“La réussite se cache derrière l’effort

Un BTS de commerce international en poche, Hapsatou Sy s’est lancée dans l’entreprenariat à 24 ans, en créant son propre salon de beauté, Ethnicia. Cet espace dédié à la pluralité des beautés, lui vaut de remporter la deuxième place du Grand prix des jeunes créateurs en 2007. Depuis, la jeune femme a abandonné Ethnicia, pour se consacrer à la diffu sion de sa propre marque de cosmétiques (HapsatouSy) et à son activité de chroniqueuse TV. Dans son premier livre, Partie de rien, édité en mai dernier, la jeune femme d’ori gines mauri ta nienne et séné ga laise retrace son parcours entrepreneurial en dents de scie. Son ouvrage est devenu une source de motivation pour toutes celles et ceux qui voudraient se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.

« Pharmacien Manager ». Comment devient-on entrepreneure à 24 ans ?

Hapsatou Sy. Petite, je voulais déjà être une « business woman » ! J’ai toujours eu envie de créer et de me lancer des défis. J’éprouve aussi le besoin de partager mes découvertes et mes créations avec les gens.

P.M. Qu’est-ce qui vous a motivé ?

H.S. Mon éducation et les valeurs que mes parents m’ont inculquées sont la source de tous mes projets. Mon père était obnubilé par l’importance du travail, la liberté et ma mère, une battante dans toute situation. Ma détermination est une façon d’honorer leur parcours et de les remercier.

P.M. « Partie de rien » raconte votre parcours d’entrepreneure. Pourquoi avoir publié ce livre ?

H.S. J’ai réfléchi à ce livre pendant plusieurs années, avant de me sentir prête. Et un jour, j’ai ressenti le besoin de raconter mon expérience, ma trajectoire de femme entrepreneure pour inspirer les personnes qui veulent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Dans cet ouvrage, je livre mes conseils sur différents thèmes, agrémentés d’interviews de professionnels pour permettre aux lecteurs d’appréhender le monde entrepreneurial et de s’y projeter. À travers ce livre, je tiens à ce que mon histoire ne soit pas vue comme une exception.

P.M. Considérez-vous avoir traversé un parcours du combattant ? Quelles leçons avez-vous tirées de cette aventure ?

H.S. De mon aventure Ethnicia, j’ai déduit que l’échec est une expérience positive, un moyen de rebondir vers autre chose, de se poser de nouvelles questions et surtout, de se renouveler ! Après un burn out, on a les idées neuves et encore plus de volonté. Il faut savoir transformer toutes nos expériences, bonnes ou mauvaises, en opportunités. Il ne faut pas avoir peur d’échouer, de recommencer… L’échec est bénéfique ! Cela demande de la volonté, mais la réussite se cache derrière l’effort. Le fait d’être une femme est une force. En revanche, ceux/celles qui le voient comme un obstacle en font une difficulté.

P.M. Vous êtes la marraine du programme « Stand Up ». Pourquoi soutenez-vous des projets de femmes ?

H.S. Il me tient à cœur d’encourager et d’accompagner les femmes dans la réalisation de leurs projets. Toutes ces idées innovantes feront le monde de demain et nous devons tendre la main à toutes ces femmes ambitieuses. En soutenant ces programmes, je fais toujours de merveilleuses rencontres et découvertes. Nous partageons une belle énergie et nous nous enrichissons mutuellement !

P.M. Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme souhaitant créer son entreprise ?

H.S. Si tu essaies, tu as une chance de perdre et si tu n’essaies pas, tu as déjà perdu. Alors foncez, réalisez vos rêves et travaillez passionnément.

P.M. Comment êtes-vous devenue animatrice télé ?

H.S. J’ai saisi cette opportunité dès lors que M6 m’a demandée d’être membre du jury de l’Inventeur 2012. Et un beau jour, Laurence Ferrari m’a, à son tour, invitée à faire partie de l’émission Le Grand 8 sur la chaîne D8. Puis, Thierry Ardisson m’a proposée cette merveilleuse aventure d’être chroniqueuse aux Terriens du dimanche, émission pour laquelle je travaille actuellement. Depuis janvier 2017, je suis animatrice pour l’émission « Afrique Investigation » sur Canal Plus Afrique. L’expérience en télévision est très enrichissante, cela me permet d’apprendre chaque jour de nouvelles choses sur des sujets divers et variés. Et surtout, c’est un moyen de m’exprimer sur les thématiques qui me tiennent à cœur, en prenant part aux débats.

P.M. Vous avez lancé une marque de cosmétiques distribuée en pharmacie. Pourquoi avoir choisi ce circuit ?

H.S. J’ai souhaité créer des cosmétiques à base de produits naturels et reconnus par les pharmaciens. C’est aussi un gage de qualité et de confiance pour nos consommateurs. En plus des pharmacies et de notre showroom, nous sommes présents dans de nombreux salons de coiffures et sur le site de Sephora depuis plus d’un an. Nos produits ont vocation à être vendus partout où nos clients peuvent recevoir de bons conseils et découvrir des produits qui les subliment.

P.M. Comment votre marque peut-elle se démarquer en pharmacie ?

H.S. À travers une communication atypique axée sur la création d’évènements de proximité, tels que des “meet-up” (soirées de réseautage social). Nos packagings sont également très différents de nos concurrents présents en pharmacie, puisqu’ils racontent une histoire avec un humour décalé et un positionnement très moderne.

P.M. Seriez-vous prête à animer une formation dans une pharmacie ?

H.S. Je le fais déjà assez régulièrement, car j’aime être proche de mes clients revendeurs. Avec mes équipes, nous allons à la rencontre de nos partenaires, afin de nous donner le maximum de chances de réussir.

P.M. Où en êtes-vous de votre partenariat avec le groupement Well&Well ?

H.S. Nous n’avons pas encore vraiment développé ce partenariat, car la marque HapsatouSy avait d’abord besoin de se concentrer sur ses clients existants et de développer qualitativement son réseau, avant d’étendre son portefeuille à de nouveaux clients. Mais, maintenant que la structure est posée, nous espérons rencontrer prochainement Well&Well.

P.M. Où en êtes-vous du déploiement de votre réseau en propre ?

H.S. J’ai ouvert mon showroom au Viaduc des Arts (12^e arr.), où je commercialise ma marque de cosmétiques éponyme HapsatouSy et une collection de prêt-à-porter et haute couture, depuis 2015. Nous avons également ouvert deux Boîtes à beauté Hapsatou Sy à Abidjan (Côte d’Ivoire) et Dakar (Sénégal) et un showroom à Brazzaville (RDC).

P.M. Quels sont vos prochains objectifs ?

H.S. Je compte continuer le développement de mes produits et de ma marque à l’international. Et dynamiser mon showroom parisien. Pour le reste, surprise !