Dessine-moi un poupon - Porphyre n° 516 du 03/10/2015 - Revues
 
Porphyre n° 516 du 03/10/2015
 
ANGÈLE PAILLER

EXERCER

C’est vous

Auteur(s) : Vincent Béclin

« Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité ». Une citation d’Antoine de Saint-Exupéry qu’Angèle a fait sienne. Comme l’écrivain-aviateur, cette préparatrice est partie à l’aventure. De la Vendée à la pouponnière de Mbour, au Sénégal.

Certains d’entre vous ont suivi en juin les aventures d’Angèle au Sénégal sur la page Facebook de Porphyre. Un séjour de solidarité internationale qui l’a profondément marquée et donné envie de repartir. À l’heure où vous lirez ces lignes, elle aura de nouveau posé ses valises et sa tresse à la Lara Croft à la pouponnière de Mbour, à 80 km au sud de Dakar, la capitale, cette fois pour six mois. « Un mois, c’était trop court, j’ai quitté le pays avec une certaine frustration. Je souhaitais approfondir cette expérience et aller chercher là-bas les valeurs essentielles de la vie ».

L’humanitaire la titille depuis longtemps : « Durant mes études d’infirmière, l’opportunité d’aller un mois à Madagascar avec une amie s’est présentée mais elle a dû renoncer. Je ne suis pas partie et je l’ai regretté ». Alors quand, début 2015, une autre amie lui propose de rejoindre le Sénégal, via une association basée au Mans, elle n’hésite pas même si sa camarade jette aussi l’éponge.

Choc culturel

Angèle, qui ne s’est jamais vraiment occupée d’enfants, prend un mois sans solde et s’envole pour l’Afrique. « En arrivant, j’ai dû faire face à un choc culturel, à l’hygiène précaire, la chaleur et à des pratiques différentes. Mais j’ai reçu de belles leçons d’humanité, c’est une population qui a le sourire, est peu stressée. Tout le contraire de notre société de fous, où tout le monde court, se plaint. Cela se voit au comptoir avec les nombreuses prescriptions d’antidépresseurs et de préparations à base de mélatonine pour mieux dormir… »

À Mbour, elle découvre un quotidien fait de préparations de biberons, de repas, de soins, d’aide logistique, de trajets en taxi-brousse vers l’hôpital, de système D. Quand elle ne range pas la pharmacie, elle côtoie bébés et enfants orphelins, abandonnés ou laissés temporairement en attendant que la famille puisse les accueillir. Elle craque même pour l’un d’eux, Fallou, son Petit Prince, ce qu’elle s’était interdit de faire. « Ces bébés ont tant besoin de tendresse ! Je me souviendrai toujours de son sourire lors de mon premier bisou déposé sur son front. »

D’une scène à l’autre

Cette fois, elle entend également mener une autre activité, idéalement à l’hôpital ou dans un dispensaire rural pour assister les campagnes de vaccination. De quoi renouer avec son passé. « J’ai fait trois ans d’école d’infirmière mais je n’ai pas eu l’examen. Je suis restée sur cet échec, incompréhensible pour moi ». Elle devient aide-soignante en hôpital et en maison de retraite. Mais les missions sont limitées. Elle cherche alors une formation alliant relationnel et médical ; ce sera la pharmacie, avec retour à l’école en alternance. Une fois embauchée à Luçon, elle se spécialise en para et décroche son CQP dermo-cosmétique. « Je gérais l’animation commerciale, les vitrines, trois gammes : de la préparation des commandes aux rendez-vous commerciaux en passant par l’établissement des prix ». Elle n’oublie pas pour autant les bases en officiant dans le préparatoire deux jours par semaine.

Quand elle ne s’exprime pas à l’officine, dans la brousse ou dans des travaux de couture, c’est sur une scène de théâtre qu’elle se lâche : « C’est un échappatoire, un moyen d’exprimer ma folie, l’endroit où tout est permis ! » Aux Sénégalais d’en profiter désormais avant, peut-être, l’écriture d’un autre chapitre ailleurs. « J’aime beaucoup voyager, plus je vais loin et mieux je me sens ». Pour ne pas perdre sa trace, suivez son blog, jusquauboutdemesreves.over-blog.com.

Angèle Pailler

Âge : 25 ans.

Formation : trois ans d’école d’infirmière, BP de préparateur, CQP dermo-cosmétique.

Lieu d’exercice : Luçon (85).

Ce qui la motive : les problèmes à résoudre, la nouveauté, le contact humain.

Si vous étiez une titulaire ?

Je serais très attentionnée et arrangeante avec le personnel car j’adore travailler dans une ambiance conviviale.

Si vous étiez une cliente ?

Je souhaiterais que l’on soit honnête avec moi et que ma santé prime sur le chiffre et les challenges.

Si vous étiez un médicament ?

Je serais l’alimentation pour traiter l’origine primaire des maladies du XXIe siècle !

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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