LA CULTURE D’ENTREPRISE, ÇA SE CULTIVE ! - Pharmacien Manager n° 196 du 01/03/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 196 du 01/03/2020
 

PRATIQUES MANAGEMENT

Auteur(s) : Yves Rivoal

Une culture d’entreprise positive ne se décrète pas. Elle se façonne. Comment l’insuffler dans son entreprise pour en récolter les bienfaits ?

La culture positive et florissante d’une entreprise est liée à la posture de son leadership. « Les comportements des collaborateurs reflètent celui du dirigeant », rappelle Serge Griffon, fondateur et président de Neom, un cabinet spécialisé dans la transformation managériale . Un titulaire stressé, fermé et irritable aura beaucoup de mal à embarquer ses équipes dans une positive attitude ! » Le dirigeant doit donc se livrer à un véritable travail d’introspection. « En commençant par s’interroger sur ses points forts, ses valeurs, son enthousiasme, son ambition, les comportements qu’il souhaite incarner… Dans le même temps, il faut ajuster les points qui peuvent être améliorés : le manque de confiance envers l’équipe, des difficultés à déléguer… Si le boss est crédible, un phénomène de mimétisme s’opère. Petit à petit, les collaborateurs vont adopter un comportement similaire et partager les mêmes valeurs. »

Partager sa vision de l’entreprise

Pour embarquer son équipe, il est indispensable de s’appuyer sur un projet d’entreprise clair. « Comment voulez-vous instaurer un état d’esprit positif si les collaborateurs ne savent pas où le titulaire veut aller, pourquoi et comment ? affirme Caroline Bouriaux, présidente de Pharmazen Conseil, spécialisé dans le coaching à l’officine. En l’absence de projet bien défini, il faut en construire un, qui détaille le plan de marche pour les années à venir et les objectifs à atteindre. Et comme l’expérience montre que la co-construction facilite l’adhésion des collaborateurs, il faut impliquer l’équipe au maximum dans la démarche », complète la coach. Et pour Patrick Vignaud, co-fondateur de B-Harmonist, un cabinet qui aide les entreprises à se développer de manière harmonieuse, à ce travail sur la vision d’entreprise s’ajoute une réflexion sur la culture. « Avec l’équipe, le titulaire doit identifier un socle de deux ou trois valeurs et de comportements à véhiculer entre collaborateurs, mais aussi auprès de la clientèle ». Une fois la règle du jeu fixée, il faut ensuite la communiquer. « Je conseille toujours d’afficher la liste de ces valeurs sur les murs du back-office et dans le point de vente, car c’est en communiquant que l’on assume ce que l’on est », précise-t-il.

Motiver son équipe

Pour faire vivre cette culture positive au quotidien, il faut activer tous les leviers managériaux. « En s’intéressant à la motivation de ses collaborateurs, afin de détecter ce qui les fait avancer, leurs objectifs à long terme…, conseille Fatima Sarhane, une consultante spécialisée en bien-être et performance au travail. Vous n’allez pas motiver de la même manière un pharmacien adjoint, qui a pour ambition d’acheter sa pharmacie dans deux ou trois ans, et un préparateur dont la carrière à l’officine s’inscrit davantage dans la durée. » Cette recherche sur les motivations permet de redonner du sens au travail et de reconnecter chaque collaborateur sur ses motivations profondes. « Une préparatrice qui révèle une appétence pour tout ce qui est naturel, pourra, par exemple, se voir confier l’animation d’un corner bio et nature », suggère Fatima Sarhane, qui milite pour un management positif ou appréciatif.

« Ces deux modes de leadership sont issus de la psychologie positive, qui consiste à toujours voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide. Autrement dit, mieux vaut se focaliser sur ce qui fonctionne bien, que de s’accrocher à ce qui ne marche pas. »

Un levier de croissance

Pour mettre en place un management positif et bienveillant, il faut se placer en écoute active. « En posant des questions ouvertes plutôt que fermées, en faisant silence pour laisser l’autre s’exprimer, en reformulant, en refusant de céder à la généralisation ou à la distorsion après certains propos, explique Fatima Sarhane. Il faut aussi montrer que l’on est ouvert d’esprit, agile, que l’on n’a pas peur du changement et que l’on a foi en les capacités de ses collaborateurs… » Pour s’assurer dans le temps que l’équipe incarne toujours les valeurs et les comportements attendus, il ne faut pas hésiter à réaliser des feedbacks. « Et quand tout va bien, il faut se montrer reconnaissant vis-àvis de ses collaborateurs », souligne Caroline Bouriaux. A l’inverse, « si un salarié montre des signes d’énervement avec un client, il faut réagir de manière bienveillante et lui rappeler les valeurs qui s’appliquent à tous », ajoute Patrick Vignaud. « Ce feedback va dans les deux sens. Le manager doit, lui aussi, accepter d’être repris par son équipe, lorsqu’il sort du cadre », poursuit Fatima Sarhane. Au fur et à mesure de la démarche, des signaux d’amélioration apparaissent. « Le titulaire constate que la motivation et l’engagement des collaborateurs s’améliorent, qu’il y a moins d’absentéisme, que l’ambiance au sein de l’équipe est meilleure », note Serge Griffon. Car, une culture d’entreprise positive se traduit in fine par une forme de bien-être au travail. « Or, tout le monde sait qu’un salarié heureux est toujours plus performant. Un management positif a un impact réel sur le C.A », conclut Caroline Bouriaux. « Il contribue aussi à fidéliser ses clients, qui préféreront toujours aller dans une pharmacie, où ils sont accueillis avec le sourire par une équipe dynamique, que dans une officine où règne une mauvaise ambiance », conclut Fatima Sarhane.

VALEURS

Garder sa ligne de conduite

Pour s’assurer que les valeurs et les comportements sont bien respectés par l’équipe, Serge Griffon, président de Neom, conseille d’instaurer des rituels. « Il peut s’agir d’une réunion mensuelle où toute l’équipe échange sur les dossiers en cours… ou des rituels individuels moins formels. Le titulaire peut consacrer une demi-heure tous les deux mois à chaque collaborateur pour faire le point sur ses pratiques, ses difficultés ou les compétences qu’il aimerait développer. » En dehors de la sphère professionnelle, les petits gestes d’attention comptent. « Offrir un cadeau pour l’anniversaire ou partager un repas à Noël sont des signes de reconnaissance, qui participent au maintien d’une bonne ambiance au sein d’une équipe », constate Serge Griffon. Patrick Vignaud, cofondateur de B-Harmonist, suggère, lui, un autre mode d’évaluation : « Il suffit d’organiser, tous les trimestres ou semestres, une mini-enquête de satisfaction clients pour vérifier qu’ils perçoivent toujours les valeurs et les comportements que vous souhaitez véhiculer. »

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