L’étiquette se numérise

La première question à se poser avant d’envisager le déploiement d’un système d’affichage électronique des prix relève du bon sens. Cette solution est-elle adaptée à la taille de votre officine ? Sur ce point, les avis divergent. « Nos calculs de ROI dans le millier de pharmacies ayant adopté notre solution Elsa montrent qu’en deçà d’un seuil de 800 000 € de C.A, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Le gain de temps généré, que nous avons chiffré à 10 heures par mois dans une officine qui réalise 1 M€ de C.A, ne se traduit pas par des économies suffisantes pour rentabiliser l’investissement », souligne Pierre Montigny, directeur Commercial et du Développement de Winpharma. Stéphane Romany, manager Commercial de Smart RX, qui a déployé sa solution Sin Etiq dans 1 200 officines, avance une réponse sensiblement différente. « Les étiquettes électroniques peuvent aussi être déployées dans les pharmacies de petite taille, car le ROI calculé sur le temps économisé n’est pas le seul critère à prendre en compte. Un système de gestion informatisé permet au titulaire de piloter sa politique de prix au jour le jour et d’animer son point de vente avec des promotions, ces deux leviers apportant une contribution essentielle au développement de la marge des pharmacies. » « Une marge que le pharmacien va aussi optimiser en répercutant instantanément les évolutions enregistrées sur ses prix d’achat, ce qui lui évitera de perdre une journée de commercialisation en termes de marge », ajoute Pierre Montigny qui rappelle aussi « qu’un système d’affichage électronique des prix, c’est l’assurance d’être en conformité avec la réglementation puisque l’actualisation est quasi instantanée. »

TROUVER le partenaire idéal.

Si tous ces arguments vous ont convaincu, il ne vous reste plus qu’à identifier le bon partenaire. Faire appel à la solution proposée par l’éditeur de votre LGO présente bien des avantages pour Pierre Montigny. « Le titulaire a l’assurance d’avoir un interfaçage totalement intégré. Cela évite aussi de greffer une technologie qui pourrait devenir intrusive, le logiciel de gestion des prix adressant des requêtes sur la base de données du LGO. » Ceci étant dit, il est possible de choisir un autre prestataire. Les éditeurs de LGO ont d’ailleurs, pour la plupart, choisi de s’adosser à des sociétés spécialisées pour proposer ce service à leurs clients : M2COMM pour Winpharma, Hanshow pour Pharmagest… De son côté, Smart RX a développé sa propre solution.

DES ÉTIQUETTES intelligentes.

La technologie d’affichage constitue un autre critère de choix important. « L’affichage LCD en segment se révèle le plus économique, avec des étiquettes qui se négocient autour de 5 € l’unité, précise Stéphane Romany. Cette technologie s’adresse aux titulaires à la recherche d’une solution économique et aux grosses pharmacies qui doivent acheter plus de 5 000 étiquettes, le différentiel sur le prix de l’étiquette devenant alors conséquent. Mais attention, elle ne permet pas d’afficher toutes les données. Il faut donc prévoir des manipulations pour indiquer le nom du produit et le code EN. » Des contraintes qui incitent de plus en plus de titulaires à opter pour la dernière génération d’étiquettes appelées ePaper. « Les étiquettes ePaper offrent une grande qualité d’affichage, grâce à une meilleure résolution et à des divs qui peuvent être affichés en trois couleurs : noir, blanc et rouge », précise Pierre Montigny. Disponibles en quatre formats, qui vont du 1,6 pouce standard à 4,2 pouces, ces étiquettes se distinguent aussi par un prix sensiblement plus cher puisque commercialisées entre 10 et 15 € l’unité. « Mais, en contrepartie, elles offrent plus de souplesse à l’usage, assure Pierre Montigny. A partir d’une étiquette de 2,2 pouces, vous pouvez présenter deux produits sur une seule étiquette. Les 4,2 pouces peuvent, elles, afficher jusqu’à 12 références. » La technologie de transmission utilisée par le logiciel pour afficher les données sur les étiquettes doit aussi entrer en ligne de compte au moment du choix. La hdiv des murs, l’éclairage et d’éventuelles interférences avec les appareils électriques ou le Wi-Fi peuvent perturber la transmission. Et orienteront le choix vers l’infrarouge et la radio haute fréquence.

LE PRIX : dernier critère de choix.

« Sont compris dans la prestation, le prix des étiquettes, la licence du logiciel, les routeurs, ainsi qu’un certain nombre de prestations techniques comme l’installation et la configuration du logiciel, le branchement des routeurs, le positionnement des réglettes sur les rayons et l’association de l’étiquette au produit », souligne Pierre Montigny. « Tout cumulé, il faut prévoir un budget d’environ 14 000 € pour un millier d’étiquettes segment et de 20 000 € pour 1 000 étiquettes ePaper, souligne Stéphane Romany. Si l’on considère que les étiquettes font gagner chaque année entre 6 000 et 9 000 € de marges supplémentaires par million de C.A à nos clients, il ne faut que deux ou trois ans pour atteindre le retour sur investissement », conclut Stéphane Romany.