UNE « FRENCH PHARMACY » AU CŒUR DE LONDRES - Pharmacien Manager n° 208 du 01/04/2021 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 208 du 01/04/2021
 

RETAIL

AILLEURS

Auteur(s) : Peggy Cardin-Changizi

Expatriée française à Londres depuis une quinzaine d’années, Marine Vincent a ouvert en 2016 une parapharmacie dans le quartier familial de Clapham. Une jolie boutique où se côtoient beauté, soins, mais aussi nutrition et ostéopathie. Pour une approche globale du bien-être.

Depuis que je suis arrivée en Angleterre en 2006, j’ai toujours eu l’idée de développer à Londres le savoir-faire de la pharmacie à la française, reconnaît Marine Vincent, pharmacienne de formation. Mais, on ne se lance pas du jour au lendemain dans un pays que l’on ne connaît pas et qui aborde le métier de pharmacien de façon différente ». Pendant dix ans, la jeune expatriée va observer, se former, évoluer. Tout d’abord, au sein du cabinet français Medicare et en tant que stagiaire dans une pharmacie anglaise. Très rapidement, elle s’enregistre à l’Ordre des pharmaciens et enchaîne les postes dans des officines londoniennes, dont elle deviendra même, pour certaines, manager. « Beaucoup de marques françaises sont peu ou mal représentées dans les pharmacies anglaises, poursuit la jeune femme. Mais, le plus frappant, c’est de voir que les pharmaciens anglais ne restent presque jamais au comptoir pour parler aux patients/clients ».

Une maison de soins.

Il faudra attendre 2016 (en plein Brexit) pour que Marine Vincent, devenue maman entre-temps, se lance dans la création d’entreprise, avec l’ouverture de sa parapharmacie « Make Me Feel », à Clapham, dans le sud de Londres. « Je ne voulais pas d’un lieu de vente uniquement axé sur le médical », explique la pharmacienne, qui propose de nombreux produits et services sous le même toit. En plus des grandes marques françaises de dermocosmétique (La Roche-Posay, Avène, Bioderma, Filorga…), des produits pour bébé (hygiène et soins, lait infantile, tétine, accessoires…), des compléments alimentaires et des médicaments OTC vendus sans ordonnance, cette boutique de 50 m2 offre aussi la possibilité de soins esthétiques, en partenariat avec les marques Décleor et Caudalie. Elle dispose également d’une salle de thérapie de 40 m2 à l’étage, dans laquelle se succèdent patients et praticiens. Plus d’une dizaine de professions paramédicales y sont représentées, de l’ostéopathe à l’acupuncteur en passant par la nutritionniste et la naturopathe. « Il y a une logique à proposer ces services pluridisciplinaires dans une approche de prise en charge globale de la santé, à l’image d’une maison de soins », assure la pharmacienne.

Une clientèle locale choyée.

Le succès est rapidement au rendez-vous, dans ce quartier surnommé la Nappy Valley (“la vallée des couches”), où la parapharmacie a fait des femmes avec enfants son cœur de cible. « Avec une offre adaptée et du conseil aux patients, comme dans une pharmacie à la française, nous avons eu un super accueil et avons fidélisé rapidement une clientèle de proximité », poursuit la chef d’entreprise de 39 ans. Un esprit de “pharmacie de quartier”, que Marine Vincent a développé jusqu’à proposer des pesées pour les bébés avec une infirmière libérale ou des cours de premiers secours. « C’est en connaissant bien mes clients que je peux développer de nouveaux services de proximité ». On est bien loin des grosses chaînes, telles que Boots, qui occupent pourtant l’essentiel du marché.

Un concept en franchise.

Un point d’ancrage qui a d’ailleurs bien fonctionné pendant le confinement. Si la salle de soins était fermée (les consultations ont pu se poursuivre en ligne), la boutique a permis de répondre à la demande de produits dits “essentiels” : paracétamol, masques de protection, gels hydroalcooliques…, mais, aussi, tests Covid-19 PCR en home kit. Le skin care, qui pèse aujourd’hui un tiers du C.A de la boutique (à égalité avec les médicaments et le bébé), a lui aussi pu continuer. « Nous avons maintenu la vente des produits dermocosmétiques via la boutique en ligne, lancée en 2019. Dans Skin care, il y “care”. Et je pense qu’il est plus que jamais important de prendre soin de soi pendant cette période de crise ». Comme le concept fonctionne, Marine Vincent s’apprête à le dupliquer en franchise en Angleterre. Un projet de création d’une ligne de soins à la marque est également dans les tuyaux. En attendant, la jeune Française a ouvert un deuxième point de vente, nommé The French Pharmacy, dans le joli quartier londonien de Marylebone. Contrairement à la boutique à Clapham, il s’agit d’une véritable pharmacie, avec dans ce cas, deux salles de thérapie. « Nous avons, en effet, obtenu la licence pour réaliser les prescriptions, se réjouit-elle. Nous comptons également proposer des services associés, tels que les consultations médicales en vidéos pour faciliter la vie des expatriés, ou les vaccinations ». Le service est désormais complet !

1 Made in France. La parapharmacie réunit les grands noms de la dermocosmétique française (La Roche-Posay, Avène, Bioderma, Filorga…), mais aussi des produits pour bébé (hygiène et soins, lait infantile, accessoires…).

2 Cœur de cible. Dans ce quartier de Londres surnommé la “nappy valley” (“la vallée des couches”), la parapharmacie a fait des parents avec enfants en bas âge son coeur de cible.

3 Prendre soin de soi. A l’étage, une salle de thérapie de 40 m2 accueille, en alternance, une dizaine de professions paramédicales.

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