Téléconsultation : Trouver son partenaire idéal

Le premier élément à prendre en compte pour sélectionner le prestataire de sa future plateforme de téléconsultation, c’est la capacité à respecter le cadre légal de l’exercice. En effet, l’avenant 6 de la convention médicale stipule que la téléconsultation doit s’inscrire dans le respect du parcours de soins coordonnés. Quatre modes d’exception sont toutefois prévus pour les patients âgés de moins de 16 ans, pour certaines spécialités comme la gynécologie, ou l’ophtalmologie, pour les patients n’ayant pas désigné de médecin traitant, et lorsque ce dernier n’est pas disponible dans un délai compatible avec l’état de santé. Le prestataire doit donc se conformer à ce cadre légal, et en même temps être capable d’apporter une solution aux modes d’exception. C’est le cas des quatre prestataires que nous avons sollicités pour cet article.

EN TOUTE légalité.

Medicitus dispose d’un pool de 70 médecins répartis sur le territoire. Grâce à ce maillage, une téléconsultation sur deux réalisée en pharmacie sur la plateforme respecte d’ores et déjà le parcours de soins coordonnés, l’autre moitié s’inscrivant dans le cadre des modes d’exception prévus par l’avenant 6. « L’arrivée de plus de 400 praticiens sur la plateforme va renforcer cette tendance », souligne Eric Roussin, le président de Medicitus. On retrouve cette même volonté chez Pharmagest qui lance en ce mois d’avril, Offiteleconsult, une plateforme intégrée au Logiciel Métier d’Officine (LGPI). « Partout en France, nous allons organiser des réunions d’information communes pour les pharmaciens et les médecins afin de leur présenter notre offre, confie Thierry Chapusot, le président de Welcoop. En effet, nous sommes persuadés que ce couple va faire décoller les usages. D’ailleurs, nous avons signé un partenariat en ce sens avec Cegedim, pour que les médecins équipés du logiciel Crossway puissent se connecter à notre plateforme de téléconsultation. »

AMÉLIORER la disponibilité des médecins.

La capacité du prestataire à proposer des téléconsultations rapidement constitue un autre critère de choix important. BewellConnect est le seul à offrir du sans rendezvous. « Grâce à notre partenaire Teledok, une quinzaine de généralistes sont disponibles en permanence. Le patient n’attend que 5 ou 10 minutes avant d’être connecté au médecin », assure Alexis Leprince, product Manager chez BewellConnect, la filiale santé connectée du groupe Visiomed. Les autres plateformes fonctionnent, elles, sur rendez-vous. « En se connectant, le pharmacien accède aux agendas des médecins les plus proches et peut prendre rendez-vous avec celui qui est disponible le plus rapidement », explique Benoit Cazaban, responsable du développement d’Avis2santé.

CRÉER un espace confidentiel.

Aucun de ces quatre prestataires n’impose l’achat d’une cabine de télémédecine. Ce qui implique de disposer d’un espace de confidentialité. Tous, en revanche, fournissent les équipements nécessaires. BewellConnect met à disposition sa station de téléconsultation conçue pour l’officine. Le dispositif VisioCheck compte un tensiomètre, un ECG, un oxymètre de pouls, un thermomètre sans contact, un glucomètre et une balance. La nouvelle version, présentée à PharmagoraPlus, proposera en plus un stéthoscope et un otoscope.

L’INVESTISSEMENT répond à un besoin.

Pour les téléconsultations en visioconférence, les acteurs pratiquent tous sensiblement le même mode opératoire. Elles se clôturent par l’envoi du compte-rendu et de l’ordonnance au pharmacien via la plateforme. Mais, leurs modèles économiques diffèrent légèrement. BewellConnect propose une formule de location de sa station à 750 €/mois. De son côté, Medicitus commercialise des offres à partir de 4 500 € pour son pack avenant 15 et jusqu’à 7 800 € pour son pack prestige. Un abonnement de 10 €/mois est requis pour accéder à la plateforme de téléconsultation. Le critère du prix a été déterminant dans le choix du groupement Positive Pharma de retenir Medicitus, pour équiper, en test, six de ses seize pharmacies adhérentes. « Ce prestataire proposait l’investissement le plus raisonnable et apportait toutes les garanties réglementaires », confie Carine Monaco, la directrice du groupement. Quelques mois après le lancement du service en décembre dernier, cette dernière dresse un premier bilan positif. « Même si les téléconsultations prennent du temps, les pharmaciens sont plutôt satisfaits, car ils ont l’impression de rendre un réel service à leurs patients. » Carine Monaco reconnaît même avoir été surprise par une chose. « Lorsque nous avons lancé ce service, nous pensions qu’il allait surtout se développer dans des pharmacies rurales touchées par la désertification médicale. Or, les téléconsultations fonctionnent aussi très bien en ville, parce que les cabinets de médecins sont débordés. »