Tous ensemble pour mieux bouger

Ergothérapeute, aide à domicile, masseur-kinésithérapeute ou podologue sont des alliés de poids pour investir le champ de la mobilité à la pharmacie. L’organisme Pharmareflex apprend aux officinaux à se constituer un réseau, indispensable pour pénétrer la sphère du patient à la mobilité amoindrie, et le suivre au fil de son parcours de prise en charge.

Hélène Prêcheur, fondatrice des Formations pratiques (Pharmareflex), aime à répéter qu’« en tant que professionnels de proximité, les pharmaciens captent 100 % de cette clientèle potentielle ». Pour s’emparer du marché des aides techniques de la mobilité, il faut franchir le pas du réseau. C’est pour cette raison que la formation « La mobilité » consacre une partie de son enseignement à la communication et aux techniques « d’approche » des autres professionnels autour du patient à perte de mobilité.

Maîtriser le sujet

L’officinal doit savoir « identifier un besoin entre les lignes de l’ordonnance ou au cours d’une discussion au comptoir », explique Hélène Prêcheur. Un AVC, une pathologie traumatologique ou neurodégénérative doivent mettre la puce à l’oreille. Ces maladies sont étudiées avec précision durant la formation afin de comprendre les facteurs induisant une perte de mobilité et leurs conséquences. Maladie d’Alzheimer, de Parkinson…, « nous abordons par exemple les différents types de scléroses en plaques selon les impacts cliniques sur la marche », précise Hélène Prêcheur. Les dispositifs médicaux de la mobilité et des transferts sont ensuite passés en revue, cas pratiques à l’appui : canne, déambulateur, fauteuil roulant, soulève-malade, barres d’appui… Avec cette formation, l’officinal peut alors conseiller spontanément un patient en perte légère d’autonomie ou préciser une prescription.

Travailler en équipe

Les stagiaires décortiquent la législation, comme l’agrément au remboursement d’un fauteuil électrique et le panel des professionnels intervenant dans la prise en charge de la mobilité autour du patient. « Nous leur apprenons à monter un réseau en sélectionnant les professionnels à contacter et la façon de les aborder et de communiquer ensemble », développe Hélène Prêcheur. L’objectif du réseau est de connaître les attentes des prescripteurs, d’échanger sur un patient, de savoir vers qui orienter un malade, tout en évitant l’écueil du compérage (connivence entre professionnels)… Le travail en bonne intelligence est ainsi facilité. Orienter le patient au comptoir est également plus aisé. Un pied dans la santé, l’autre dans le social, l’officinal doit bien délimiter son rôle. « Il doit se rendre ponctuellement au domicile du patient mais, le reste du temps, il doit savoir déléguer, relayé par les aides à domicile », selon Hélène Prêcheur.

Connectés au logiciel « Mon entretien pharma » fourni par Pharmareflex, les stagiaires ont ensuite un mois pour effectuer le suivi tracé d’un patient à l’officine, accompagnement à l’appui si besoin, afin de valider le DPC. Ce suivi consiste par exemple à entrer les antécédents du patient, la situation, les actions menées… Hélène Prêcheur précise : « Une telle modification des pratiques est l’ambition première de notre formation. Elle est un gage de confiance et de crédibilité aux yeux des autres professionnels ».