Un bâtisseur - Porphyre n° 506 du 27/09/2014 - Revues
 
Porphyre n° 506 du 27/09/2014
 
UN BÂTISSEUR

Exercer

C’est vous

Auteur(s) : Annabelle Alix

Préparateur aguerri, Francis Liaigre a gravi les échelons jusqu’au statut cadre. Il a construit sa carrière avec patience, bon sens et persévérance.

Ses paroles s’écoulent comme un ruisseau paisible. Point de nonchalance chez Francis, mais une sorte de force tranquille. Voilà trente-cinq ans que ce préparateur de Haute-Savoie scrute les rouages de son officine et bâtit ses projets avec cohérence avant de savourer les fruits mérités de son travail. Attentif aux besoins de son titulaire et de ses patients, il a gravi les échelons jusqu’au coefficient 430. Francis est préparateur à plein temps, et formateur en santé active.

Indispensable tu te rendras

Francis est toujours là quand il faut. Son secret ? Se donner les moyens d’être l’homme de la situation. Son plan « implacable » prend les allures d’une formule algébrique en trois points : « observer son environnement pour en déceler les failles et les besoins ; faire le point sur ses compétences afin d’acquérir le savoir-faire manquant ; apporter sa valeur ajoutée ». Avec un naturel presque déconcertant, Francis énonce sa méthode qui a fait ses preuves. Il l’a expérimentée dès son arrivée à la pharmacie, en 1979, en Haute-Savoie : « J’étais jeune, motivé. J’ai su me faire apprécier du patron et suis rapidement passé au coefficient 300 ». La comptabilité n’est pas le fort de son titulaire ? Francis en prend acte. Dégourdi en gestion, il se forme sur son temps personnel, puis endosse la responsabilité des payes. Il se rend vite indispensable, tout en restant humble. Son titulaire est en confiance. C’est ainsi qu’« en 1992, à l’issue d’une réunion de crise, je me suis vu confier la gestion commerciale de la pharmacie ». Pour faire face au surstock, il modifie les référencements, négocie la reprise de gammes par les laboratoires en échange d’un coefficient 400 et d’un statut cadre.

Le vent te portera

Le service d’abord, le salaire ensuite. Telle est la devise de ce préparateur, mais attention à calquer ses ambitions sur les attentes de son titulaire, et à changer de cap lorsque le vent tourne. « C’est à nous de nous adapter à notre milieu, et non l’inverse, philosophe-t-il. Ainsi, quand le fils de mon titulaire a rejoint l’officine en tant que pharmacien, j’ai lâché un peu de terrain pour préserver le relationnel ». Non sans subir un urticaire passager… Une carrière étant loin d’être un long fleuve tranquille, il faut savoir rebondir. Francis se lance alors dans un DU en santé active. L’objectif est d’« impliquer le patient dans la prise en charge de sa santé en agissant sur son alimentation, son environnement et tous les aspects non médicamenteux ». Il utilise ce savoir au comptoir. « Je voyais plus grand, mais les mutations de la pharmacie prennent du temps… » Pour mener de véritables entretiens, il faudra patienter.

La bonne parole tu sèmeras

Notre préparateur intervient aussi auprès d’organismes de formation pour dispenser ses conseils aux professionnels, « Cette activité n’est pas de tout repos. Je rédige mes cours en parallèle de mon temps plein et me déplace la journée pour effectuer dans la foulée sept heures de formation, mais cela me plaît ». Sans oublier le site www.objectifs-sante.com, où il présente ses formations, ainsi que www.pharmechange.com et www.preparateurenpharmacie.com dédiés aux échanges autour du métier et que Francis gère d’une main de maître. « J’ai semé plusieurs graines sur le chemin de ma vie. Je ne me concentre que sur celles qui lèvent ».

Francis Liaigre

Âge : 58 ans.

Formation : BP, DU Ingénierie et conseil en santé et prévention active.

Lieu d’exercice : La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie).

Ce qui le motive : les gens ! J’aime les gens.

Si vous étiez un titulaire ?

Je me comporterais avec mes salariés comme avec de véritables partenaires, j’écouterais leurs idées et les associerais au développement de l’entreprise.

Si vous étiez un client ?

Je souhaiterais être servi par moi ! Recevoir une écoute et de l’attention de la part du professionnel qui me sert.

Si vous étiez un médicament ?

Un fortifiant, même si je crois peu en leur efficacité. Je crois en revanche en l’effet placebo !

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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