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décryptage
Auteur(s) : Anne-Gaëlle Harlaut
Implanté en métropole depuis 2004, le moustique tigre est un vecteur connu de la dengue et du chikungunya, dont le risque de transmission est avéré. Une épidémie est un scénario possible. Chacun peut participer à la surveillance mise en place par les autorités.
Outre sa présence de longue date à La?Réunion et à Mayotte, son implantation en métropole, mise en évidence en 2004 à Menton (Alpes-Maritimes), n’a cessé de progresser : région Paca, Corse, puis Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Bourgogne… Des détections ponctuelles sont aussi répertoriées, par exemple en région parisienne. La carte de présence 2015
La nuisance de ce moustique se limite surtout à sa piqûre, parfois à l’origine de réactions cutanées prurigineuses, plus ou moins importantes. Dans certaines situations, il peut être vecteur de maladies et transmettre des virus, en particulier ceux de la dengue et du chikungunya. Pour ce faire, un moustique s’infecte au contact d’une personne virémique (présence du virus dans le sang, jusqu’à sept jours suivant les premiers symptômes) et sera capable, après incubation, de transmettre le virus lors de piqûres ultérieures.
Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)
Le nombre de cas de chikungunya importés a fortement augmenté (de 1 à 40 cas entre 2006 et 2013) en raison de l’épidémie qui sévit depuis décembre 2013 dans les DFA et du nombre de plus en plus grand de départements colonisés par le moustique. Les 11 cas autochtones étaient un même foyer autour de Montpellier, liés à un patient de retour du Cameroun. Quant à la dengue, le nombre de cas importés a reculé depuis 2010.
Reprenant l’exemple de l’incursion de chikungunya en Italie en 2007 (près de 300 cas en Émilie-Romagne), le BEH
Il comprend deux dispositifs nationaux pérennes (déclaration obligatoire des cas confirmés et résultats de sérologies) et un dispositif local et saisonnier de surveillance renforcée (du 1er mai au 30 novembre, période d’activité du moustique en métropole), avec le signalement accéléré des cas aux Agences régionales de santé par les médecins et les biologistes dans les départements où Aedes albopictus est implanté. Selon le niveau de risque (implantation du moustique, circulation autochtone du virus…) et la définition des cas (suspects, confirmés, importés ou autochtones), des mesures de lutte antivectorielle sont mises en place par les autorités.
Tout particulier peut signaler l’implantation du moustique tigre autour de son domicile sur le portail officiel dédié www.signalement-moustique.fr, mis en ligne par le Centre national d’expertise sur les vecteurs (Cnev), en lien avec les autorités sanitaires et les opérateurs publics de démoustication. Attention, le site « Vigilance-moustiques » qui propose un « Plan national de veille citoyenne » n’est pas adossé aux autorités sanitaires ni aux organismes publics mais à une entreprise commerciale ; le recueil de signalements ne donne ainsi pas lieu à une confirmation des signalements, ni à un traitement par les autorités sanitaires.
(2) BEH n° 13-14, 28 avril 2015.
Frédéric Jourdain, Centre national d’expertise sur les vecteurs (Cnev), centre IRD de Montpellier (34).
Moustique, fiche technique
→ Nom : Aedes albopictus.
→ Surnom : moustique « tigre ».
→ Origine : Asie du Sud-Est.
→ Taille : environ 2 à 8 mm d’envergure (→ 1 cm).
→ Couleur : noir, rayures blanches visibles sur les pattes et l’abdomen, ailes noires.
→ Particularités : insecte diurne, vol lent, aisément « écrasable » en vol.
Les cas suspects sont définis par les critères cliniques suivants.
→ Dengue : fièvre supérieure à 38,5 °C d’apparition brutale et au moins un signe algique (céphalée, arthralgie, myalgie, lombalgie ou douleur rétro-orbitaire) en l’absence de tout autre point d’appel infectieux.
→ Chikungunya : fièvre supérieure à 38,5 °C d’apparition brutale et douleurs articulaires invalidantes en l’absence de tout autre point d’appel infectieux.
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