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REPORTAGE
Auteur(s) : Fabienne Colin
La pharmacie centrale s’est spécialisée dans l’accompagnement des patients traités en oncologie. Stéphanie, prothésiste, y a dédié une pièce entière, à l’étage.
Cet après-midi-là, Muriel
Un jour, ces clientes sont venues ici avec leur première ordonnance pour traiter un cancer. Stéphanie a su les écouter les mettre en confiance en prenant le temps qu’il fallait pour parler. Elles sont montées dans ce boudoir intimiste où se côtoient des sofas, des bacs à shampooing (dégotés sur Leboncoin), une coiffeuse ancienne et son miroir doré… C’est là que la femme du titulaire de la Pharmacie Centrale d’Arcachon, également prothésiste, rase la tête des malades le jour où elles se décident à porter une perruque. « Si on ne rase pas, ça pique. Et puis les cheveux tombent par poignée », se souvient Lily qui est passée par là. Stéphanie, elle, a appris à manier le rasoir en suivant les cours du CAP de coiffure. Avant le passage à la tondeuse, la prothésiste a déjà rencontré sa patiente plusieurs fois. Notamment pour lui montrer les différentes perruques de son catalogue Gisela Mayer. La malade choisit plusieurs modèles et l’officine les fait venir. Lors des essais, qui peuvent se faire en présence de son mari ou d’une copine, elle prend le temps de faire son choix. Le rendez-vous peut durer des heures. Son fournisseur, la Pharmacie Centrale paie seulement les produits non renvoyés dans le mois. Cela permet de présenter un vaste échantillon aux clients.
Dans le même esprit, Stéphanie Confaits a référencé de nombreux maillots de bain et sous-vêtements aux marques Anita et Amoena. Au total, la pharmacie dispose en permanence d’un stock “onco” de plus de 40 000 €. « J’ai par exemple des combinés avec un maintien à l’arrière. C’est adapté aux femmes opérées du sein (ou pas), mais aussi aux personnes ayant des problèmes de dos. Cela aide tout simplement à vivre normalement », explique la “madame Calin” de l’officine. D’ailleurs, cette dernière n’est pas inscrite dans le planning du comptoir. Elle est toujours disponible en caisse, s’il le faut, mais surtout pour les malades de passage, qui viennent souvent à l’improviste.
À la Pharmacie Centrale, l’accompagnement n’est pas facturé aux patients. Et pour les perruques qui coûtent plusieurs centaines d’euros, Stéphanie a trouvé un moyen d’alléger la note. Elle a créé une association baptisée « Home Sweet Home Arcachon ». Cette dernière a pour principale mission de « créer un lieu d’accueil et d’écoute pour les malades et de recueillir des dons. » Grâce à l’argent récolté, certaines patientes, peu aisées, bénéficient d’un coup de pouce. Au final, l’activité oncologie, chronophage, n’est pas rentable d’un point de vue comptable pour l’officine. « Mais, ce n’est pas sa vocation », insiste Stéphanie, souvent en pleurs après des rendez-vous tout en empathie. « Sa vocation est d’alléger la vie, quelle que soit la raison des difficultés : le cancer, l’obésité… », précise la prothésiste soucieuse de répondre à chaque mal-être. Du coup, sans détour, elle a placé des mannequins en maillots de bain dans la vitrine de l’officine. Sauf que ce n’est pas sans inconvénient. Certains clients à qui la vocation de ces vêtements particuliers a échappé, se permettent des réflexions déplacées. Ils confondent l’officine avec un bazar. Une simple précision au comptoir permet de rectifier. Toutefois, ces remarques inappropriées montrent que la destination de ces produits n’est pas clairement comprise par les passants. Débutée au printemps 2016, l’activité d’accompagnement oncologique s’est déjà fait une réputation dans le bassin d’Arcachon et jusqu’aux spécialistes de Bordeaux. Les médecins savent que la Pharmacie Centrale a du stock et surtout une empathie réelle. Cette capacité à écouter se traduit aussi sur les blouses rose de l’équipe, reconnaissables par cette phrase : « J’ai décidé d’être heureux, car c’est bon pour la santé. » Tout est dit. Et avec le sourire.
→ Bravo ! Cette pharmacie généreuse interpelle par sa déco décalée. On s’y sent « comme à la maison ». Le conseil au comptoir est expert, bienveillant et personnalisé. L’accompagnement en oncologie y est unique, avec un salon cocon au premier étage.
→ Attention, le désordre de la surface de vente peut dérouter. De plus, l’emplacement de premier choix, à fort passage touristique, exige des vitrines parfaitement scénarisées, surtout pas en forme de « verso » de l’offre intérieure. Dommage aussi que la pharmacie soit muette, sans enseigne à l’extérieur ni signalétique à l’intérieur. Les habitués sont comme chez eux, mais les nouveaux clients sont livrés à eux-mêmes. Résultat, ils ne déambulent pas.
→ Cette pharmacie est tout en contradiction : une identité, des partis pris… jamais exprimés. La pharmacie a du potentiel auprès de ceux qui ne la connaissent pas encore. Criez-leur qui vous êtes !
Méthodologie
Le score identité CIA Vu Merchandising–Pharmacien Manager analyse l’officine sous le regard du consommateur, du titulaire, et de l’équipe.
CLAIRE. nom, logo, signature, assortiment, expertises, services affichés.
INTELLIGIBLE. Vitrines, signalétique, promo, explication de l’offre.
ATTRACTIVE. Zoning découverte, mobiliers marqueurs, événements.
80 % Identité CIA vue par le pharmacien
Top ! La pharmacie a un concept unique de « home sweet home ».
56 % Identité CIA vue par le client
Intuitive… Attention, le décor n’indique pas le positionnement de l’officine.
32 % Merchandising de l’identité CIA
Insuffisant. La signalétique et le zoning ne sont pas à la hdiv du conseil au comptoir.
56 %
Le constat. Créateurs d’un vrai concept très « cocooning », le titulaire et son épouse ont un regard sur les patients différent d’ailleurs. Le mot du consommateur. « Pharmacie déco », « généreuse », « du jamais vu ! »
Le constat. L’animation est confuse avec un patchwork de PLV. Le mot du consommateur. « Comment je m’y retrouve ? »
Passez du merchandising de séduction au merchandising identitaire. Optez, par exemple, pour une enseigne et une signature comme « La Pharmacie Centrale, une pharmacie généreuse et disponible ».
Prenez la parole dans la langue du consommateur avec vos mots, vos meubles et votre irréductible enthousiasme ! Par exemple : « L’équipe a aimé » ou « Le petit plus de ma pharmacie ».
Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
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