LA FRENCH PHARMA EN BONNE SANTÉ - Pharmacien Manager n° 197 du 01/04/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 197 du 01/04/2020
 

AVANT-GARDE

TENDANCE

Auteur(s) : Carole De Landtsheer

Unique en son genre, la pharmacie “made in France”, à l’aura internationale, attire quantité de consommateurs, touristes y compris. Croix verte et blouse blanche inspirent confiance.

Devenues de véritables institutions, quelques officines parisiennes - telles les pharmacies Monge, Citypharma ou encore le concept Para One lancé par les pharmacies Lafayette dans le centre commerciale One Nation en octobre dernier - drainent à elles seules des milliers de touristes par jour. Si les prix cassés participent de leur succès, c’est plus largement, la pharmacie à la française, autrement nommée “french pharmacy”, qui fait un tabac. Un circuit gage d’expertise, d’innocuité et de qualité, incarné par le pharmacien qui délivre un conseil en toute indépendance. Dans un condiv de défiance généralisée, le circuit pharmaceutique français se détache et obtient une note de satisfaction globale de 8,8/10, selon une étude shopper Cosmétique Active International, menée en France et à l’étranger en 2019. « En attente de transparence sur les composants, le consommateur trouve en pharmacie une caution, une réassurance », observe Morgan Gueritault, directeur marketing Eau Thermale Avène.

UNE SPÉCIALITÉ bien française.

« Derrière la french pharmacie, il y a un panel unique de produits dermo-cosmétiques en vente libre et la prescription du pharmacien, qui peut se déplacer, devant le comptoir, pour délivrer un conseil, une démarche spécifiquement française que l’on ne retrouve pas à l’étranger », explique Florence Bernardin, fondatrice de l’agence Asia Cosme Lab, spécialiste des marchés cosmétiques en Asie. Son succès s’est construit « autour de la médicalisation des marques cosmétiques et de la relation nouée avec le professionnel de santé », confirme Morgan Gueritault. Rien de comparable, en effet, avec les drugstores anglo-saxons (Boots) ou encore les pharmacies asiatiques, Watson, qui embauchent des démonstratrices rattachées à une marque. Quant aux « Doctor brands, développées par des médecins ou des dermatologues, elles prennent leur place en France et surtout dans les pays anglo-saxons, au sein de corners de grands magasins généralistes ou de boutiques en propre », indique Pascale Brousse, directrice de Trend sourcing.

LA BEAUTÉ MÉDICALE fait vendre.

Rassurés par l’expertise de nos officines et leurs produits “safe”, les étrangers recherchent cette expérience typiquement française. « Ce phénomène s’est accentué avec la demande des populations asiatiques », indique Pascale Brousse. Principalement des Coréens, des Chinois et des Japonais. La demande se focalise sur l’offre dermo-cosmétique et ses soins ciblés, à connotation médicale, notamment les références dédiées aux peaux sensibles et à tendance atopique. « L’augmentation phénoménale des problèmes cutanés incite les consommateurs à se rendre dans les officines », constate Pascale Brousse. L’attente est aux formules apaisantes et “clean”, spécifiques à la pharmacie. Les laboratoires Pierre Fabre, par exemple, utilisent la cosmétique stérile, « une technologie qui permet de s’affranchir des conservateurs, pour fabriquer entre autres les formules de Xeracalm AD, Exomega et Tolérance extrême », explique Morgan Gueritault. La beauté médicale ou “medical beauty” connaît une véritable montée en puissance. « A cela s’ajoute une volonté des consommateurs de simplifier les routines et de mettre moins de produits. On revient à des produits plus simples qui sont cautionnés par les médecins et les pharmaciens », explique Anne-Laure Français-Jouan, directrice du Category Management Cosmétique Active France au sein du groupe L’Oréal.

UN SUCCÈS sur toute la ligne.

Avène, La Roche-Posay, Uriage… sont des marques françaises phares nées des sources d’eaux thermales. « Leur histoire forte, liée au thermalisme, répond au besoin de transparence et d’innocuité des consommateurs », souligne Anne-Laure Français-Jouan. Mais, pas exclusivement ! Le champ des marques de dermo-cosmétique française est vaste. Nombreuses sont celles qui ont rencontré un vif succès à l’export. A commencer par les marques nées d’une source d’eau thermale. Dans les années 90, le déploiement des marques plus franchement positionnées sur la beauté et la sensorialité des textures (Nuxe, Caudalie, Garancia, Lérac, Filorga, etc) a, lui aussi, largement contribué à l’aura internationale de la “French pharmacy”. Parmi les produits cultes, citons le Spray d’eau thermal et la crème Cicalfate d’Avène, Lipikar Baume AP+ et Baume Cicaplast B5 de La Roche-Posay. Pour garder cette longueur d’avance, les marques françaises s’orientent, aujourd’hui, vers le bio et la naturalité, à l’image de Sanoflore, Patyka, etc. A n’en pas douter le label qualité de “la french pharmacy” joue à plein !

65,7 €

C’est le montant du panier moyen d’achat annuel en cosmétique en France.

Source : chiffres 2019 de la Fébéa

1/5

C’est le nombre de produits cosmétiques vendus en France, qui est acheté par un visiteur étranger.

Source : Fébéa, février 2020, tous circuits confondus

LA PHARMACIE, UNE VALEUR SÛRE

Selon le cabinet d’études Xerfi-Precepta, les pharmacies trustent 85,5 % des ventes des produits de dermo-cosmétique devant les parapharmacies. « Pendant des années, le modèle de la parapharmacie, s’appuyant sur le prix et la promotion, faisait de l’ombre à la pharmacie. On assiste depuis peu à un renversement de tendance : la pharmacie reste le premier circuit de distribution des dermocosmétiques, notamment en soins de la peau ; on attribue ce renversement à l’importance du rôle de conseil du pharmacien et à la confiance qu’il inspire au consommateur », commente Anne-Laure Jouan (L’Oréal). Au global, après une timide croissance en 2019 (+ 0,4 %, en valeur) mais supérieure à celle rencontrée sur d’autres circuits (de l’ordre de - 3 % en GMS sur le segment hygiène beauté), le marché de la dermocosmétique (pharmacies + parapharmacies) s’oriente vers une reprise durable : les ventes devraient augmenter de + 1,5 % par an, en moyenne, pour atteindre 2,14 Mds d’€ selon les prévisions de Xerfi-Precepta.

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