Psychologie de comptoir - Porphyre n° 536 du 03/09/2017 - Revues
 
Porphyre n° 536 du 03/09/2017
 

Exercer

C’est vous

Auteur(s) : Vincent Béclin

Passer des neurosciences aux ordonnances, un coup de folie ? Pas pour Catherine. Cette licenciée en psychologie exerce à présent à l’officine, où elle s’épanouit sans psychodrame.

Un an après l’obtention de son BP et quelques semaines après son mariage, Catherine est une jeune femme heureuse et posée. Après être « un peu partie dans tous les sens » et un solide cursus en psychologie, elle a trouvé sa place à l’officine. Le métier de préparatrice n’était pourtant pas son but premier…

Vers 17-18 ans, c’est le social qui l’attire, avec en ligne de mire le concours d’éducatrice spécialisée. Elle le passe avant même le bac mais, pas assez préparée, elle n’est pas reçue. Catherine bifurque vers une licence de psychologie à Besançon (25) pour avoir un bagage plus conséquent et repasser le concours. Ce qu’elle ne fera finalement pas… « J’ai pris goût à mes études et continué vers la psychologie clinique, avec un intérêt particulier pour la neuropsychologie, la biologie ». En parallèle, elle fait du bénévolat avec l’association Les Invités au festin, participant à des ateliers d’écriture, de théâtre ou de peinture destinés à des personnes souffrant de troubles d’ordre psychologique.

Dans sa bulle

Puis, cap sur un master 1 mais elle jette l’éponge en fin de première année, jugeant le niveau trop élevé et les débouchés bien maigres. « J’ai dû revoir mon orientation. Une préparatrice à la retraite, amie de la famille, m’a alors expliqué le quotidien de son métier. Elle savait que le dialogue avec les patients et la dimension santé me plairaient. Elle m’a en quelque sorte passé le flambeau… en même temps que ses fioles anciennes ! J’ai aussi suivi les études de pharmacie de ma belle-sœur, qui m’a fait rencontrer des titulaires et découvrir l’officine ». Catherine a le déclic, elle qui souhaitait une formation courte et professionnelle, avec un contact avec le public et une mission de soins.

Les deux ans au CFA de Besançon et les premières semaines en officine valident ce changement de voie, où la psychologie n’est jamais loin. « Au comptoir, j’entre dans une bulle. Au-delà du côté technique de la délivrance, je fais en sorte d’avoir un vrai accueil du patient. Certains vont parler de leur vie, d’autres de leur solitude. Le simple fait de verbaliser un problème aide, en partie, à soulager. C’est aussi mon rôle de faciliter cette parole. Même si je suis dans l’empathie, j’arrive à prendre du recul, et je peux me reposer sur l’équipe au besoin. »

Psy… causes

Ce goût des autres lui fait parfois aller au-delà de son rôle. « Cet été, pendant un épisode de canicule, j’ai rendu visite à une cliente qu’on livre régulièrement. Ce n’est pas mon boulot mais ça me semblait important. Il y aurait d’ailleurs beaucoup à faire pour les personnes âgées ».

Ses études sont évidemment un atout face aux patients souffrant de problèmes psychologiques : « Connaissant les symptômes, les éventuels signes de décompensation et les médicaments, je suis plus efficace. L’annonce d’une maladie psychique est souvent assez brutale. C’est important d’en reparler. Les patients apprécient qu’on connaisse leur maladie, qu’on n’en fasse pas un sujet tabou. Il peut arriver que l’on incite à consulter, qu’on contacte les médecins devant des situations tendues : dégoût de la vie, agitation… »

Catherine n’en oublie pas les autres aspects du métier, sur lesquels elle se forme régulièrement. Elle est ainsi calée en médecines alternatives, aroma, phyto, micronutrition : « J’utilise beaucoup d’huiles essentielles pour la beauté, le ménage, les traitements. Des recettes ou des conseils qu’il m’arrive aussi de partager avec des patients. » Sans intention psychologique derrière !

Catherine Rosenthal

Âge : 26 ans.

Formation : bac économie, licence de psycho, niveau master 1 en neurosciences, BP de préparateur.

Lieu d’exercice : Devecey (25).

Ce qui la motive : garder un contact régulier avec mes collègues et mes patients.

Si vous étiez une titulaire ?

L’avis de mes employés m’importerait pour les décisions de l’officine. Je serais là pour complimenter et rectifier.

Si vous étiez une cliente ?

Je chercherais à comprendre ce qu’on me délivre, tout en écoutant les conseils des professionnels en face de moi.

Si vous étiez un médicament ?

Un probiotique, un microorganisme vivant qui a un rôle si important de régulation de l’organisme entier.

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