LE BONHEUR EST DANS LA CROIX VERTE ! - Pharmacien Manager n° 196 du 01/03/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 196 du 01/03/2020
 

AVANT-GARDE

TENDANCE

Auteur(s) : Fabienne Colin

Si 75 % des dirigeants déclarent que la qualité de vie au travail sera à l’avenir un thème de préoccupation majeur pour les entreprises, selon l’enquête annuelle de Malakoff Médéric, qu’en est-il des titulaires en pharmacie ? L’agence Primum Non Nocere a réalisé un Observatoire auprès des équipes officinales de 10 pharmacies. Et la situation est plutôt bonne !

Plus de peur que de mal ! C’est ce qui ressort de l’Observatoire “Qualité de vie au travail” réalisé, en exclusivité pour Pharmacien Manager, par l’agence Primum Non Nocere (PNN), spécialisée en RSE, développement durable et santé, auprès de 10 pharmacies*. Certes, l’échantillon n’est pas tout à fait représentatif du parc officinal. « Ceux qui ont accepté de rejoindre l’Observatoire se sont peut-être déjà investis sur le sujet, mais les résultats sont très bons et homogènes », analyse Sylvie Joviado, directrice de PNN.

POINT DE SURMENAGE en officine

77 % des personnes interrogées déclarent ne pas se sentir « trop fatiguées », en rentrant chez elles. La charge de travail est donc jugée “soutenable”. De plus, les titulaires s’avèrent assez “souples” et n’hésitent pas à adapter les emplois du temps en fonction des contraintes, liées aux enfants, par exemple. 32 % des salariés interrogés estiment même pouvoir adapter leur emploi du temps avec du télétravail ou des horaires flexibles, ce qui favorise un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

DES SALARIÉS fidèles

A la question « Pouvez-vous développer de nouvelles compétences ? », 92 % des sondés ont répondu “oui”. « Et surtout, le “non” ne représente que 2 %. Un taux très faible au regard d’autres secteurs d’activité », relève Sylvie Joviado. 85 % des sondés ont également vu leurs demandes de formation prises en compte. Si bien que 87 % d’entre eux ont confiance en leur avenir professionnel. Un climat propice pour rester fidèle à sa boîte ! En effet, seuls 18 % des salariés interrogés seraient prêts à quitter leur entreprise, s’ils trouvaient ailleurs un autre poste équivalent. Un taux de turn-over très bas, qui peut, aussi, s’expliquer par la situation géographique de certaines officines. « En zone rurale, un changement de travail implique d’autres contraintes », ajoute la consultante.

UN ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL prometteur

96 % des sondés estiment que l’organisation du travail dans laquelle ils évoluent permet de répondre aux besoins des clients et 88 % qu’ils ont les moyens matériels pour effectuer un travail de qualité. Seul bémol : 28 % considèrent manquer de temps. Toutefois, cette impression n’entache pas la vision positive des équipes sur les bonnes relations sociales qu’elles développent au travail. Elles trouvent que la hiérarchie reconnaît leurs compétences (92 %) et reste disponible si besoin (98 %). L’environnement de travail est également un facteur de bien-être. Et les excès de tension restent occasionnels. En moyenne, sur une échelle de 1 (pas stressé) à 10 (très stressé), la note moyenne s’élève à 4 pendant la période du sondage et à 7 pour le pic maximal jamais atteint. Si tous ces chiffres sont remarquablement positifs, il ne faut pas oublier que l’échantillon de cette étude ne comptait pas, par exemple, de méga-officines. Or, dans ces dernières, des pharmaciens adjoints commencent à mal vivre le passage à des méthodes “déshumanisées” : « On me posait au comptoir du matin au soir », déclare anonymement l’un d’eux. « La direction déboule de Paris, ne s’adresse pas à nous, et le titulaire nous recrache les directives le lendemain », lâche un autre. Tout n’est pas rose partout.

*Méthodologie : Réalisé en décembre 2019 et en janvier 2020, l’Observatoire « Qualité de vie au travail » de Primum Non Nocere a porté sur 10 pharmacies (dont le C.A oscille entre 1 et 5 M€) situées en zone rurale, en milieu urbain ou en centre commercial. Cet échantillon n’est pas représentatif du parc officinal français. 49 personnes, titulaires et salariés, ont répondu à 42 questions en ligne. Le questionnaire a été construit sur la base des recommandations de l’accord national interprofessionnel « Qualité de vie au travail » de 2013.

52 % des managers (46 % des salariés), en France, estiment que leur rythme de travail s’est accéléré au cours des 12 derniers mois (contre 41 % en 2015).

Source : Baromètre Santé et qualité de vie au travail, édition 2019, de Malakoff Médéric Humanis.

70 % des salariés, en France, déclarent que leur travail est nerveusement fatigant.

Source : Baromètre Santé et qualité de vie au travail, édition 2019, de Malakoff Médéric Humanis.

LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL : UN LEVIER DE COMPÉTITIVITÉ

Réaliser un sondage sur les conditions de travail (l’environnement matériel) et la qualité de vie au travail (les stratégies mises en place pour favoriser une bonne ambiance) est une initiative souvent crainte par le dirigeant. « J’encourage à mener ce genre d’enquête à condition de prévoir un plan d’action juste après, sinon le risque serait de cristalliser des frustrations. », explique Sylvie Joviado, directrice de Primum Non Nocere. Elle conseille, a minima, de présenter les résultats à l’équipe et de réfléchir ensemble à des solutions. « C’est un sujet délicat. Même dans les officines engagées dans une démarche RSE, la qualité de vie au travail est souvent le dernier pilier abordé », observe-t-elle. Pourtant cele-ci améliore la performance de l’entreprise.

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