Le rêve belge - Porphyre n° 499 du 01/02/2014 - Revues
 
Porphyre n° 499 du 01/02/2014
 

C'est vous

Auteur(s) : Annabelle Alix

Originaire de la région nantaise, Lolita Hamon a exercé quatre ans en Belgique. L’occasion de découvrir d’autres pratiques avec un salaire et un relationnel au beau fixe.

De retour en France depuis mai 2013, Lolita, préparatrice, exerce désormais à Agen, mais la Belgique lui manque. Un pays où elle a travaillé quatre ans durant et qui compte près de 5 000 pharmacies pour environ 11 millions d’habitants.

Plus de reconnaissance

En 2009, BP en poche, Lolita suit son compagnon, muté à Bruxelles. Excitée par la nouveauté, elle souhaite également travailler. Et ne tarde pas à trouver un emploi car « le BP français est prisé en Belgique, pointe Lolita. Les préparateurs n’y sont pas formés en alternance, ils n’ont donc pas notre expérience du terrain. » La reconnaissance de son diplôme est une simple formalité(1). À travail égal, Lolita gagne 300 € de plus qu’aujourd’hui en France. Et ce, une fois les impôts prélevés car « là-bas, ils sont directement décomptés du salaire ». À cela s’ajoutent des avantages en nature, des tickets repas et « beaucoup de produits cadeaux de la part des laboratoires. »

Des groupements influents

La première année, Lolita est itinérante. Embauchée en CDI par un groupement, elle a un emploi du temps géré par trois titulaires adhérents. Elle arpente ainsi les officines de Bruxelles et de Wallonie et découvre les différentes facettes du métier en Belgique. Un an plus tard, elle s’établit dans une officine à plein temps pour trois ans, où elle s’imprègne des habitudes locales : « Les groupements sont influents. Ils imposent des stratégies commerciales à leurs adhérents, objectifs de ventes à la clé. Je pense qu’ils signent des accords avec les firmes qui nous envoyaient des cartons de produits en masse à écouler dans la semaine. » Fréquentes, les opérations « produit du mois » ne visent pas que les articles leaders : « Les quantités de Reduflux (NDLR : un alginate anti-acide) et de médicaments contre les brûlures d’estomac étaient parfois difficiles à vendre… »

Zéro tension

Malgré ces challenges, l’ambiance à l’officine est radieuse et familiale. « Mes collègues ont été très présents quand j’ai accouché loin des miens ». Quant aux clients, « ils nous demandaient facilement conseil et ne rechignaient pas à sortir le porte-monnaie ». Et pour cause : « Peu d’entre eux ont recours aux complémentaires car elles sont très chères. Une partie des frais reste à leur charge même si certains médicaments – contre le diabète, l’épilepsie… – sont intégralement remboursés par l’Assurance maladie ». Le comptoir belge est un éden où même les génériques ne font pas râler : « Quand je suis partie, ils commençaient à être imposés, et seulement les antibiotiques et antimycosiques. » Les tarifs aussi ne génèrent pas de tensions : « Les pharmacies ont le monopole sur l’OTC, dont les prix sont fixés par l’État. ». Autres différences notables, sur la législation – « Beaucoup d’antibiotiques locaux, comme Fucidine se délivrent sans ordonnance » – et sur la place du préparatoire : « Les préparations ne sont pas sous-traitées et la plupart sont encore remboursées », explique Lolita, dont une journée par semaine était dédiée à leur réalisation dans un local spacieux. « Belgitude », quand tu nous tiens…

(1) Se renseigner auprès du centre Naric de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tél. : + 32 2 690 87 47, e-mail : equi.sup@cfwb.be, contact : Kevin Guillaume ; site Web : http://bit.ly/1c3dlOP

Âge : 28 ans.

Formation : DUT de diététique, BP de préparateur en pharmacie.

Lieu d’exercice : Agen (47).

Ce qui la motive : le relationnel, aider quand c’est possible et la variété du quotidien.

Si vous étiez un titulaire ?

Je serais un titulaire à l’esprit familial, porté sur le relationnel dans l’équipe et avec mes clients.

Si vous étiez un client ?

Je serais discret, un client qui se débrouille sans demander de l’aide.

Si vous étiez un médicament ?

Je serais plutôt un coussin médical qui apporte de la chaleur.

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