Nature Atlantic - Pharmacien Manager n° 204 du 01/12/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 204 du 01/12/2020
 

MARQUES

INDUSTRIE

Auteur(s) : Fabienne Colin

Petit poucet dans un marché en plein essor, l’entreprise de compléments alimentaires, Atlantic Nature, fait le pari de se différencier par l’écoresponsabilité. Elle se fixe l’ambitieux objectif du “zéro plastique”, en 2025.

Boostée par la crise sanitaire, l’entreprise familiale Morbihannaise, qui compte quelque 800 références, essentiellement de gélules, de tisanes et ampoules à la marque Nat & Form, est en bonne voie pour atteindre son C.A prévisionnel de 13 M€, en 2020. « Pendant le premier confinement, nous avons vendu en deux mois l’équivalent d’un an et demi de ventes habituelles d’Acérola, pour le tonus », se réjouit Bastien Pariaud, le directeur général d’Atlantic Nature. Son activité, en croissance à deux chiffres depuis 2016, est également tirée par la sous-traitance (12 % de l’activité), par exemple, « pour des groupements comme Boticinal, Pharmabest et Elsie Santé », confie le dg.

Des faits et gestes « RSE »

Son offre, essentiellement centrée sur des gélules de plantes, s’appuie depuis bien longtemps sur des valeurs éco-responsables, qui sont devenues aujourd’hui très porteuses. Née en 1996 sous l’impulsion d’Elisabeth Macé et de Bernard Pariaud, les parents de Bastien, Atlantic Nature a lancé des produits bio dès 1998. En 2014, elle engage une démarche de responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Concrètement, le personnel est sensibilisé aux éco-gestes. Chaque salarié reçoit une gourde française Gobi, pour éviter les gobelets jetables. Le lendemain de notre reportage, tous sont invités à aller nettoyer une plage locale, dans le cadre d’une opération menée avec E. Leclerc. Sur le plan managérial, on fait en sorte que le rôle de chacun ait un sens précis. Et à la production, chaque salarié assure le suivi d’un produit de A à Z. La RSE impacte aussi l’assortiment du catalogue. Lancée en 2012, la gamme “éco-responsable” emballée par des tubes en carton recyclé et recyclable, est dotée deux ans plus tard d’un bouchon en maïs compostable, imaginé avec le fournisseur de matières premières biosourcées, Vegeplast. En parallèle, Atlantic Nature démarre une campagne astucieuse, baptisée Protect. Sa vocation : financer des initiatives d’associations environnementales, choisies par les consommateurs. 1 000 € sont alloués tous les deux mois pour soutenir deux structures.

Zéro plastique en 2025

En 2018, l’entreprise va encore plus loin. Elle se fixe alors l’ambitieux objectif « zéro plastique à l’horizon 2025 ». Depuis, les produits revêtent progressivement un packaging 100 % d’origine végétale et recyclable. En phase avec les consommateurs qui recherchent de plus en plus de naturalité, Atlantic Nature investit aussi dans le bio. « Nous bénéficions de la certification bio, Ecocert, pour l’ensemble de l’entreprise : la fabrication, le conditionnement et les produits », précise Josselin Vernochet, le responsable qualité, par ailleurs en quête de la norme ISO 22000 qui fait référence dans la sécurité agroalimentaire. Certains produits sont également conformes au référentiel Eve Vegan.

Des moyens à la hdiv de ses ambitions

L’évolution de cette stratégie s’accompagne d’une réorganisation de l’outil industriel. Après avoir agrandi son site de production de Ploemeur (Morbihan) en 2018, pour se doter d’un bâtiment dédié uniquement au remplissage de gélules, Atlantic Nature a déménagé (en janvier 2020) ses pôles de conditionnement et d’expédition, à quelques kilomètres de là, à Kervignac. Là, les locaux sont partagés avec Nature Attitude, la société de compléments alimentaires premium de Bernard Pariaud (dont la marque est Pharm & Nature). En parallèle, Atlantic Nature structure son organisation. Dirigée par un comité de direction, dont la plupart des membres ont moins de quarante ans, l’entreprise de 57 salariés se fait épauler pour relever ses nouveaux défis. En 2017, juste après une année à + 25 %, elle a recours au consultant Hugues de Peretti de la Rocca pour repenser son management. De l’audit ressortira une répartition des rôles au sein du Codir. Idem en 2020. Juste après le déménagement, Atlantic Nature fait appel à XL Groupe, spécialiste de l’optimisation des sites de production, pour pallier une perte de productivité depuis l’arrivée dans les nouveaux locaux. En découle l’application de la méthode de qualité 5S. Depuis, ça et là, sur les murs, des tableaux présentent les problèmes rencontrés, les messages d’une équipe à l’autre, leurs réponses. Résultat : Aujourd’hui, Atlantic Nature fabrique entre 18 à 20 000 gélules par jour et près de 13 000 sont expédiées quotidiennement. « Nous pouvons encore augmenter notre production de 15 % tout en restant en 2x8’ », estime le dirigeant. Prochaine étape, la gamme “Original” qui va se doter d’un contenant à « empreinte de carbone négative début 2021 », confie fièrement Bastien Pariaud. Loin de la structure artisanale de départ, Atlantic Nature construit son image à coup d’actions concrètes.

60 %

C’est la part que représente la pharmacie dans les ventes d’Atlantic Nature

25 M€

C’est le C.A prévisionnel 2025 d’Atlantic Nature, contre 13 M€ pour 2020.

1 Des investissements au profit de la production. Atlantic Nature a agrandi son site de production pour augmenter ses capacités. En janvier 2020, la société a déménagé ses pôles de conditionnements et d’expédition, à quelques kilomètres de là, à Kervignac, pour assurer également un meilleur rendement.

2 Traçabilité. A Ploemeur, les plantes arrivent séchées, broyées et débactérisées. Le chef d’atelier, Antoine Boutelle, identifie chaque sac avec une étiquette et prélève un échantillon. Puis, la matière première rejoint une des cinq géluleuses avant d’en ressortir blottie dans des capsules de gélatines bovines, de poisson ou, pour les gammes vegan, végétales.

Ensuite, direction le site de conditionnement et d’expédition, à Kervignac.

3 Faut pousser le bouchon plus loin ! Pour fermer les boîtes avec un bouchon de maïs, et non plus en plastique issu de la pétrochimie, il a fallu adapter l’outil de production.

4 Une co-construction. Engagé dans une démarche participative en interne, Bastien Pariaud, le directeur général, à gauche au côté de Josselin Vernochet, ingénieur microbiologie et qualité, n’hésite pas à se faire épauler par des conseillers extérieurs pour accompagner l’entreprise dans sa croissance.

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