L’avis erroné de la majorité fait souvent foi… - Porphyre n° 517 du 31/10/2015 - Revues
 
Porphyre n° 517 du 31/10/2015
 
INTERVIEW

Comprendre

Enquête

Christophe Magnoux, préparateur, enseignant au CFA de de Paris et administrateur de la page Facebook « Le préparateur en pharmacie ».

Quelle place les préparateurs en recherche d’informations accordent-ils à Facebook, selon vous ?

À en juger par le nombre de questions sur le droit du travail que nous recevons sur notre page, j’ai la nette impression que Facebook est leur première source d’information ! La plupart du temps, ces questions sont basiques. Elles concernent les coefficients, la convention collective, etc.

Pourquoi les préparateurs se ruent-ils sur Facebook lorsqu’ils se posent une question ?

Je soupçonne une certaine flemme de chercher par soi-même, car pour trouver la réponse à leurs questions, il suffit de les taper dans un moteur de recherche pour être redirigé vers des sites sérieux. Mais la réponse apportée sur ces sites est parfois formulée de manière complexe, ou nécessite la lecture d’un document un peu long, parfois peu lisible. Je pense que certains se découragent vite et qu’ils souhaitent obtenir une réponse rapidement. Cette culture de « l’immédiat » est caractéristique de la génération Y, ces personnes nées entre 1980 et 1995. Enfin, je pense que certains recherchent un soutien. La personne qui place un jugement de valeur dans sa question – « Je gagne telle somme après tant d’années d’expérience, suis-je mal payée ? » – requiert l’avis de ses pairs. Elle souhaite savoir si son cas est isolé ou si d’autres se trouvent dans la même situation. Si tel est le cas, elle souhaitera profiter d’un retour d’expérience, d’un conseil pratique et personnalisé de son homologue. Dans le cas contraire, elle exprime sa souffrance et récolte un soutien.

Vérifient-ils les réponses obtenues ?

Je n’en ai pas l’impression. Certains viennent poser leur question pour confirmer un a priori, et dès qu’une réponse corrobore leur intuition, ils considèrent qu’ils avaient raison. En tant qu’administrateurs, nous vérifions les informations qui circulent et tentons de les corriger lorsqu’elles sont fausses en nous appuyant sur les sites officiels, liens à l’appui. Mais nous avons du mal à nous imposer face à l’avis erroné de la majorité qui fait souvent foi… De même, lorsqu’un div interdit une chose mais que la majorité indique le faire quand même, la pratique prime sur le droit et le préparateur considère qu’il peut le faire aussi.

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