Diabète en tête - Porphyre n° 528 du 06/12/2016 - Revues
 
Porphyre n° 528 du 06/12/2016
 
NATHALIE DUGA

Exercer

C’est vous

Auteur(s) : Vincent Béclin

Préparatrice à Sarreguemines depuis près de vingt ans, Nathalie est spécialisée dans le diabète. Une maladie qui touche de plus en plus de patients, qu’elle suit avec professionnalisme lors d’entretiens tout sucre, tout miel…

À quoi tient parfois une vocation… « Gamine, quand j’allais à la pharmacie avec mes parents, je trouvais merveilleux de coller les vignettes sur les feuilles de soins et le préparatoire, situé derrière un mur de verre, me faisait rêver ». Mais entre Nathalie et le métier de préparateur, ça n’a pas si vite collé ! « À l’époque, il était mal vu de faire un CAP même si je n’étais pas vraiment douée pour les études ». Elle finit par décrocher un bac technicien de laboratoire, se cherche quelque temps, avant de revenir à ses premières amours et de passer, dans l’Est de la France, le CAP puis le BP de préparateur, obtenu en 1998.

Vidal, mon ami

Elle débute dans un village durant son CAP et se retrouve trois semaines après au comptoir : « Ça été une belle expérience. Étant perfectionniste, il a fallu que je bosse pour être au niveau. Mon livre de chevet était le Vidal ! » Pour le BP, elle exerce à Thionville (57) dans une grande officine, où elle apprend la polyvalence, avant d’arriver à Sarreguemines il y a dix-sept ans pour suivre son mari. Depuis, à la pharmacie du Cygne, elle côtoie une vingtaine de préparateurs et des titulaires qui poussent à la formation : homéo, nutrition, phyto, aroma… Nathalie, elle, opte pour le diabète, il y a quinze ans : « Le début de mon implication correspond à ma grossesse, où j’ai développé du diabète gestationnel. J’aurais pu être dans le déni mais j’ai choisi de tout savoir sur cette pathologie ».

L’un des titulaires étant en contact avec une infirmière de l’hôpital de Toul, elle y effectue deux jours de stage en diabétologie, où elle se familiarise avec différents cas. « J’ai ensuite renforcé mes compétences à coups de formations, de conférences, de veille sur le sujet, de tests de matériels ». Pour chaque patient suivi – certains depuis des années -, un dossier est créé à la pharmacie (coordonnées, pathologie, tension, poids…). Au fil du temps une sorte de service à la demande a vu le jour. « Les patients savent que s’ils ont besoin d’être soutenus d’un point de vue diététique, d’avoir des informations sur le prélèvement capillaire ou comprendre leurs résultats, je suis là. Le pied diabétique est le nerf de la guerre. On peut associer des compléments alimentaires, de l’homéopathie, c’est très personnalisé. Et quand on a soi-même été “patient”, on est plus dans l’empathie et le dialogue est plus facile ».

Favoriser l’observance

La relation privilégiée avec un cabinet d’infirmières et un médecin est un autre atout, « même s’il n’y a pas vraiment de collaboration. On renvoie sur le médecin, qui, lui, choisit ». Face à une maladie qui touche plus de 3 millions de Français, tous les moyens sont bons pour favoriser l’observance. « Nous avons fait des animations – dépistage, glycémie -, mais ce n’a pas toujours été concluant ». L’officine a aussi eu son espace dédié : « C’est un rayon que je gérais mais on en revient car notre nouveau groupement mise davantage sur le conseil, la para et l’OTC ».

En près de vingt ans de pratique, Nathalie a vu évoluer le métier : « Les clients sont plus “informés” via Internet. Ils attendent une écoute et nous demandent ce qu’ils n’osent pas dire au médecin ». Ce que Nathalie s’emploie à faire au comptoir et en dehors, notamment via des fiches sur le diabète qu’elle rédige chez elle. Au menu, recommandations et conseils : que faire en cas d’hypo- ou d’hyperglycémie, surveillances annuelles (cardiologue, ophtalmo, neurologue et néphrologue), bonnes pratiques de prélèvement, etc. De quoi être incollable sur le sujet.

Nathalie Duga

Âge : 42 ans.

Formation : CAP, BP de préparateur, bac F7’ technicien de laboratoire + option microbiologie.

Lieu d’exercice : Sarreguemines (57).

Ce qui la motive : aider son prochain, être là pour les autres, écouter.

Si vous étiez une titulaire ?

Je ferais en sorte de garder un esprit d’équipe, de créer une sorte de famille, car c’est la base du métier.

Si vous étiez une cliente ?

Il faudrait que tout vienne de la personne en face de moi et qu’elle soit honnête, claire et précise.

Si vous étiez un médicament ?

Le magnésium car on en a tous besoin. C’est naturel et ça remonte le moral.

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