La phyto, c’est nous ! - Porphyre n° 526 du 27/09/2016 - Revues
 
Porphyre n° 526 du 27/09/2016
 

Comprendre

Enquête

Auteur(s) : Florence Leandro

Engouement des patients, législation en constante évolution et conseils nécessaires, les plantes médicinales, dites « les simples », renvoient à une réalité plus complexe qu’il n’y paraît. Les officinaux ont une carte à jouer pour se (re) positionner comme spécialistes.

À Marseille, « après la Bonne Mère, il y a le Père Blaize », se plaît à raconter Cyril Coulard, jeune titulaire dynamique de la pharmacie-herboristerie du même nom. Cette officine pas comme les autres soigne par les plantes des générations de patients depuis plus de deux cents ans. Et réalise 95 % de son chiffre d’affaires grâce aux produits à base de plantes, notamment les tisanes. Cyril Coulard constate un peu plus chaque jour « un regain d’intérêt pour les plantes et la phytothérapie », ce que confirment de nombreux chiffres (lire encadré p. 22). L’officine marseillaise a le projet de développer son préparatoire et la sous-traitance. « Nous travaillons avec de nombreux prescripteurs de phytothérapie. La demande est forte, explique Cyril Coulard. Devenir sous-traitant représente un gros investissement, aussi bien matériel qu’humain, qui devrait constituer à terme l’une de nos activités majeures ». Le titulaire marseillais ne se trompe pas, l’engouement des Français pour la phyto pousse bien. Ils ont sans doute besoin de professionnels avec des connaissances spécifiques. À charge aux officinaux de répondre présents.

La star verte du comptoir

« Les patients ont parfois déjà tout essayé, et ne savent plus vers quel professionnel ou quelle pratique se tourner », avance Audrey Galas, préparatrice à la pharmacie du Père Blaize depuis quinze ans. Scandales sanitaires, effets indésirables potentiels ou efficacité parfois toute relative, la médecine allopathique est malmenée. Certains patients se méfient et vont voir si l’herbe est plus verte ailleurs. L’essor de la phytothérapie n’est pas qu’un effet de mode réservé à une élite de jeunes actifs. N’importe qui peut un jour ou l’autre y recourir, officinal compris. « Aujourd’hui, je ne me soigne qu’avec des plantes. Mon mari aussi s’y est mis ! », reconnaît Audrey Galas. Même constat pour Mickaël Audras, titulaire de la pharmacie de l’Estaque, à Marseille : « J’ai décidé de développer la phytothérapie parce que c’est une méthode à laquelle je crois et qui me semble adaptée pour résoudre de nombreux troubles du quotidien ».

Pour certains, les plantes sont de vieilles amies. Marie Mas, en deuxième année de BP au CFA de Marseille, est apprentie à la pharmacie du Père Blaize : « J’ai toujours vécu autour de Grenoble, plutôt proche de la nature, dans un endroit où les plantes occupent beaucoup plus de place qu’en centre-ville ! Après un bac professionnel dans la production horticole, je me destinais au travail dans les serres, et finalement j’ai tenté l’aventure du BP. Plus tard, j’aimerais continuer à évoluer dans le domaine des plantes médicinales, en pharmacie ou non ».

Prendre racine et faire fructifier

Outre la sensibilité personnelle, d’autres raisons poussent à développer cette activité. Dans un condiv concurrentiel, la phytothérapie est un bon moyen « de se diversifier pour se démarquer des autres officines, attirer de nouveaux patients et/ou les fidéliser durablement en leur proposant une prestation de qualité », estime Mickaël Audras. Un point de vue partagé par plusieurs réseaux qui misent sur la phytothérapie et la médecine alternative pour faire de la pharmacie autrement, tout en développant le chiffre d’affaires (voir encadré p. 23).

Pour un préparateur ou un adjoint, la phytothérapie est un moyen de varier son activité quotidienne, et pourquoi pas, de prendre de nouvelles responsabilités, avec une possible revalorisation du salaire et de sa place dans l’entreprise. C’est le cas de Marielle Villoni, préparatrice à la pharmacie Mendelsohn à Mallemort (13) depuis vingt-cinq ans : « J’anime des formations que nous avons mises en place à destination des patients, d’abord en aromathérapie et prochainement en phytothérapie. J’ai également à cœur de transmettre mes connaissances dans ce domaine au reste de l’équipe ».

Phyto n’est pas synonyme d’innocuité

Un minimum de connaissances est indispensable. La phyto est parfois auréolée d’une image d’innocuité mais si une plante « marche », c’est bien parce qu’elle agit sur l’organisme. Ainsi, le millepertuis ou le pamplemousse, respectivement inducteur et inhibiteur enzymatiques, entraînent des modifications parfois délétères de l’action des médicaments co-administrés. D’autres exemples moins connus ne manquent pas. Le curcuma ou « safran des Indes » appartient à la famille des Zingibéracées, comme le gingembre. Cette plante sert d’épice entrant dans la composition du curry et de colorant, mais elle est de plus en plus employée pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-oxydantes, voire peut-être anticancéreuses. « De nombreux patients cancéreux viennent nous voir et demandent du curcuma, explique Cyril Coulard. Les données sur l’efficacité et l’innocuité de ce traitement d’appoint sont rassurantes mais incomplètes. Par précaution, nous conseillons d’arrêter le produit pendant les cures de chimiothérapie et de radiothérapie, et d’informer le médecin. À haute dose, le curcuma est aussi fluidifiant, ce qui contre-indique son usage chez les patients sous anticoagulants ».

Une affaire de spécialistes

De nombreuses raisons poussent les patients à surfer sur le Net à la recherche de plantes et de remèdes miracles. Selon Cyril Coulard, « qu’il s’agisse d’acheter des produits en ligne ou simplement de se renseigner, on trouve à peu près tout et n’importe quoi sur Internet. Il faut mettre en garde les patients vis-à-vis des dangers potentiels ». La qualité et la sécurité des produits sont aussi essentielles. « Les laboratoires chez qui nous achetons les plantes doivent effectuer des contrôles à la fois macro- et microscopiques, explique Cyril Coulard. À l’heure actuelle, aucune pharmacie n’a les outils nécessaires pour ce genre d’analyses poussées. Pourtant, c’est nous qui sommes responsables vis-à-vis du patient ». L’officinal joue un rôle important de filtre pour un usage sécurisé des plantes. « Les officinaux, pour peu qu’ils soient formés, sont les rares personnes capables de faire le lien entre le patient, la maladie et les plantes », estime Cyril Coulard.

Des études pas si fertiles que ça

La formation initiale des préparateurs et des pharmaciens manque parfois de pratico-pratique. Cécile Fukari, adjointe à la pharmacie du Métro Saint Barnabé (13), en sait quelque chose. Elle enseigne au CFA de Marseille la botanique et la phytothérapie en première année de BP, et la pharmacognosie en deuxième année (ou phytochimie, l’étude des drogues végétales et des principes actifs issus des plantes). Tout n’est pas si rose, ni verdoyant dans le référentiel. « Certaines parties sont déconnectées des attentes et des besoins. Le programme s’attarde sur des notions inutiles à l’officine comme la reproduction des plantes… et pas du tout sur d’autres qui pourraient avoir un intérêt, telles les grandes familles botaniques et leurs caractéristiques biologiques et chimiques communes. Ainsi, les solanacées mydriatiques, belladone, datura, jusquiame… dont sont issues de puissantes molécules alcaloïdes aux propriétés anticholinergiques ».

Même constat du côté des pharmaciens et de leur enseignement universitaire de base : « Apprendre par cœur les équations florales ne permet pas de bien conseiller son patient ! Des axes d’enseignement plus pratiques et concrets devraient être développés dès les premières années de fac », suggère Cyril Coulard. Les matières « végétales » sont des matières fondatrices de la pharmacie, mais le programme et la manière de les aborder seraient à moderniser.

Le terreau des connaissances

Dans ce condiv de forte demande de la part des patients, et de connaissances bancales derrière le comptoir, la formation continue en phytothérapie a toute sa place. « Il faut s’armer de patience. Se former complètement peut prendre des années », remarque Cécile Fukari. Pour Philippe Goëb, médecin formateur et expert en aromathérapie et phytothérapie, « c’est une question de motivation, et chacun doit aller à son rythme ». La plupart des officinaux interrogés sont des passionnés. Certains ont appris « sur le tas ». « J’avance petit à petit. J’ai toujours eu envie de tout connaître, ça tombait bien ! », confesse en souriant Audrey Galas. Solliciter les laboratoires semble intéressant. « Leurs formations peuvent être de bonne qualité, mais n’existent pas toujours, nuance Cécile Fukari, qui conseille de réclamer de la doc à consulter au moindre doute et de « demander des précisions sur les produits, afin d’y voir plus clair dans le rayon et d’affûter son conseil ». Et Philippe Goëb, médecin et formateur, de préciser : « Ne jamais oublier qu’une formation par un laboratoire n’est jamais désintéressée et manque cruellement d’objectivité ».

De nombreuses formations existent, plus ou moins reconnues, plus ou moins financées et adaptées aux possibilités de chacun. Les organismes ne manquent pas (lire encadré ci-contre). À compléter avantageusement par quelques lectures (lire encadré p. 25).

Marielle Villoni, préparatrice, a suivi en 2015 le DU phytothérapie et aromathérapie de Besançon de 80 heures réparties sur deux semaines en mai-juin : « J’ai démarré en autodidacte dès la fin des années 1980 mais ce diplôme m’a permis d’enrichir et de développer mes connaissances de base, et de compléter ma spécialisation. C’est un diplôme tout à fait accessible aux préparateurs motivés, il ne faut pas hésiter à se lancer ! »

D’autres choisissent des voies parallèles pour aborder la phyto. Solange Laugier, directrice de l’école Esthétique santé Néroli à Châteaurenard (13), constate « de plus en plus de demandes de formations en phyto et en aroma, car les équipes veulent combler leurs lacunes » et « l’émergence d’un nouveau concept fort, la phyto-cosmétique ou la recherche de cosmétiques naturels et bio ». L’école propose notamment la formation Botticelli, un titre de niveau IV de conseiller (ère) en dermo-cosmétique (infos sur www.ecole-neroli-esthetique.com). « Nous faisons la part belle aux cosmétiques naturels, aux marques végétales émergentes et à leurs actifs, précise Solange Laugier. Cette formation peut permettre de découvrir et de s’intéresser à la phytothérapie par le biais de la cosmétique, peut-être de façon plus intuitive et moins rébarbative que la phytothérapie par voie orale ».

Des chemins de traverse

Il existe aussi des écoles de naturopathie ou d’herboristerie alors même que le diplôme a disparu (lire encadré p. 26). Pour ces structures, pas de véritable reconnaissance des diplômes, pas de financement, des niveaux d’exigence et des contenus très variables, « ce qui pousse à rester vigilant », assure Cyril Coulard. Cécile Fukari, elle, a suivi les enseignements de l’école de naturopathie Euro Nature d’Aix-en-Provence, sur un an, « une formation qui tient la route, mais non reconnue et non financée. Elle coûte tout de même plusieurs milliers d’euros. Les profils des étudiants sont très différents puisque le recrutement peut se faire à partir du niveau bac ». Ce diplôme lui permet aujourd’hui de prodiguer des conseils personnalisés aux patients de son officine.

Pour intégrer progressivement la phytothérapie dans sa pratique, l’équipe peut dans un premier temps cibler les pathologies les plus fréquentes, comme le rhume ou les infections urinaires. Et privilégier les formules complètes « toutes prêtes », mêlant plusieurs plantes, voire des huiles essentielles, des vitamines et des minéraux. Philippe Goëb propose plus simplement de « choisir un domaine qui nous plaît. On ne pourra de toute façon pas tout connaître d’un coup ! ». Le plus difficile selon lui, c’est « d’apprendre à sortir du modèle allopathique qui soigne un symptôme sans penser au reste de la personne. De plus, les préparateurs ont eu peu de cours de physiologie pendant leur cursus, il leur manque souvent des éléments de compréhension. S’intéresser à la clinique qui s’exprime chez un patient donné permet de mieux le soigner et de le conseiller à bon escient ».

Une affaire de conseil

Pathologies hivernales, infections urinaires, régimes amaigrissants, troubles du sommeil… Les demandes des clients sont extrêmement variées, et « peuvent même concerner les maladies chroniques et les polypathologies », assure Philippe Goëb.

« Les patients veulent être écoutés et considérés dans leur globalité. Nous ne faisons pas de miracles. Nous essayons juste de prendre le temps. J’apprécie particulièrement le contact que l’on a avec notre clientèle. C’est très différent d’une pharmacie classique », estime Audrey Galas. En plaçant le patient au cœur du soin, la phytothérapie est une discipline qui (re) donne toute sa place au conseil. « Lorsqu’une personne diabétique vient chercher une tisane destinée à favoriser la régulation de la glycémie, c’est l’occasion de lui rappeler les principales mesures hygiéno-diététiques. Mais rien ne sert de les lister bêtement, il faut s’adapter au patient et à son environnement », poursuit-elle. Ce que veulent par-dessus tous les patients concernant leur traitement, c’est que ça marche ! Pour Philippe Goëb, « c’est là qu’il peut être intéressant de proposer dans un premier temps des huiles essentielles, par définition très concentrées et très actives, puis d’enchaîner sur quelques semaines de phyto pour traiter le terrain. Et toujours penser à corriger de façon globale : alimentation, exercice physique… » Marielle Villoni suggère de « noter sur une feuille les éléments discutés avec le patient, et de la lui remettre, un peu à la manière d’une ordonnance. Ces conseils écrits et personnalisés s’inscrivent dans une véritable démarche de prévention ».

Un travail d’équipe

Selon Mickaël Audras, le développement de la phytothérapie est un projet à mener avec tous les collaborateurs : « Il faut donner la chance aux préparateurs d’aller se former et de découvrir les produits. Le déploiement constant du rayon et les retours des patients sont autant d’éléments encourageants et stimulants pour nous tous ». Et Cyril Coulard d’ajouter : « Notre force, c’est la somme des connaissances de l’ensemble de l’équipe (qui compte dix-neuf membres, NDLR). Chaque préparateur et apprenti apporte sa pierre à l’édifice et contribue à la bonne marche de l’entreprise ». Pour lui, le rôle officinal va plus loin que ça : « Beaucoup de personnes associent encore les plantes médicinales aux remèdes de nos grands-mères. Nous essayons de dépoussiérer cela et de montrer que la phytothérapie a toute sa place dans les prises en charge actuelles. À nous aussi de nous adapter aux nouveaux modes de vie, par exemple en proposant des galéniques plus pratiques comme les gélules ». La phytothérapie a besoin d’éclaireurs aux compétences spécifiques. À bon entendeur…

L’essor de la phytothérapie en France

La phytothérapie, médicaments et compléments alimentaires, représente plus de 360 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015 en officine (+ 3 % par rapport à 2014), selon les estimations IMS et Synadiet.

(Source : Pharmacien Manager, septembre 2016).

• 63 % des Français font confiance à la phytothérapie.

• 45 % disent y avoir recours.

• 35 % utilisent les plantes « en complément » de la médecine classique.

• 28 % la jugent « prioritaire » par rapport à l’allopathie.

• 43 % des Français qui recourent régulièrement à la phytothérapie et à l’homéopathie le font en prévention des maladies plutôt qu’en curatif.

(Source : Observatoire sociétal du médicament 2011, TNS-Sofres pour Les entreprises du médicament, LEEM, 24 mai 2011).

La phytothérapie est partout!

À l’officine

Réseau officinal Pharm O’naturel

www.pharmonaturel.com

Créé à Paris au début des années 2000 par Sophie Gaudin, pharmacienne titulaire, le concept a déjà séduit une trentaine d’officines, dont la pharmacie du Métro Saint-Barnabé à Marseille. Cécile Fukari, qui y est pharmacienne adjointe, explique : « Quand le patient rentre, il comprend tout de suite qu’il n’est pas dans une officine classique. Les meubles sont en bois clair, la lumière n’est jamais agressive, des plantes et des fleurs sont placées un peu partout… » Du côté du référencement, « nous proposons les marques leaders mais également de nombreuses gammes confidentielles pour la phytothérapie (Aboca…), les compléments alimentaires (Lereca…) ou les cosmétiques (Dr Hauschka…) ».

Anton & Willem

www.anton-et-willem.fr

Cette entreprise s’appuie sur un système proche de la franchise et compte pour le moment cinq pharmacies adhérentes. Selon Antoine Marchant, l’un des fondateurs, « nous sommes là pour accompagner les officines souhaitant se lancer dans les médecines douces : formation, agencement, communication… Nous proposons aussi à ces partenaires une marque distributeur, Anton?&?Willem, avec des compléments alimentaires et des produits de micronutrition ». Antoine Marchant est également à l’origine de Bio Express, un grossiste-répartiteur spécialisé dans les médecines alternatives, avec des milliers de références livrables à l’unité partout en France dans les 24 heures (www.bio-express.fr).

Et ailleurs…

Herboristerie du Palais Royal

(Paris Ier, www.herboristerie.com), tenu par Michel Pierre, un ancien préparateur passionné. En province, les cinq boutiques François Nature (www.francois-nature.com) perpétuent une tradition familiale de l’herboristerie depuis 1935 et quatre générations. Ces enseignes ont souvent pignon sur rue mais évoluent dans un cadre juridique flou depuis l’arrêt du diplôme d’herboriste (voir encadré p. 26). Alexandre Pinot, à la tête de l’entreprise François Nature, rappelle que « nous ne sommes ni médecins, ni pharmaciens. Chacun doit rester à sa place, nous devons rester clairs et honnêtes vis-à-vis des clients ». Malgré cela, plusieurs de ces structures ont pu être poursuivies pour « exercice illégal de la pharmacie », comme par exemple l’herboristerie de la place Clichy (Paris VIIIe) en février 2016. Exemple d’autant plus médiatique et complexe que le gérant est pharmacien mais non inscrit à l’Ordre…

Se former en phyto

Formations courtes en présentiel ou en e-learning : se renseigner dans la rubrique Formation de Porphyre, dans les CFA. Citons : certains CFA, Goëb Formation (www.goebformations.com ;

Tél. : 01 46 38 25 65), Utip (www.utip.fr).

Formations longues

E-learning : parmi les structures, Hippocratus (www.hippocratus.com) mise sur un accompagnement de ses élèves, coaching et tutorat, et sur des durées de formation allant de trois à vingt-quatre mois.

Facultés de pharmacie : diplômes universitaires (DU), interuniversitaires (DIU) ou d’études supérieures interuniversitaires (DESIU), où phytothérapie et aromathérapie sont en général couplées. Celles ouvertes aux préparateurs, avec CV et lettre de motivation, sont : DU phytothérapie et aromathérapie à Nancy ou à Tours (respectivement 130 h et 107 h réparties sur une année scolaire), DIU de conseil en phytothérapie et aromathérapie à Limoges et Toulouse en alternance une année sur deux (70 h réparties sur deux semaines en mai-juin), DU produits naturels à Lille (100 h entre novembre et avril), DIU phytothérapie et aromathérapie à Paris-Descartes (80 h de janvier à juin), DU phytothérapie et aromathérapie de Besançon (80 h en mai et juin)… Attention, certaines facultés comme Lyon et Clermont-Ferrand délivrent aux préparateurs une attestation de présence mais pas de diplôme…

Autres : École lyonnaise de plantes médicinales (www.ecoledeplantesmedicinales.com), École française d’herboristerie (www.ecole-francaise-herboristerie.com), école de naturopathie Euro Nature d’Aix-en-Provence (www.euronature.fr)…

Un peu de lecture pour en savoir plus

• Plaidoyer pour l’herboristerie, comprendre et défendre les plantes médicinales, Thierry Thévevin, Ed. Actes Sud, 2013.

Un livre passionnant, pas forcément tendre avec les officinaux et les législateurs, mais qui permet de découvrir le monde des producteurs-cueilleurs et leurs revendications.

Plus d’infos sur www.syndicat-simples.org/fr

• Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel Morel, Ed. Grancher, 2008. Un livre imposant avec plus de 600?pages mais très intéressant et complet, rédigé par un médecin engagé exerçant à Besançon.

• La phytothérapie, se soigner par les plantes, Jean Valnet, Ed. LGF Livre de poche, 1986.

Un ouvrage de référence, à la fois précis et clair, écrit par un médecin pionnier en matière de phytothérapie et d’aromathérapie.

• Plantes & santé. Magazine mensuel spécialisé, à feuilleter en équipe après avoir dévoré le dernier numéro de Porphyre bien entendu ! Plus d’infos sur www.plantes-et-sante.fr

• Le conseil en phytothérapie, Chantal Ollier, 2e édition, Ed. Le Moniteur des pharmacies, 2011.

Un guide pratique pour l’officine, enrichi de nombreux cas concrets.

Le saviez-vous ?

La naturopathie est, selon l’OMS, une médecine non conventionnelle, « un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses immunitaires de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques ». Cette médecine essentiellement préventive peut se voir comme un accompagnement global du patient dans la recherche et le maintien de son équilibre et de son bien-être.

La législation de la phyto en dates

• 2014. « Arrêté plantes » complétant les divs de 2006. Il établit une liste de plantes positives avec leurs conditions et leurs éventuelles limites d’utilisation dans les compléments alimentaires. Il fixe des exigences relatives à la qualité et à la sécurité d’utilisation des plantes (Journal officiel du 17 juillet ).

• 2013. Arrêté permettant de réaliser des mélanges pour tisanes en préparation officinale, suivant une monographie du formulaire national (Journal officiel du 20 juillet).

• 2009. Mise en place de la nutrivigilance sur les compléments alimentaires et les nouveaux aliments. Née dans la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009, puis gérée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

• 2008. Sortie de 148 plantes médicinales du monopole pharmaceutique (Journal officiel du 26 août). Elles sont écrites à la pharmacopée (liste A) mais peuvent être vendues hors officine. Parmi les 585 plantes de la pharmacopée française, 442 sur liste A sont utilisées traditionnellement. 143 plantes (ou genres) sur liste B affichent un profil bénéfice/risque défavorable (Société française d’ethnopharmacologie, 2016).

• 2006. Décret relatif aux compléments alimentaires (Journal officiel du 25 mars). Arrêté listant des vitamines et minéraux avec doses maximales pouvant être mises en œuvre dans les compléments alimentaires (Journal officiel du 28 mai).

• 2004. Création d’un comité des médicaments à base de plantes au sein de l’Agence européenne du médicament (EMA).

• 1941. Suppression du diplôme d’herboriste en France (loi du 11 septembre).

• 3 000 avant J.-C. : premiers divs attestant de l’existence d’une médecine à base de plantes.

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