Même pas peur ! - Porphyre n° 541 du 20/03/2018 - Revues
 
Porphyre n° 541 du 20/03/2018
 
LE BP ?

Exercer

Les mots pour…

Auteur(s) : Anne-Gaëlle Harlaut

Se préparer aux épreuves. Le BP est en ligne de mire pour tout élève en CFA. Anticiper de façon sereine, accélérer au bon moment avant le final, tout est question de méthode. Et l’affaire de l’équipe…

Anticiper

Ce n’est pas un mois avant les examens qu’un élève en BP va assimiler les 800 heures de formation dispensées au CFA et toutes les connaissances engrangées à la pharmacie grâce au soutien de l’équipe. Le maître mot à se répéter comme un mantra dès l’entrée en BP1 est « an-ti-ci-per » ! Et si vous êtes un préparateur diplômé ou pharmacien en charge d’un apprenti, le lui rappeler au moins une fois par trimestre, notamment après chaque contrôle trimestriel.

À la maison

→ Apprendre et relire régulièrement ses cours est le B.A.-BA.

→ Repérer la mémorisation la plus efficace pour soi : lecture à voix haute, recopiage du cours, surlignage…

→ Faire des fiches : construites au fil de l’eau, elles seront la base des révisions. Attention à l’écueil fréquent des fiches écrites en plus petit ou en abrégé qui reprennent l’intégralité des cours. Une fiche est une synthèse qui contient seulement un ou deux points essentiels. Idéalement, une fiche égale une notion, sur un format d’une page maximum.

Nos conseils. Relire au moins trois fois son cours, idéalement le jour même. S’assurer que tout est compris, sinon approfondir : questionner les professeurs, l’équipe officinale… c’est le moment ! Reporter sur la fiche le point essentiel. Cela peut être un schéma en anatomie, un mécanisme d’action en pharmacologie… et c’est ce point qui va donner le titre à la fiche. Par exemple, la régulation des hormones thyroïdiennes. Puis, classer et enrichir les fiches au fur et à mesure des autres enseignements. Ainsi, quand les hormones thyroïdiennes seront abordées en pharmaco, les points clés viendront nourrir la précédente fiche.

→ Diversifier les supports d’apprentissage pour mieux assimiler. Lire la presse professionnelle, dont la majorité est sur abonnement : Porphyre, Le Moniteur des pharmacies… Consul ter les ouvrages spécialisés tels que le Manuel Porphyre du préparateur en pharmacie, les Cahiers du préparateur en pharmacie sur la gestion, les commentaires techniques, la chimie, les pathologies…, sans oublier le M émo Pharmacologie. Des ouvrages disponibles sur notre site, rubrique Boutique.

→ Travailler en groupe. Des sessions avec d’autres élèves, soit à la pause déjeuner, soit le dimanche pour ceux qui sont à proximité géographique, permettent de contrôler sa compréhension, de s’inspirer d’autres méthodes de travail et de s’encourager quand la motivation faiblit.

À l’officine

C’est tout l’intérêt de l’alternance, chaque temps peut être mis à profit. On apprend en travaillant et on mémorise mieux les cours quand ils deviennent pratiques.

→ Toutes les occasions sont bonnes. Au déballage de la commande, ne pas hésiter à demander « Quelle est cette molécule, à quoi sert-elle ? » Lors de la préparation d’ordonnances : « Quelles pathologies, contre-indications, législation ?… » À chaque temps libre, ouvrir un tiroir, reprendre les ordos du jour, sonder les étagères du préparatoire, manipuler les dispositifs médicaux, s’intéresser à la gestion… sans oublier de travailler le conseil associé, très important pour le commentaire technique écrit.

→ Solliciter l’aide de l’équipe. C’est aussi le rôle de l’officine d’accueil, et pas que celui du maître d’apprentissage nommé.

Trois mois avant les exams

Il est temps de mettre les bouchées doubles trois mois avant les examens, prévus cette année du 23 au 25 mai pour l’écrit et du 18 au 22 juin pour les TP. Logiquement, vous devez être dans cette phase d’accélération…

À la maison, planifier

« Je ne sais pas par où commencer », « Je n’aurai jamais assez de temps »… le plus difficile dans une formation en alternance est de gérer son temps. Pour éviter les impasses et limiter le stress, il faut élaborer un planning de révision détaillé.

→ Compter. Déterminer le temps global de révision en comptant les jours, mais en enlevant ceux de présence à l’officine et les veilles d’examen. Et lister le nombre de matières à réviser. Notre conseil : rester réaliste, des journées de sept à huit heures de travail sont déjà bien remplies ! Trop chargé, le planning devient décourageant. Penser à inclure des sessions d’exercices et à vous réserver quelques plages de détente : sport, ciné, shopping, visites familiales…

→ Définir ses priorités. Les matières à privilégier dépendent de son niveau personnel et des coefficients. Si une matière est facile et assimilée, inutile d’y passer trop de temps, même si ça rassure. Attention à ne pas négliger les « petites » matières car quelques points grappillés peuvent faire la différence. Astuce : en élaborant son planning de révision, alterner les matières pour ne pas négliger les petites et les coupler. Une « grosse », une « petite », « une grosse », etc.

→ Élaborer un calendrier sous la forme d’un tableau. Inscrire les dates et heures disponibles, puis compléter les cases avec les matières/chapitres. Notre conseil : pour ne pas saturer, alterner les matières et les types d’apprentissage, avec cours, exercices… Privilégier des tranches de 30 minutes ou d’une heure et réserver les matinées pour les matières difficiles.

1, 2, 3… partez

→ Soigner l’environnement : calme et sans distractions, loin de sa boîte mail et de son téléphone portable.

→ Trouver le bon rythme. C’est variable individuellement mais, globalement, il est rare de rester « bien » concentré plus d’une demi-heure. Une technique : la méthode dite « Pomodoro » divise le temps en respectant les capacités de concentration. Se munir d’un minuteur et du planning de la journée divisé en sessions de 30 minutes. Régler le minuteur sur 25 minutes, travailler, cocher la session effectuée puis prendre une pause de 5 minutes. Recommencer quatre cycles avant de prendre une vraie pause de 15 à 20 minutes. L’intérêt est de ne pas se laisser distraire, d’avancer avec le sentiment encourageant d’accomplissement et de s’auto-évaluer en fin de journée.

→ S’exercer en mode examen. Faire des exercices dans les conditions de l’examen en reprenant les annales et des ouvrages d’exercices tels que Le BP dans la poche t omes 1 et 2… et se chronométrer.

→ Ajuster. Faire un point chaque semaine et, si besoin, réajuster le planning selon la progression. En cas de difficultés, se tourner vers les conseils d’un enseignant du CFA.

→ Chasser les temps morts. Du temps de transport ou un rendez-vous chez le médecin ? Pensez à emporter quelques fiches. Mis bout à bout, les temps morts sont aussi du temps de travail.

→ Soigner l’hygiène de vie. Quelques règles de bon sens vont aider à tenir le marathon sans craquer. Manger équilibré, dormir au moins huit heures par nuit, ne pas se coucher trop tard, garder quelques heures pour courir, lire, se relaxer… Des compléments alimentaires peuvent aider (vitamines, magnésium, anti-stress…), et qui de mieux placé pour être conseillé ?

Un travail d’équipe

Questions, exercices, travaux pratiques…, ne pas hésiter à solliciter les collègues durant les temps morts, la pause ou sur le temps de fermeture. Sortir deux ou trois produits par jour de la valise de reconnaissances. Notre conseil : définir avec le maître d’apprentissage un temps par jour, un quart d’heure par exemple, ou par semaine, une ou deux heures, pour revoir un cours et ses applications pratiques.

La veille, tout doux

Trop de stress et pas assez de temps, ce n’est plus le moment d’apprendre ! Selon la sagesse populaire, on devrait laisser décanter, ne pas travailler, mais qui s’y tient vraiment ? Au bas mot, on met la pédale douce, on relit ses fiches, on refait quelques exercices pour les matières du lendemain, on essaie de se détendre et de ne pas se coucher trop tard.

Sérénité le jour J

→ Se lever plus tôt que d’habitude pour ne pas se presser, prendre un vrai petit déjeuner même si on a le ventre noué.

→ Mollo sur les excitants. Café, tabac…, associés au stress de l’épreuve, peuvent avoir un effet néfaste.

→ Partir à l’avance pour ne pas être en retard, prendre sa montre, une bouteille d’eau, un en-cas, sa convocation, sa carte d’identité et sa calculatrice si besoin.

→ Lire attentivement les énoncés avant de commencer et toujours retourner la feuille au cas où l’énoncé se poursuivrait ! Ne pas se précipiter, toujours garder un peu de temps pour se relire…

Après l’épreuve

Fermez vos écoutilles ! On stresse souvent, parfois à tort, en écoutant les réponses des autres. Mieux vaut déjà penser à l’épreuve suivante.

3 conseils de…

Solange Liozon Ex-directrice de Sud formation santé, département d’enseignement de la santé à la CCI du Vaucluse (84) et enseignante.

• Comprendre plutôt que d’apprendre par cœur. En pharmaco, par exemple, il ne sert à rien d’apprendre par cœur toutes les caractéristiques d’un médicament, personne ne peut être un Vidal ambulant ! Par contre, si on a bien compris le mode d’action, on peut facilement déduire les principales interactions ou contre-indications d’une classe médicamenteuse, et s’en souvenir durablement.

• Décloisonner les cours. Il faut voir les enseignements sous l’angle de la continuité, ne pas les cloisonner mais, au contraire, les rattacher. Ainsi, les fiches commencées en BP1 doivent être enrichies au fur et à mesure des notions vues dans d’autres matières. Par exemple, un point sur les bêta-bloquants viendra enrichir la fiche du système sympathique.

• Prendre du recul en révisant. Il faut savoir se détacher du cours et avoir une vision plus globale des questions qui sont posées lors de l’examen. Il faut toujours travailler en se référant aux annales et à leurs corrigés, orienter chaque session de révision vers des sujets potentiels.

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