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« Les pharmaciens sont exclus du dépistage du cancer colorectal, s’insurge Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). C’est une erreur de se passer des compétences d’un réseau pharmaceutique et de laisser 70 % des personnes concernées échapper au test ». Sachant que le taux de participation de 29,8 % observé entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2014 reste bien en deçà de l’objectif européen minimal acceptable de 45 % de participation, et surtout du taux souhaitable de 65 %(1). « Une expérimentation menée dans le Finistère montre d’ailleurs que la participation des officines peut améliorer la réussite de ce programme ». Effectivement, cette expérimentation(2), qui impliquait les pharmaciens dans la distribution de l’ancien test Hémocult II par dérogation obtenue auprès de l’Institut national du cancer (Inca), a conclu que « l’implication précoce des pharmaciens dans la campagne doit permettre d’améliorer la participation ».
Un risque de « faux négatifs »
Même si le nouveau test OC Sensor des laboratoires Eiken Chemical possède une plus grande sensibilité que le précédent (70 à 75 % contre 40 à 45 %), il reste néanmoins 25 à 30 % de risque de passer à côté d’un cancer débutant. Ce qui justifie la visite chez le médecin, qui devra repérer les personnes à risque élevé de développer un cancer colorectal. Si c’est le cas, le patient sera directement orienté vers une coloscopie et non vers un test qui pourrait donner des résultats faussement négatifs et lui faire perdre un temps précieux pour sa prise en charge (voir Les mots pour…p.54). C’est pourquoi « la proposition du test doit être faite dans le cabinet du médecin généraliste », soutient le docteur Jacques Battistoni, secrétaire général de la Fédération française des médecins généralistes (MG France).
(1) Taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer colorectal 2013-2014, Institut de veille sanitaire, février 2015.
(2) L’efficacité du dépistage organisé du cancer colorectal dépend-elle du mode de distribution du test Hémoccult II ?, étude menée par le CHU de Brest et l’Adec 29 (Association pour le dépistage des cancers de Brest).
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