Un nouvel autotest arrive - Porphyre n° 528 du 06/12/2016 - Revues
 
Porphyre n° 528 du 06/12/2016
 
DÉPISTAGE DE L’INFECTION PAR LE VIH

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Actus

Auteur(s) : Christine Julien

Après Autotest VIH de AAZ vendu depuis septembre 2015 par Mylan, va débarquer dans les officines françaises et anglaises, Insti, l’autotest de dépistage de l’infection à VIH du canadien Biolytical, proposé via Alloga. Loin d’être un petit « nouveau », Insti est utilisé depuis 2006 dans les centres de dépistage. Pour un usage domestique, il fallait un marquage CE spécifique, avec notamment une brochure adaptée au grand public. C’est désormais chose faite. La commercialisation avec un prix public de 27,95 € a débuté en France le 8 novembre et devrait bénéficier d’une plus grande promotion auprès des officines en 2017.

Aussi performant mais plus rapide

Comme son nom l’indique, Insti est un rapide. « Insti signifie instantané. On est les seuls au monde. Une fois le test réalisé en une minute, la lecture est immédiate. Nul besoin d’atteindre 15 à 20 minutes », précise Jennifer Brown, chargée de développement commercial chez Biolytical. Est visé Autotest VIH, pour lequel l’attente est de cet ordre-là. En revanche, le tout prend « plutôt 3 minutes » pour le Pr Agnès Gautheret-Dejean, virologue à l’hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris, professeur à la faculté de pharmacie de Paris et membre du comité Médicament/pharmaciens de la Société française de lutte contre le sida (SFLS). Elle a étudié avec d’autres spécialistes de nombreux tests de dépistage de l’infection à VIH : « Autotest VIH et Insti-HIV-1/HIV-2 reposent sur une réaction antigène-anticorps mais l’un utilise la technique de l’immunochromatographie, avec une bandelette sur laquelle les réactifs et le sang migrent latéralement, tandis qu’il s’agit d’immunofiltration pour Insti, une technique de capture des antigènes du VIH sur une membrane, au travers de laquelle passe l’échantillon ». Cette filtration verticale fait la rapidité d’Insti. Il détecte une infection « deux semaines avant la concurrence », indique Jennifer Brown. Car, en plus des anticorps de type?IgG, il décèle les IgM qui apparaissent plus tôt dans l’infection, « dès 21 jours après la prise de risque, ce qui est important à savoir pour ne pas infecter les autres à un moment où il y a le plus de virus dans l’organisme ».

Une goutte plus grosse

Aucune différence de sensibilité entre ces deux tests « équivalents » pour le Pr Gautheret, qui relève une éventuelle difficulté à obtenir une goutte de 50 microlitres avec Insti versus 2,5 pour Autotest VIH. Elle rappelle aussi qu’il y a « environ 1 % de faux positifs avec tous les tests de dépistage ». D’où la nécessité de toujours faire « un test de confirmation ». Attention aussi avec « le VIH-1 du groupe O présent surtout au Cameroun et pour lesquels certains tests rapides ont été faussement négatifs ».

Un deuxième acteur sur le marché peut faire baisser les prix pour l’usager. Un plus car l’enjeu reste de débusquer les séropositivités qui s’ignorent. Dépister tôt, c’est bien, mais traiter tôt, c’est encore mieux.

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