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PRATIQUES GESTION
Auteur(s) : François Pouzaud
Même si d’après les premières simulations, le projet de réforme des retraites serait plutôt favorable aux pharmaciens libéraux, il n’exonère pas de l’obligation de bien préparer « sa retraite » et de s’y prendre à temps.
Au moment du départ à la retraite, un pharmacien ne peut plus compter uniquement sur la cession de son capital professionnel pour obtenir des revenus complémentaires : il doit absolument se constituer un patrimoine (financier ou immobilier) tout au long de sa carrière professionnelle et générer, ainsi, des revenus complémentaires suffisants pour assurer son train de vie de retraité. « Cette réflexion doit être menée en amont, peu importe qu’il soit ou pas concerné par le nouveau régime universel des retraites », souligne Dominique Leroy, conseiller patrimonial du cabinet LCD.
Au moment du départ à la retraite, disposer d’un capital investi dans un actif productif de revenus permet d’allier conservation du patrimoine et maintien du niveau de vie. C’est également la solution la plus satisfaisante dans l’optique d’une transmission aux enfants. « Les exemples les plus courants sont la perception de revenus fonciers ou les rachats programmés des intérêts acquis sur un contrat d’assurance vie », précise Michel Barbaroux d’Elia Finances. Enfin, « si le rendement de l’épargne ne suffit pas à assurer au retraité un train de vie convenable, le capital peut toujours être soit consommé, soit converti en rente viagère, celle-ci offrant la garantie d’un revenu régulier à vie, même si le bénéficiaire atteint un âge avancé », poursuit-il. On peut aussi mixer. Il existe des contrats permettant un compromis entre l’assurance vie classique (conservation du capital mais revenus incertains, avec une stratégie d’épargne orientée vers des actifs moins risqués au fur à mesure que le retraité avance en âge) et la rente viagère (revenus certains mais aliénation du capital). « Il s’agit des contrats d’assurance vie dits “à revenus garantis”, que proposent certains assureurs, indique-t-il. En fonction de votre âge au moment de la souscription, l’assureur vous propose un revenu garanti à vie ainsi que la disponibilité du capital à tout moment. » Catherine Bel, du cabinet Patrimoine Premier, estime que « L’assurance vie reste parfaitement adaptée à la distribution de revenus à la retraite, à condition de choisir autre chose que les fonds euros obligataires classiques dont la rentabilité se réduit à peau de chagrin ».
Profiter des contrats Madelin ou souscrire à des contrats d’assurance vie, à un nouveau Plan Epargne Retraite PER (cf. encadré), ou à des parts dans des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), ou encore panacher ces différentes solutions… restent des stratégies opportunes. « Elles doivent être soigneusement étudiées pour s’assurer un appréciable complément de retraite », conseille Dominique Leroy.
Parmi les placements donnant des taux de rémunération plutôt élevés, les SCPI sont “les chouchoutes” de cette année, avec un revenu moyen distribué en 2019 de l’ordre de 4,5 % et jusqu’à plus de 7 %, pour les meilleures. Seul bémol de la SCPI, les revenus sont taxés au taux de la tranche d’IRPP + CSG/CRDS, soit pour une tranche à 30 %, une imposition à 47,20 % et pour une tranche à 45 % à 62,20 %. Il peut, alors, être judicieux de faire détenir les parts de SCPI par une société civile soumise à l’IS (loyers taxés à 15 % sur les 38 120 premiers euros, loyers non taxés à l’IR tant qu’ils restent dans les réserves de la société).
« Plus le pharmacien s’y prend tôt, plus il peut se permettre de réduire son investissement mensuel et plus il maximise ses revenus complémentaires à la retraite », affirme Paul Sineau, consultant du cabinet meilleurescpi.com. Ainsi, pour un versement initial de 1 000 € et un versement mensuel de 200 € (mensualité minimum de 50 €), pour une durée variable, avec réinvestissement automatique des dividendes, quel revenu complémentaire net peut attendre un pharmacien célibataire en activité ? Selon les simulations de meilleurscpi.com, sur un rendement annuel moyen fixé à 4,50 %, le capital final (sans tenir compte d’une éventuelle appréciation ou dépréciation de la valeur des parts de SCPI) au départ en retraite est de 189 590 € au bout de 40 ans pour un versement de 96 800 € et des dividendes réinvestis à hdiv de 92 790 €. Le revenu complémentaire net à la retraite est de 632 € par mois, soit un rendement annuel net (revenu net annuel/total des versements) de 7,84 % ! L’investissement en SCPI en nue-propriété est également un bon moyen de profiter d’un effet boule de neige, à quelques années seulement de la retraite. « En achetant aujourd’hui que la nue-propriété et en renonçant aux revenus durant 5 ans (un institutionnel achète l’usufruit et donc le droit aux revenus), l’investisseur profite d’une décote sur le prix d’achat de 20 % et ces parts ne sont pas imposables à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ! A la retraite, il retrouve la pleine propriété de ces parts et les revenus qui vont avec », indique Catherine Bel.
Il n’y a pas d’âge pour préparer sa retraite, mais le plus tôt sera le mieux ! Changer le dosage du cocktail des placements à mesure qu’elle approche. En cours de carrière, les choix du pharmacien doivent être analysés régulièrement et s’adapter aux éventuelles modifications de son environnement et de sa stratégie d’épargne.
A 5/7ans du départ à la retraite, il est conseillé de faire un audit patrimonial et racheter le cas échéant des trimestres d’années d’affiliation incomplètes à la CAVP. Se constituer un capital pour sa retraite, déterminer les caractéristiques de l’investissement (niveau de risque, rentabilité, durée d’immobilisation, régime fiscal). Pour ceux dont les revenus fonciers sont bénéficiaires, ils peuvent acquérir un bien immobilier à rénover, le basculer en location meublé pour minorer ses revenus imposables. Autres pistes : compléter ses contrats Madelin, ouvrir un nouveau PER pour chacun des époux, créer de nouveaux contrats d’assurance vie, investir dans une SCPI de rendement…Ou encore, souscrire des parts de SCPI en nue-propriété. Puis récupérer la pleine propriété 5 ans plus tard avec une belle rentabilité.
Après la vente de son officine, des arbitrages sont à faire pour augmenter ses revenus nets, tout en diminuant fortement son imposition (IR et IFI). Céder ses placements à faible rendement et ses investissements trop imposés : biens immobiliers loués nus, comptes titres… En fonction de ces arbitrages, placer l’argent de la cession de l’officine (ex : parts de SCPI, assurance vie).
Il peut être tentant de transférer ses avoirs (par exemple, un contrat de retraite Madelin) dans le nouveau Plan Epargne Retraite (PER), commercialisé depuis le 1er octobre 2019. D’autant qu’au moment du départ en retraite, l’épargne volontaire peut être liquidée en rente ou en capital, au libre choix des épargnants. Dominique Leroy, conseiller patrimonial du cabinet LCD, met en garde en cas d’option pour une liquidation en capital. « La sortie en capital n’est pas une finalité en soi. Si on souhaite récupérer un capital et/ou le transmettre, mieux vaut arbitrer en faveur de l’assurance vie dont la fiscalité est plus favorable. »
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