Que disent les nouvelles études sur l’aluminium dans les vaccins ? - Porphyre n° 537 du 25/10/2017 - Revues
 
Porphyre n° 537 du 25/10/2017
 

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Décryptage

Auteur(s) : Anne-Gaëlle Harlaut

De nouvelles études confirment la possibilité d’une diffusion systémique de l’aluminium après vaccination et d’une prédisposition génétique dans l’apparition de troubles neurologiques potentiels. Selon l’ANSM, ces avancées « significatives » méritent d’être approfondies.

D’où viennent ces études sur l’aluminium des vaccins ?

Elles émanent du projet de recherche BNAAVacc financé et confié en 2013 par l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) aux équipes de recherche du Pr Romain Gherardi (voir encadré). Elles portent sur la biopersistance et la neuromigration des adjuvants aluminiques des vaccins, avec une hypothèse selon deux volets. Un volet toxicologique expérimental sur des souris vise à connaître le devenir des particules aluminiques et à repérer d’éventuels effets neurotoxiques. Et un volet génétique, humain, pour détecter une éventuelle susceptibilité génétique. Les résultats ont été présentés(1) au conseil scientifique chargé de rendre un avis à l’ANSM.

Que devient l’aluminium selon l’étude ?

La partie toxicologique montre que les particules d’aluminium transportées par les macrophages peuvent migrer du point d’injection musculaire vers les ganglions, la rate et, dans certaines conditions expérimentales, vers le cerveau. Plus surprenant, ce sont les plus faibles concentrations testées, 200 µg/kg, soit l’équivalent de deux doses vaccinales chez l’homme, qui provoqueraient une neurotoxicité objectivée par des troubles comportementaux des souris. « On sort du paradigme (modèle, NDLR) selon lequel la dose ferait le poison », explique le Pr Gherardi. La dose administrée ne serait donc pas une règle prédictive d’une éventuelle toxicité, mais plutôt la taille des particules injectées : « La taille des agglomérats aluminiques est plus petite dans les faibles concentrations, et donc idéale pour le transport par les macrophages ».(2)

Cette diffusion d’aluminium affecte-t-elle davantage certaines personnes ?

Dans le volet génétique, les chercheurs ont essayé de comprendre pourquoi les patients avec un syndrome de fatigue chronique sont très souvent porteurs d’une myofasciite à macrophages (voir repères). Cette lésion chronique serait le marqueur d’une incapacité à se débarrasser de l’aluminium des vaccins à long terme. Un dysfonctionnement du processus de détoxification des macrophages, contrôlé par plus de trente gènes, pourrait être en cause. Les études ont mis en évidence des variants génétiques chez ces patients et font l’objet d’un dépôt de brevet pour développer un test prédictif de sensibilité aux adjuvants. « C’est une avancée considérable. À l’heure actuelle, nous ignorons tout du nombre de personnes concernées par cette difficulté à se débarrasser des adjuvants », explique le Pr Gherardi.

Les chercheurs remettent-ils en cause ces vaccins ?

« On ne remet pas en cause l’intérêt de la vaccination, mais nous demandons qu’il y ait aussi l’obligation d’approfondir les travaux sur les adjuvants », déclare le Pr Gherardi, qui estime à environ 500 000 euros les fonds nécessaires à leur poursuite. « Avec les nouvelles obligations vaccinales et l’arrivée prévue de nombreux nouveaux vaccins, il y a des raisons sérieuses d’intérêt public. Les autorités ne peuvent plus dire qu’on a un recul suffisant depuis soixante-dix ans car on n’a jamais étudié les problèmes de la vaccination à long terme ».

Quelle suite pour ces recherches ?

Si l’ANSM juge des approfondissements nécessaires, elle précise(3) qu’elle n’entend pas financer la poursuite des recherches, les fonds demandés dépassant « de très loin » les capacités de l’ANSM, qui n’a pas vocation à soutenir des programmes de manière pérenne. Dominique Martin, son directeur général, estime (1) qu’il est temps de « passer la main » et appelle la puissance publique et les organismes de recherche institutionnels à « prendre leurs responsabilités en la matière ». Voire les industriels, comme le suggère l’ANSM(3) : « Cette équipe de recherche ayant déposé un brevet, cela pourrait ouvrir la voie à un financement privé ». Un renvoi de balle qui laisse donc les recherches en suspens. « On se refile la patate chaude, car peut-être y a-t-il aussi un truc explosif à l’intérieur qui demande du courage politique », conclut le Pr Gherardi.

(1) Compte-rendu ANSM, séance du 8 mars 2017 sur le projet « BNAAVacc ».

(2) Les macrophages chargés d’éliminer les bactéries de l’organisme sont « calibrés » pour internaliser des particules de la taille d’une bactérie.

(3) Les vaccins contenant de l’aluminium sont sûrs , ANSM, 22 septembre 2017.

NOTRE EXPERT INTERROGÉ

→ Pr Romain gherardi, centre expert de pathologie neuromusculaire de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (94).

Repères

→ L’aluminium est un adjuvant vaccinal sur lequel sont adsorbés certains antigènes vaccinaux pour favoriser la réponse immunitaire, en particulier des vaccins inactivés.

→ En France, une trentaine de vaccins en contiennent : vaccins combinés, tel DTPolio, contre les hépatites A et B, les infections à papillomavirus, les méningocoques…

→ La myofasciite à macrophages est un type de lésion caractérisé par des inclusions de sels d’aluminium dans les cellules immunitaires macrophages.

Elle s’associe à des troubles neurologiques variables dominés par une fatigue chronique, des douleurs musculaires et articulaires chroniques, parfois des difficultés cognitives, des céphalées…

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