LA CAVP lance un fonds d’aide à l’achat d’officines - Pharmacien Manager n° 186 du 01/04/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 186 du 01/04/2019
 
SUJET DU MOMENT ANALYSE DE SERGE GILODI PRÉSIDENT DE SERENDIPITY CONSEIL

PRATIQUES GESTION

Auteur(s) : François Pouzaud

La caisse d’assurance-vieillesse des pharmaciens (CAVP) a lancé un fonds professionnel d’aide à l’achat d’officines pour les primo-accédants, à des conditions « très confraternelles », pour faciliter la transmission générationnelle.

Pharmacien Manager. Faut-il se réjouir de l’arrivée de ce fonds professionnel ?

Serge Gilodi. Bien sûr ! Il faut saluer toute initiative susceptible de favoriser la reprise d’une officine et, plus particulièrement, d’aider les jeunes à s’installer. Le principe est bon, mais il faut attendre de connaître les modalités de mise en œuvre de ce fonds avant de porter un quelconque jugement. Toutefois, on peut avoir des craintes quant à la pérennité d’un tel fonds, car il y a un doute sur la durée de vie des caisses de retraite autonomes, comme la CAVP dans le cadre des prochaines réformes des retraites.

P.M. Ce fonds permettra-t-il d’éviter le recours à des fonds spéculatifs et aux montages déviants ?

S.G. Il s’agit d’une offre supplémentaire, il n’y a aucune raison qu’elle marginalise des offres déjà opérationnelles. Au contraire, l’émergence d’un fonds porté par une instance professionnelle pourrait légitimer l’existence des autres fonds d’investissement. En outre, rappelons que les montages « déviants » ne sont pas l’apanage des fonds d’investissement : ce sont parfois des pharmaciens qui sont à la manœuvre, le fonds d’investissement n’étant qu’un outil au service de leurs ambitions capitalistiques.

P.M. Qui seront les principaux destinataires de ce fonds ?

S.G. Le fonds doit permettre à des jeunes moins fortunés d’accéder à des pharmacies de 2 millions d’euros et plus. Cependant, il y a déjà une pénurie d’offre pour cette catégorie d’officines qui pourrait s’amplifier si la base des acheteurs potentiels s’élargit. Il pourrait donc y avoir un risque de renchérissement des prix qui sont déjà élevés.

C’est la reprise des petites et moyennes officines qui a besoin d’être soutenue, celles qui font moins de 2 millions et qui représentent les 3/4 des officines. Il faut, également, favoriser les projets de regroupements d’officines, en particulier dans les zones urbaines où les petites officines sont trop nombreuses et leurs locaux inadaptés. De la même façon, dans les secteurs diffus où le maillage territorial est nécessaire en termes de santé publique et d’accès aux soins, les petites officines doivent être soutenues.

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