articulaires, musculaires, tendineuses et leurs traitements, le pied du sportif sont traités par des médecins du sport, des rééducateurs et un podologue spécialisé. L’efficacité des chaussettes de récupération et des manchons de compression est présentée, de même que la phyto-aromathérapie et l’homéopathie dans leurs indications sportives. Lors d’ateliers pratiques, des kinés apprennent à faire un strap, poser des bandes de kinésiologie… Médecins, pharmaciens, kinés, professeur d’APA(2), « tous les intervenants ont été très clairs », analyse Cyril de Araujo, préparateur dans le Jura et adepte de Cross-fit et de VTT. « J’ai fait ce DU pour approfondir mes connaissances, bien connaître les blessures et éviter les surblessures, donner de meilleurs conseils au comptoir, au sportif de haut niveau comme à celui du dimanche, et aussi pour me démarquer ». Pari réussi. Il juge la progression de l’enseignement pertinente. Même les cours sur le rachis sont « abordables » !

Récupérer et faire le bilan

Même si la prescription de l’activité physique par les médecins est encore rare, le DU permettra aux officinaux de suivre ces patients qui se remettront au sport. Avant de passer l’examen, un mois et demi après la fin des cours, les élèves doivent remettre un court travail sur un retour d’expérience à l’officine. La première promo de 36 élèves a réussi le challenge. Pourquoi pas vous ?