La cuisine, c’est la pharmacie - Porphyre n° 521 du 06/04/2016 - Revues
 
Porphyre n° 521 du 06/04/2016
 

Exercer

Formation

Auteur(s) : Christine Julien

Diététique des pathologies. Aider les patients à corriger certains facteurs de risque de leur alimentation est la recette concoctée par Echoform pour les officinaux curieux de nutrition.

De l’écoute, quelques pincées de motivation et une sensibilisation régulière au comptoir, telle est la recette de Pascal Guérit pour guider les patients dans leur alimentation. Ce pharmacien formateur et directeur de l’organisme Echoform a concocté, il y a huit ans, une formation aux petits oignons de deux jours, « Diététique des pathologies ». Un ingrédient de plus dans le conseil des officinaux curieux. Hypertension, diabète, maladies inflammatoires ou articulaires, la prise en charge se fait aussi dans l’assiette…

Des nutriments de base aux recettes

Ex-pharmacien adjoint en Aquitaine pendant vingt-trois ans, Pascal Guérit est un passionné. La diététique s’est imposée à lui. « L’émulation est venue de mes clients. Ils me posaient des questions sur l’alimentation auxquelles je ne savais pas répondre ». DU de diététique et de nutrithérapie à Besançon et Dijon, lecture assidue de livres et d’études, le pharmacien mitonne alors une formation à partir des recommandations – Haute Autorité de santé, Plan national nutrition santé, etc. – « pour essayer de corriger quelques facteurs de risque majeurs dans certaines pathologies ».

La première journée, des glucides, il passe au diabète. À partir des lipides, il traite cholestérol et risques cardio-vasculaires. La deuxième journée, équilibre acido-basique et autres paramètres fondamentaux précèdent le décorticage des problèmes thyroïdiens, articulaires et hormonaux. À la fin de chaque chapitre, zoom sur un cas de comptoir : « Monsieur Machin a tel âge, telle pathologie. Quels mots utiliser pour en discuter avec lui, et éventuellement quels seraient les aliments plutôt à privilégier et ceux à exclure ? »

Le lien comme tour de main

Modifier les habitudes alimentaires demande du temps et de l’engagement. Pascal prône la prise de conscience : « Que les officinaux engagent la conversation. Une fois le lien créé, il faut essayer de donner des pistes, des éléments, que les patients pourront corriger facilement ». Pour cela, il a mijoté une quarantaine de questions afin d’évaluer leurs habitudes et consolider le lien. « Ensuite, on prend dix à quinze minutes pour discuter autour des réponses : ‘‘Là, ce que vous avez fait, c’est bien ; ça, il faudrait le corriger.’’ Toujours en mettant l’accent sur les aspects positifs ». Changer des petites choses est possible. Des huiles plus favorables, moins de produits raffinés, et sans fustiger les grandes surfaces, « je dis aux stagiaires d’inciter les gens à aller voir les producteurs, à être actif sur sa santé ».

Il les invite aussi à positiver la diététique en évitant les « Il faut ». « On a souvent le discours ‘‘Mangez ceci ou cela’’. Dans la réalité, c’est plus difficile à faire passer. Privilégiez les petites touches régulières. C’est plutôt ‘‘Parlez-moi de vous, dites-moi comment vous mangez’’ ». Cette formation agréée DPC enseigne pourquoi certains aliments sont meilleurs que d’autres à un moment donné. « La diététique est un secteur où l’attente est grande, qui se développe beaucoup dedans et en dehors de la pharmacie. Ce type de compétence et de discours peut ramener les gens à l’officine. Et les fidéliser ». Pascal Guérit reste joignable pour toute question une fois de retour au comptoir. Parce que la curiosité vient en mangeant… 

En pratique

Durée : 2 jours. Dates et lieux : Bayonne, 25 et 26 avril ; Agen, 20 et 21 juin. Coût et prise en charge Actalians : oui, en totalité. Contact : Echo.form, Tél. : 06 03 87 76 44 ; formation@echoform.fr. Plus d’informations sur le site www.echo-nutri.fr

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