Ces préparateurs qui deviennent pharmaciens - Porphyre n° 533 du 29/05/2017 - Revues
 
Porphyre n° 533 du 29/05/2017
 

Comprendre

Enquête

Auteur(s) : Florence Leandro

Devenir pharmacien, ce projet vous a peut-être déjà effleuré l’esprit. Certains de vos collègues l’ont fait ou sont en train de le faire. Enquête sur un choix qui bouscule la vie professionnelle et personnelle.

« Je ne veux surtout pas que l’on pense que j’ai repris mes études parce que le métier ne me plaisait pas ! », affirme Pauline Décloitre, pharmacienne à Clermont-Ferrand (63). Les préparateurs qui deviennent pharmaciens ne choisissent pas de « faire pharma » parce qu’ils ne supportent plus leur métier de « prép ». Bien au contraire. « Je connaissais la réalité du monde de l’officine, le contact avec les patients, notre rôle de conseil et d’accompagnement. J’ai repris les études par passion », expose Emmanuelle Tonneau-Pflug, pharmacienne à Marseille (13). Même son de cloche du côté d’Audrey Monnier, pharmacienne à Loos (59) : « J’étais déjà très heureuse en tant que préparatrice. En revanche, je me souviens d’une étudiante qui effectuait son stage de sixième année chez nous. Elle pleurait tous les matins en arrivant à l’officine, le métier ne lui plaisait pas et elle regrettait son choix. » Seulement, comme l’explique Florent Dos Santos, pharmacien à Lyon (69), « au bout d’un moment, ça finit par bloquer, notamment concernant les perspectives d’évolution ».

Emmanuelle, Florent, Audrey, Patrick, Pauline, Fanny, Laurent, Léa, Marion et d’autres préparateurs ont franchi le pas et repris six longues années d’études pour devenir pharmacien. Un chemin semé d’embûches et de récompenses…

Aiguiser sa curiosité

Les raisons de rejoindre les bancs de la fac sont propres à chaque histoire. Pauline Décloitre évoque en premier lieu « la possibilité d’obtenir davantage de responsabilités ». Relayer le titulaire, décider, manager, contrôler ordonnances et délivrances, mais aussi encadrer apprentis et étudiants, voire gérer d’éventuels conflits… De solides connaissances scientifiques et médicales assoient aussi une certaine légitimité. Certaines missions sont réservées au pharmacien, comme la fonction de référent pour un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad, voir témoignage d’Audrey Monnier). Aller à la fac est également la promesse d’approfondir ses connaissances. « Pendant le BP, on apprend plein de choses mais c’est un survol très abrégé. J’avais envie d’en savoir plus, par exemple sur les mécanismes d’action des médicaments », explique Patrick Thevin, étudiant en troisième année à Marseille (13). « Durant mes études de préparatrice, j’étais souvent frustrée, je posais des questions mais on ne me répondait pas, c’était hors programme », renchérit Emmanuelle Tonneau-Pflug. Reprendre ses études devient alors nécessaire pour s’épanouir sur le plan intellellectuel.

Gagner plus

Bien entendu, le salaire est l’une des motivations pour changer de statut. En devenant pharmacien, « on n’a pas la même vie », assure Pauline Décloitre. Selon la grille 2016, un préparateur assimilé cadre et « possédant des qualités techniques et commerciales exceptionnelles et assurant l’exécution de travaux comportant une large initiative » au coefficient 330, et 14,37 € brut de l’heure, est toujours moins rémunéré qu’un pharmacien assistant, même débutant au coefficient 400, à 17,42 € brut de l’heure. « En travaillant pendant mes études de pharmacie, je gagnais déjà plus que certaines de mes collègues préparatrices », s’exclame Audrey Monnier. « J’ai déjà vu des préparatrices faire des ménages pour arrondir leurs fins de mois. Les salaires sont trop bas », confie Fanny Patrice, pharmacienne à Marseille (13).

Se creuser la cervelle

Pour devenir pharmacien, il faut d’abord passer un concours très sélectif (voir encadré p. 24). Une étape d’autant plus difficile en venant d’une filière non scientifique. Pauline Décloitre a passé un bac littéraire : « J’ai même fait une fac d’anglais après le bac. Je n’étais clairement pas faite pour les études scientifiques au départ, et pourtant j’y suis arrivée ». Marion Lévy, pharmacienne à Courbevoie (92) avec un bac technologique en sciences médico-sociales (voir reportage photo), a pu compter sur l’aide de sa maman elle-même pharmacienne. Pour d’autres, la solution pour réussir est de recourir à une « écurie », une école préparatoire privée où l’étudiant va travailler et s’évaluer en plus des cours magistraux. Le coût atteint parfois plusieurs milliers d’euros. Certains étudiants font des emprunts bancaires pour les intégrer. « S’y inscrire était nécessaire pour ma part car je n’avais plus suivi de cours de sciences depuis des années », reconnaît Laurent Saumon, pharmacien à Grenoble (38).

La plupart des facs proposent aussi un tutorat pour quelques dizaines d’euros, animé bénévolement par des étudiants plus âgés, et souvent de bonne qualité : « J’ai réussi ma première année du premier coup, seulement avec les tutorats de la fac. C’est bien la preuve que c’est possible », témoigne Florent Dos Santos. Parfois, cela ne suffit pas à empêcher le redoublement, relativement fréquent en première année. « Je n’avais pas compris la chimie organique, plaisante Marion Lévy. Mais je n’étais pas trop mal classée la première fois. Il faut faire preuve de hargne et ne rien lâcher ».

On mange et on dort concours

L’investissement personnel est la clé. En évitant de se dire que l’on n’y arrivera pas : « Il faut être très motivé et prêt à faire des sacrifices, notamment la première année au moment du concours », expliquent d’une seule voix Fanny Patrice et Florent Dos Santos. Les premiers cours, on se dit que c’est impossible, insurmontable même, mais il ne faut pas se laisser impressionner par les profs ou les autres étudiants ». En clair : on mange concours, on dort concours, on met sa vie entre parenthèses pour mettre toutes les chances de son côté. À la condition d’être soutenu, voire aidé aussi…

Les poches vides

Plutôt jeunes, la plupart de nos interviewés ont peu travaillé en tant que préparateur. « Au bout d’un an, je me suis dit pourquoi pas ?, raconte Pauline Décloitre. C’était un beau défi qui se présentait, et puis j’avais mes parents derrière moi. Sans eux, je n’aurais pas pu le faire ». Le rôle de l’entourage est déterminant. « Lorsqu’on peut le faire financièrement et que l’on est sans contraintes familiales, il faut se lancer, pour ne pas avoir de regrets », explique Léa Julian, étudiante en troisième année à Marseille. « Reprendre ses études à l’aube de la trentaine et en ayant une vie de famille, c’est très compliqué. J’avais fait une demande de financement Fongecif. Elle avait été acceptée mais uniquement pour financer l’année diplômante, c’est-à-dire la sixième année ! J’ai donc pris une année sabbatique et puisé dans mes économies, se souvient Laurent Saumon. Par la suite, je travaillais le soir et le week-end en officine en plus de la fac, y compris en période de révisions. Heureusement, j’ai été bien épaulé par ma femme pendant cette période ». Au-delà des contraintes financières et familiales, le filet de sécurité d’un emploi conservé rassure. « Mes titulaires ont été adorables. Ils m’ont soutenue et promis de me reprendre comme préparatrice si jamais j’échouais en première année » se félicite Léa Julian. Elle a donc pu se lancer dans le concours rassérénée.

Une fois la première année validée et le concours obtenu, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. La deuxième année reste encore très théorique, avec la botanique, la chimie minérale, organique, l’immunologie…

« J’ai trouvé ça très lourd,très théorique, sans doute trop éloigné de ce qu’on vit à l’officine, explique Fanny Patrice. J’étais pressée de voir la pharmaco ! » Celle-ci apparaît en troisième année avec, enfin, les mécanismes d’action des médicaments, les stratégies thérapeutiques des pathologies du diabète, des maladies infectieuses ou des troubles psychiatriques…

Ce que je sais

Les connaissances et les compétences acquises pendant le BP peuvent constituer un avantage dans certaines matières, « par exemple, en galénique et pour apprendre les noms des génériques, explique Florent Dos Santos. Au CFA, j’avais aussi l’impression qu’on était mieux formé au comptoir qu’à la fac, où la plupart des situations restent très théoriques ». Pour Laurent Saumon, « les années de pratique au comptoir m’ont permis de faire plus facilement le lien entre les cours et la vie réelle ». Fanny Patrice renchérit : « Nous au moins on avait en tête de vraies ordos ». Attention cependant à ne pas se reposer sur ses lauriers. Patrick Thevin en a fait les frais : « Je n’avais absolument pas révisé les cours de pharmacie clinique et sur le monde officinal, pensant que mes connaissances de préparateur suffiraient. Erreur ! Le problème lorsqu’on reprend ses études est de distinguer ce qu’on croit connaître de ce que l’on sait vraiment ». Emmanuelle Tonneau-Pflug ajoute : « J’avais de fausses idées sur certains médicaments. Cela a pu parfois me déstabiliser aux examens. Durant le BP, les mécanismes d’action sont peu abordés et on a vite fait de confondre les médicaments de la sphère neurologique, tels antiparkinsoniens et anti-Alzheimer. Une fois à la fac, il y a certes beaucoup à apprendre mais on comprend ce que l’on apprend et on est ensuite plus performant au comptoir ».

Des congénères ouverts

Avec les autres étudiants en fac de pharma, les relations sont plutôt bonnes. La différence d’âge est plus ou moins flagrante, ce qui a conduit Patrick Thevin « à davantage fréquenter les étudiants des promotions du dessus ». Les autres potards (nom ancien donné aux étudiants en pharmacie en raison des innombrables pots dont le pharmacien était le gardien) surnommaient Laurent Saumon « Papi » ! Il reconnaît que le fait d’être plus âgé a joué en sa faveur : « Je pense aujourd’hui que cela a été un grand avantage. J’avais la maturité nécessaire pour de longues études. Je ne l’avais pas à 18 ans ». Vivre au milieu des étudiants et partager l’insouciance de jeunes qui vivent chez papa-maman ou n’ont jamais travaillé peut s’avérer plus compliqué à gérer pour d’autres préparateurs. « Je travaillais le week-end et pendant les vacances. Je n’étais pas dans le même état d’esprit qu’eux, ni même issue de leur milieu social », analyse Audrey Monnier, pour qui se faire accepter a été plus difficile.

Du mortier au caducée

Une fois pharmacien, les relations avec les autres préparateurs sont en général excellentes. « Ils sont curieux, admiratifs, et surtout, ils savent que je connais leur réalité », s’enthousiasme Pauline Décloitre. Attention cependant aux déséquilibres. « Une préparatrice se sentait inférieure à moi parce que j’avais réussi le concours, explique Léa Julian. Je lui ai tout de suite dit qu’au contraire c’est moi qui devais apprendre d’elle et de son expérience à l’officine ». Quand d’autres ont du mal à poser les frontières. « Il m’est déjà arrivé que des préparateurs me prennent pour leur porte-parole », fait remarquer Emmanuelle Tonneau-Pflug. Et d’ajouter que « certains titulaires ne définissent pas toujours pleinement les rôles de chacun. Il existe parfois un malaise chez les préparateurs, qui ont l’impression de faire le même métier et ne comprennent pas bien la différence de statuts et de responsabilités ». Audrey Monnier souligne une possible pointe de regret parmi ses collègues, « peut-être parce qu’on a eu le courage qu’ils n’ont pas eu à un moment donné ». Changer d’officine s’avère alors salutaire : « J’ai passé seize ans dans la même, explique Laurent Saumon. En obtenant mon diplôme de pharmacien, j’ai eu besoin d’une coupure et de me donner de nouveaux objectifs. J’ai donc changé de pharmacie. Si j’étais resté dans la même, je pense que je n’aurais pas pu m’imposer en tant que pharmacien. Je risquais de rester un préparateur aux yeux de mes collègues et des patients, même si ces derniers font rarement la différence entre les deux métiers… »

Une envie d’ailleurs

« En faisant pharma, on a aussi la possibilité de devenir son propre patron », rappelle Léa Julian. Même motivation du côté de Fanny Patrice, pour qui le but est « d’avoir sa pharmacie plus tard et d’aller ainsi au bout de ce diplôme ». Les études sont très vastes en termes de débouchés. « Il y a des pharmaciens partout ! », s’exclame Fanny Patrice. Certains ont des envies d’ailleurs. « Au départ, c’est l’hôpital qui m’intéressait, mais maintenant c’est le monde de la recherche qui m’attire », confesse Patrick Thevin. Florent Dos Santos a, lui, opté pour la filière industrie : « J’ai fait ma thèse sur le transfert industriel, et j’ai travaillé pendant six mois en tant que responsable de l’assurance qualité ».

D’autres se sont mis à enseigner et à transmettre leur passion pour le monde de l’officine. « J’interviens en fin de cursus à la fac, pour des cours de conseils à l’officine, mais également dans les diplômes universitaires (DU) de maintien à domicile et d’orthopédie, cette fois pour former les étudiants aux différents matériels et dispositifs médicaux », explique Emmanuelle Tonneau-Pflug. Audrey Monnier enseigne, elle, depuis maintenant trois ans au CFA de Douai (59), où elle a fait son BP : « Je suis multifonctions ! Je me suis occupée des TP, de la pharmaco, de l’aromathérapie, de la botanique… Je dis à chaque fois aux élèves que je suis une ancienne préparatrice. Certains viennent me voir à la fin du cours pour me demander comment j’ai pu faire ça ! » Laurent Saumon enseignait déjà plusieurs matières en CFA lorsqu’il était préparateur, « notamment la galénique et la législation professionnelle. Je vais sans doute reprendre les cours de pharmaco, mon bagage de pharmacien va sûrement m’aider dans cette matière ! »

En attendant la fin de leurs études, Léa Julian et Patrick Thevin ont encore en mémoire toute la difficulté pour réussir le concours et ont donc décidé de s’investir dans des « écuries », privées ou associatives à la fac.

Vers plus de passerelles

Chaque année, quelques préparateurs franchissent le pas. « La reprise des études de pharmacie chez les préparateurs, encore rare, pourrait concerner chaque année une poignée d’apprentis, estime Philippe Besson, titulaire à Vitrolles (13) et président de l’Association pour la formation du secteur sanitaire et social (Asfoss PACA), qui gère les CFA de Marseille et de Sisteron (04). Pour rapprocher les deux professions et, pourquoi pas, susciter des vocations, nous pourrions faire venir les apprentis à la fac, pour découvrir la pharmacie expérimentale, ou interagir avec les étudiants, mettre en place un tutorat, mais cela pose des problèmes multiples, de temps, d’argent, d’assurance… » Selon le pharmacien, la question du malaise de la profession de préparateur, avec la faible reconnaissance, les bas salaires ou le manque de responsabilités, reste entière : « Il faudrait remonter le niveau de la formation en CFA, par exemple en ajoutant des modules à la formation de base. Les préparateurs devraient avoir la possibilité de faire un plan de carrière et d’évoluer. En les formant et en les responsabilisant, nous pourrions en faire des employés plus épanouis ». Parce que le salut d’un préparateur ne doit pas consister forcément à devenir pharmacien…

Merci à la pharmacie Levy à Courbevoie (92) pour son accueil.

La fac de pharma en pratique

→ 24 facultés de pharmacie en France. Elles ouvrent aussi à d’autres professions ou lieux d’exercice : hôpital, industrie, recherche, institutions (ARS, Sécu…)…

→ Les études. Depuis 2010-2011, l’organisation est conforme à la réforme européenne LMD (licence-master-doctorat). Après le concours de première année, l’étudiant effectue deux ans de licence puis deux ans de master. À l’issue de la cinquième année, il opte pour un cycle d’un an en officine ou en industrie – la sixième année –, au bout duquel il soutient une thèse d’exercice pour obtenir le diplôme d’État de docteur en pharmacie, ou pour un cycle long de quatre ans, où il est interne en biologie, pharmacie hospitalière ou recherche, après le concours de l’internat, lui aussi très sélectif.

→ Les stages : six semaines après le concours ; deux de deux semaines en troisième et quatrième années ; cinquième année hospitalo-universitaire partagée entre fac et stage à l’hôpital (200 € mensuels) ; un stage professionnel en officine ou en milieu industriel de six mois en sixième année rémunéré (500 € environ par mois).

→ Liste des facs : sur le site de l’Ordre. http://bit.ly/2r73oer

témoignages

“Dur, mais j’ai tenu bon

Audrey Monnier, 31 ans. BP en 2005 à Douai (59). Faculté de Lille (59) de 2006 à 2012. Exerce à Loos (59), mariée, un enfant.

« En faisant pharma, j’ai trouvé ce que je cherchais : les responsabilités, la reconnaissance, la possibilité de prendre des décisions. Pharmacienne référente pour un Ehpad, je supervise la préparation des doses à administrer ou rencontre les équipes soignantes, c’est très enrichissant ! Par contre, les études n’ont pas été faciles sur les plans financier et intellectuel. Lors du concours, j’étais en difficulté. Le fait de ne pas avoir touché un cahier de maths ou de physique durant deux ans a clairement représenté un handicap. Mais j’ai tenu bon ! »

“Pour ne rien regretter

Fanny Patrice, 29 ans. BP en 2009 à Bastia (2B). Faculté de Marseille (13) de 2009 à 2015. Exerce à Marseille, mariée, un enfant.

« On n’a qu’une seule vie, alors j’encourage toutes les personnes qui veulent se lancer de le faire sans tarder, pour ne pas avoir de regrets par la suite. »

“J’ai beaucoup travaillé

Emmanuelle Tonneau-Pflug, 34 ans. BP obtenu en 2003 à Saint-Laurent-du-Var (06). Faculté de Marseille (13) de 2006 à 2013. Exerce à Marseille, mariée, deux enfants.

« Je suis très heureuse d’avoir pu faire ces études pour approfondir mes connaissances et obtenir plus de responsabilités. J’ai beaucoup travaillé, au point que ma thèse portant sur les conseils officinaux chez la personne âgée a été primée en juin 2013 à la fac de pharmacie de Marseille. Les cours que je donne aujourd’hui à la fac représentent beaucoup de travail mais c’est toujours très enrichissant de partager son savoir. »

témoignages

“Je sais mieux expliquer

Marion Lévy, 31 ans. BP obtenu en 2006 à Paris. Faculté de Châtenay-Malabry (92) de 2006 à 2013. Exerce à Courbevoie (92), en couple.

« Pharmacienne, je pense être plus opérationnelle pour l’explication des traitements. J’étais à la fac lors de la sortie des nouveaux anticoagulants et de la réflexion sur les entretiens pharmaceutiques AVK. J’ai tendance à vouloir sensibiliser les patients au risque hémorragique. J’insiste sur le suivi biologique et le maintien d’une alimentation variée, sans interdits mais sans abus de vitamine K pour ne pas déséquilibrer le traitement. »

“Respectueux des autres

Florent Dos Santos, 30 ans. BP en 2007 à Clermont-Ferrand (63). Faculté de Clermont-Ferrand de 2008 à 2014. Exerce à Lyon (69), en couple.

« J’ai été pharmacien responsable du préparatoire d’une pharmacie sous-traitante. Mon profil préparateur/pharmacien industriel a plu, car les sous-traitants utilisent des processus de plus en plus proches de ce que l’on fait en industrie. Je pense que je ne me comportais pas comme les autres pharmaciens. J’étais sans doute plus pertinent. Je savais apprécier et respecter le travail de toutes ces “petites mains” ».

“Cela m’a fait un bien fou !”

Patrick Thevin, 28 ans. BP en 2011 à Sisteron (04), diplôme de préparateur en pharmacie hospitalière en 2013-2014 à Marseille (13). Concours Paces en 2015. En 3e année de pharmacie à Marseille.

« Reprendre les cours m’a fait un bien fou, car j’aime apprendre de nouvelles choses. Je suis arrivé major au concours. Beaucoup de préparateurs m’ont félicité et m’ont dit qu’ils m’admiraient. Je leur dis de ne pas hésiter à se lancer et à sortir de la routine s’ils en ont envie. »

“Cela a débloqué ma situation

Laurent Saumon, 35 ans. BP en 2003 à Grenoble (38). Faculté de Grenoble de 2010 à 2016. Exerce à Grenoble, en couple, deux enfants.

« J’ai fait ma thèse sur les préparateurs et les pharmaciens, si proches et pourtant si différents. Avec ce travail, j’ai pu me rendre compte combien les préparateurs se sentent bloqués dans leur fonction et en manque de considération. Quelque part, c’était aussi mon cas… »

Objectif concours réussi

→ Le concours d’entrée en pharmacie est le même que celui pour devenir médecin, dentiste ou sage-femme, au terme d’une première année commune aux études de santé (Paces).

→ La Paces est divisée en deux semestres. Le premier est commun, avec des coefficients variables selon la filière : chimie, biochimie, biologie moléculaire, cellulaire, physique, biophysique, étude du génome, biomathématique et biostatistiques. Le second aborde en plus l’anatomie, une initiation à la connaissance du médicament, un module Santé-société-humanité et des modules propres à chaque filière, tels que produits de santé et bases chimiques du médicament pour la filière pharmacie. Les cours, assez théoriques, sont très approfondis par rapport au BP en anatomie, chimie, physique… Outre une bonne compréhension, il faut ingurgiter par cœur une quantité impressionnante d’infos pour répondre correctement aux questionnaires à choix multiples des examens.

→ Une année éprouvante sur le plan physique et psychologique, car les places sont chères. En 2015-2016, à Marseille, sur 3 000 inscrits seuls 151 sont passés en deuxième année de pharmacie. Pour les non bacheliers de l’année en cours, les moins de 26 ans s’inscrivent via www.admission-postbac.fr ; pour les autres, une dérogation est le plus souvent nécessaire, avec CV, lettre de motivation… Plusieurs réorientations sont possibles en fin de premier semestre ou d’année. Bien se renseigner auprès de chaque faculté avant de se lancer.

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