Une générosité communicative - Pharmacien Manager n° 195 du 01/02/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 195 du 01/02/2020
 

REPORTAGE

Auteur(s) : Fabienne Colin

Dans la grande pharmacie première, offrir des cadeaux est devenu un réflexe. Dans l’objectif de faire revenir les habitants du quartier, comme les touristes !

Quand Nicolas Sinitambirivoutin reprend, en 2018, la Grande Pharmacie Première à Paris, il est le plus jeune de l’équipe. Et c’est sa première installation. D’emblée, le trentenaire au naturel empathique, fixe un cap à son image. « L’équipe avait l’habitude de donner de bons conseils avec peu de choix, je leur ai demandé de donner la priorité à l’écoute du patient », résume-t-il.

CULTIVER un esprit solidaire.

Le jour de notre reportage, au début du mois de janvier, un esprit familial et d’entraide règne dans le bureau du titulaire. Le vendeur, Julien, vient d’avertir qu’il était cloué au lit. Spontanément, Sihem, une autre vendeuse, propose à Nicolas de rester un peu plus longtemps que prévu l’aprèsmidi. Malgré les grèves de transport qui compliquent la vie de tous les membres de l’équipe depuis des semaines. Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Samia, une des deux préparatrices, de passer une tête dans le bureau. Elle s’apprête à sortir déjeuner et propose au titulaire de lui rapporter quelque chose. Une demi-heure plus tard, ils dégustent tous deux leur hamburger/frites. « Je suis amateur de junk food », concède le pharmacien qui ne compte pas ses heures pour développer sa nouvelle entreprise.

DONNER sans compter.

A la Grande Pharmacie Première, la générosité ne s’arrête pas là. Après avoir repris cette officine en déclin, il a fallu faire revenir la clientèle. La consigne a été simple et clair : offrir un cadeau à chaque client. « J’ai eu l’idée en voyant la quantité d’échantillons périmés dans le stock à mon arrivée », se souvient Nicolas Sinitambirivoutin. Convaincre les laboratoires d’offrir des échantillons n’a pas été compliqué. Royal Canin, par exemple, a envoyé une dizaine de cartons de croquettes pour séduire les clients du rayon “vétérinaire” peu habitués à trouver de l’alimentation animale en officine. L’équipe donne aussi des échantillons de cosmétique et des produits à sa marque propre, UP. Et ce, y compris à la clientèle de passage. Pour instaurer le réflexe, le titulaire montre souvent l’exemple. « Voici un cadeau pour la jeune fille », dit-il en espagnol, en tendant un miroir de poche à une gamine venue accompagner son père, un touriste en quête d’un remède contre la gale de son chien. La scène se déroule au comptoir “para”. Quelques minutes plus tôt, Sihem, toujours souriante, maquillée et parée de bijoux, avait offert à un voyageur, un tube de 60ml de produit lavant UP. « Même s’ils sont là pour quelques jours, les touristes apprécient le geste et souvent ils reviennent », observe cette bonne vendeuse, dont le diplôme tunisien de préparatrice n’est pas reconnu en France. Même en butinant seuls dans la surface de vente, les clients peuvent bénéficier de la générosité ambiante. Au fond du magasin, un thermos aux allures de fontaine trône sur la paillasse “bien-être”. Chacun peut se servir un thé ou une tisane, selon les jours. « Je vois la pile de gobelets descendre tout au long de la journée », observe Elise Sinitambirivoutin, l’épouse du titulaire, une ex-enseignante qui vient d’intégrer l’officine pour aider au marketing et au merchandising. C’est elle qui choisit chaque jour la boisson du jour, ainsi que l’huile essentielle à placer dans le diffuseur Olfae. « Un peu comme chez Nature & Découvertes ! », se réjouit celle qui alimente aussi les écrans et le compte Instagram de l’officine.

UN ÉCHANGE payant.

Réchauffée par un aménagement moderne et des rayons bien remplis, l’empathie qui règne dans la pharmacie commence à porter ses fruits. La fréquentation, tombée à 275 clients par jour avant les travaux, atteignait une moyenne de 350 début janvier. La clientèle ressent le nouvel état d’esprit général des lieux. Il faut dire que le titulaire, souvent au comptoir, de 8h à 17h, ne ménage pas ses efforts. De plus, il a apporté aux trois salariés issues de l’ancienne équipe, les préparatrices Samia et Ymen, et la vendeuse Sihem, un cadre de travail plus moderne et a su leur laisser une autonomie dans la gestion de leur travail. Nicolas Sinitambirivoutin aime le contact. « En discutant avec les anciens du quartier, j’ai appris que l’officine s’appelait la Grande Pharmacie Première parce qu’elle a été la "première"à obtenir une licence dans Paris », raconte-t-il. Ce nouveau titulaire a réussi à développer un esprit de village, au cœur de la capitale, dans une zone ultra touristique.

Audit identité EN PARTENARIAT AVEC ISISENS

L’AVIS DE L’EXPERT Irène Sanchez EXPERTE EN EXPÉRIENCE CLIENT

→ Félicitations, la Grande Pharmacie Première est orientée vers la satisfaction client. Sur sa vitrine, l’officine indique qu’elle est là pour nous accompagner aujourd’hui et demain aussi ! Carte de fidélité, Tax free, ouverture 7jours/7 de 8 h à 24 h… tout est fait pour encourager le chaland, Parisiens ou touristes, à entrer et à revenir dans le point de vente.

A l’intérieur, l’espace de vente, est lumineux et la signalétique colorée guide naturellement la clientèle d’un univers à l’autre.

→ Mais, quel dommage de ne pas avoir indiqué le nom de la pharmacie sur l’enseigne ! Celle-ci indique uniquement le nom du groupement, alors que Google la référence sous le nom de La Grande Pharmacie Première…

→ Attention ! Il faut faire un choix et harmoniser les canaux de communication, afin de ne pas perdre un client qui vient pour la première fois.

MES RECOS

Animer le corner beauté !

Le constat : Aucune information ne présente les modalités pour bénéficier d’un diagnostic de peau.

Ma reco : Disposer une simple affiche indiquant à la clientèle comment profiter de ce service.

Revoir la signalétique !

Le constat : Certaines gammes ont été déplacées sans que la signalétique n’ait été mise à jour.

Ma reco : Retirer l’ancienne signalétique, quitte à laisser un panneau vierge en attendant le nouvel affichage.

BAROMÈTRE

Méthodologie

Le baromètre de merchandising exclusif Isisens – Pharmacien Manager mesure la perception de trois critères : l’agencement, l’offre et le capital humain. Et ce, en fonction de leur cohérence avec le positionnement de l’officine, l’efficacité marchande et l’ensemble des dispositifs mis en place. 18 personnes ont été interviewées, les résultats ne sont donc pas significatifs. Toutefois, ils ont une valeur car ils émanent des clients ciblés par la pharmacie.

RÉSULTATS

90 % Agencement

Bravo ! Il manque tout de même un lieu pour s’asseoir en cas de besoin !

77 % Le capital humain

C’est bien, l’équipe est appréciée, mais dans ce quartier mieux maîtriser l’anglais serait un plus.

90 % L’offre

Un bon score prouvant que la clientèle est satisfaite de l’offre.

86 % Indice global

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


Décryptage

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