Le télésoin dans les starting-blocks - Pharmacien Manager n° 206 du 01/02/2021 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 206 du 01/02/2021
 

AVANT-GARDE

DIGITALISATION

Auteur(s) : Yves Rivoal

Autorisé depuis la parution d’un arrêté au Journal Officiel le 19 mai dernier, la pratique du télésoin dans le cadre des Bilans Partagés de Médication (BMP) et des entretiens pharmaceutiques fait l’objet de plusieurs expérimentations. Premiers retours d’expérience sur un dispositif qui permet aux pharmaciens d’échanger en visio avec ses patients…

L’URPS Pharmaciens Occitanie a été parmi les premières à se positionner. « Lors du premier confinement, notre présidente, Valérie Garnier, a contacté le GIP Santé Occitanie qui proposait déjà aux hospitaliers la solution de télésoin TéléO, confie Anne-Sophie Vidal, chargée de mission. Comme cette plateforme s’est révélée adaptée à la pratique en officine, nous avons décidé de démarrer début juin un pilote avec une dizaine de pharmaciens volontaires ». Pour lancer en septembre sa propre expérimentation avec un pool de 25 officines, Pharmactiv a choisi de s’adosser à Ordoclic, une start-up spécialisée dans la e-prescription. « Pour accéder à la plateforme, c’est très simple, il suffit de posséder un accès internet et un ordinateur équipé d’une webcam et d’un micro, explique Guillaume Gobert, le co-fondateur d’Ordoclic. Notre solution est en effet 100 % Web, et ne nécessite pas d’installation de logiciel ». Pour sa phase pilote qui a démarré fin janvier, Univers Pharmacie a opté pour un autre choix technologique. « Nous avons développé notre propre outil en interne, en calquant l’interface sur les cinq étapes d’un BPM. Les pharmaciens peuvent ainsi très facilement, à tout moment, suspendre et reprendre les échanges avec les patients », souligne Daniel Buchinger, le président du groupement.

Les enjeux.

Titulaire de la pharmacie d’Aubord dans le Gard, Daniel Fanguin utilise, lui, la plateforme TéléO mise à sa disposition par l’URPS. Depuis le début du mois de juin, il a effectué une soixantaine de télésoins. « Je m’en sers pour réaliser des entretiens pharmaceutiques ou des BPM, mais aussi pour du suivi d’ordonnances et de l’accompagnement en nutrition ou en oncologie », précise ce pharmacien qui croit dur comme fer à l’émergence de ce nouveau service. « Le télésoin va nous permettre de faciliter la prise de rendez-vous, de proposer de nouvelles formes de coaching, et de développer une nouvelle manière d’accéder aux conseils et aux soins ».

Un premier bilan mitigé.

Cet engouement n’est toutefois pas partagé par tout le monde. « Faute de temps, tous les volontaires n’ont pas pu expérimenter la plateforme, reconnaît Anne-Sophie Vidal. Sur les dix-huit officines recrutées, six l’ont réellement testée. Et pour des usages plus larges que le cadre des entretiens pharmaceutiques et des BPM, ceux-ci ne représentant qu’un quart des actes. En fait, elle est surtout utilisée pour du suivi d’ordonnances, de l’éducation thérapeutique, des soins de support, du conseil phyto… ». Les premiers retours sont tout aussi mitigés du côté de Pharmactiv où, en trois mois, les 25 pharmacies pilotes ont réalisé une centaine de télésoins. « Nous pensions que le second confinement allait inciter les titulaires à développer ce nouvel usage. Il n’en a rien été, car ils ont eu d’autres priorités à gérer en cette période compliquée, constate Christopher de Queiros, le responsable digital du groupement. Nous avons toutefois décidé de prolonger l’expérience jusqu’en avril afin d’obtenir plus de retours ». Du côté de l’URPS, la phase de tests est toujours en cours. « Si les pharmaciens peinent à se lancer, les patients plébiscitent, eux, ce nouveau service, assure Anne-Sophie Vidal. Lorsque l’on regarde les enquêtes de satisfaction, 75 % des sondés se disent prêts à renouveler l’expérience et 83 % la recommanderaient à leur entourage ».

EN BREF

APPLI

Lancée lors du premier confinement, l’application Weel&well Connect se dote d’une nouvelle fonctionnalité : la prise de rendez-vous patient. Une opportunité pour les 170 adhérents de mettre en avant leurs différents services : test Covid-19, vaccination, Bilan partagé de médication, ou tout autre entretien et missions de santé…

ETUDE

26 % des sondés ont déclaré avoir déjà eu recours à un service de télémédecine, et sept sur dix comptent maintenir, voire augmenter cette pratique, selon une enquête réalisée par l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance. Les usages semblent aussi se concentrer en ville. 39 % des urbains ont déjà téléconsulté, contre 18 % des ruraux.

INNOVATION

Le CES de Las Vegas, qui s’est déroulé en janvier 2021, a récompensé la start-up américaine BioIntelliSense pour son BioButton. Ce dispositif médical de la taille d’une pièce de monnaie décèle très tôt l’apparition des signes ou des symptômes du coronavirus. Un tracker adhésif mesure en continu la température et les fréquences cardiaque et respiratoire, et transmet ces données dans le BioCloud. Le résultat s’affiche sur l’application BioMobile téléchargeable sur iOS et Android.

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