PHARMASIMPLE S’ATTAQUE AU RETAIL

Depuis une dizaine d’années, la vente en ligne de produits de santé en France et en Europe attire un nombre croissant d’acteurs, aux profils variés : plateformes d’envergure européenne, pour la plupart d’origine belge, suisse et néerlandaise (Newpharma, Zur Rose, Shop Apotheke, PharmaMarket, Médi-Market, Pharmasimple…), e-pharmacies créées par des pharmaciens indépendants (pharma-gdd, lasante. net, Pharmazon en France…) ou adossées à des enseignes de pharmacies (powersanté de Boticinal ou pharmacielafayette. com par exemple). Un secteur de plus en plus concurrentiel et qui a plutôt bien tiré profit de la crise sanitaire. En effet, l’Hygiène-Santé-Beauté est un des secteurs du e-commerce qui a le plus progressé (+ 123 % en avril et + 86 % en mai 2020), alors même que les pharmacies physiques sont restées ouvertes pendant le premier confinement.

Le boom du e-commerce.

« Après le pic exceptionnel d’activité du 2^ème trimestre 2020 (+ 124 %), justifié par une phase de fort stockage de produits de prévention de la part des ménages et des entreprises pour faire face au Covid-19, le chiffre d’affaires du 3^ème trimestre a poursuivi son ascension avec une croissance de 13 %, reconnaît Michael Willems, Pdg de Pharmasimple (C.A 2020 : 45,2 M €), n° 2 du marché et qui réalise 90 % de son C.A en France. Dans ce condiv d’évolution des modes de consommation, nous avons décidé de diversifier nos canaux de distribution en proposant un concept omnicanal, online et offline. Notre objectif : répondre aux nouvelles attentes des consommateurs en leur proposant davantage de points de récurrence d’achat avec la possibilité d’étendre ces bornes à la pharmacie OTC (médicaments sans ordonnance) dans les pays où la réglementation l’autorise ».

Shop in the shop.

Ce nouveau concept store Pharmasimple est destiné dans un premier temps aux magasins de galeries marchandes (quel que soit leur secteur d’activité) et à la GMS (grandes et moyennes surfaces). Il pourrait aussi s’implanter en pharmacie, et il se matérialise par un espace premium d’environ 20 m², dans lequel est installée une borne permettant de passer commande et d’afficher toutes les fiches produits du catalogue (soit 120 000 références de cosmétique, dermo-cosmétique, parapharmacie et dispositifs médicaux). « La gamme Pharmacie OTC, qui sera prochainement diffusée en Belgique par la plateforme internet pharmasimple.com, sera également disponible sur les bornes », précise Michael Willems. L’approche se veut simple et pratique pour le client. Ce dernier passe sa commande sur la borne qui est ensuite directement envoyée sur le site de Pharmasimple à La Louvière. Il la règle et choisit son lieu de livraison, à domicile ou dans un magasin partenaire du centre.

Une rentabilité amplifiée.

Les avantages de ce concept sont nombreux. « Pour le point de vente partenaire, il réside dans la faible exigence d’espace, l’absence de stock dans le magasin et des coûts de personnel limités à un (e) seul (e) conseiller (e) de vente », détaille notre interlocuteur. L’installation de la borne étant gratuite, le point de vente peut rentabiliser ses mètres carrés vacants de manière innovante et générer des revenus supplémentaires avec notamment de la publicité payante des laboratoires diffusée sur des écrans numériques. De son côté, en déployant ce type d’espace, Pharmasimple cherche à optimiser sa stratégie d’acquisition de nouveaux clients. En amenant le consommateur à réaliser son achat en magasin, le site internet s’affranchit aussi des coûts de référencement payants d’internet.

Un déploiement en France.

Ces nouvelles bornes de distribution digitale sont en train d’être lancées (et testées) en Belgique avec un partenaire qui assure leur déploiement dans les centres commerciaux et les grandes surfaces. À l’horizon 2023, le groupe y anticipe le déploiement de 2000 bornes. Pharmasimple entend bien franchir les frontières et développer ainsi son concept en France courant 2022. Revendiquant 500 000 clients dans 17 pays, la société Pharmasimple est particulièrement présente dans l’hexagone où elle a racheté le site Parapharmazen en 2018 et la place de marché 1001Pharmacies (Enova Santé). Créée en 2010, Pharmasimple bénéficie du label « Entreprise innovante », octroyé par Bpifrance, et est cotée sur le marché pan-européen Euronext Growth. En novembre dernier, le groupe a annoncé une diversification de son offre vers les médicaments d’automédication, qui devrait être lancée d’ici à la fin de l’année. La société prévoit de racheter une pharmacie d’officine en Belgique, afin de se conformer à la réglementation belge.